vendredi 13 février 2009

Heritage(s)

Des milliers de gens que l'on croise sur sa route, fatalement certain(e)s vous laisse(ro)nt quelques traces – impressions fugaces, le temps d'un trajet, d'une soirée, quelques semaines ou quelques mois - et d'autres vous laissent plus que cela : un héritage.

De la famille d'abord, ces fils tissés par inadvertance, par la plus pure des coïncidences, puisque que personne n'a demandé à naître.

De mon père : le goût du bon vin (ma cave est à disposition de celui/celle qui frappe à ma porte) ; l'amour de la musique tout court : de celle qu'on appelle "grande" respectueusement et que je ne pouvais écouter avant qu'en levant les yeux aux cieux (maintenant parlez-moi de Puccini, de Rachmaninov et je frémis de plaisir), du jazz et du blues pour que ça swingue. Et aussi, sans doute, cette réserve dans les sentiments.

De ma mère : de m'avoir mise au monde ; une certaine joie de vivre et le plaisir de partager mes minutes et mes heures à parler de tout et de rien ; un goût pour la bonne cuisine qui m'amène avec délice derrière les fourneaux durant des heures.

De ma soeur, la plus proche de mon coeur : trois beaux enfants, adorables dont un filleul vif et curieux qui me rend toute fière.

Et les autres...

De mon ex. : de me sentir plus forte maintenant malgré les cahots de cette route poussiéreuse ; de me rendre compte que je vaux plus que cela. Cela reste entre lui et moi.

D'elle : d'avoir fait le premier pas face à elle, là, sur le quai de ce RER et de l'avoir embrassé devant tous ces gens, moi qui suis d'une nature pudique ; de m'avoir fait comprendre qui je suis réellement et qui reste le signe que mon coeur pouvait battre, de nouveau.

Les ami(e)s : ceux qui vous ont trahie pour trente misérables deniers ; ceux qui vous ont écoutée les nuits entières, consolée de vos chagrins, aimée pour ce que vous êtes, pas plus, pas moins ; ceux qui sont là, même si vous n'appelez pas toutes les semaines (ils sont là, tout simplement, et vous le savez) ; ceux qui vous ont accompagnée un moment et avec qui vous avez tourné une page.

Les inconnu(e)s : ceux qui vous ont offert un sourire qui a illuminé votre journée ; des regards échangés qui ne vous ont pas laissée indifférente.

Toutes ces rencontres ont assemblées ce puzzle compliqué et simple qui fait un être... moi donc qui, de ma petite voix, me dis "je suis née à 35 ans".

15 Avis intrépides:

Anonyme a dit…

Je note pour la cave à vins...
Je ne savais pas que ton Papa aimait la grande musique.
Je trouve ton post trés réussi.
Je ne sais plus grand chose en ce moment, mais je sais que nos disputes me touchent et que si tu ne comptais pas pour moi, ça ne serait pas le cas.
Prends soin de toi Petit Colibri.

ma vie intrepide a dit…

C'est joli Petit Colibri, j'aime beaucoup. Tu sais je suis colère mais demain ça ira mieux.

Et puis la cave à vins, il me semble que tu en as déjà profité (un peu) :) ?

Anonyme a dit…

c'est tellement émouvant...

ma vie intrepide a dit…

Merci Plume. Cela me touche venant de ta part.

Anonyme a dit…

et...j'veux ton adresse!! je ne dirais pas non à un bon verre de vin!! Quoique tout le monde le sait, les belges sont plus friands de bière...Ton billet me rappelle un livre très poignant..."Née de tout, née de rien" écrit par Agapé; je pense que c'est aux Editions de l'homme; tu devrais le lire...en tous cas, si tu le trouvais, tu peux franchement m'en commander un exemplaire,je te rembourserais bien sur!!
Dis c'est quoi un RER?
Après le ras le bol, la colère...En tous cas si tu déprimes, fais moi signe!! je connais le gout du bon chocolat belge qui n'est plus trop belge...c'est un remède miracle!! je peux t'en échanger contre un bon vin français ;)
Sur ces mots, dame martienne, je te souhaite une agréable soirée...la mienne sera courte je crois, suis vidée!!
Porte toi bien

ma vie intrepide a dit…

Tout le monde le sait : les nordistes sont friand(e)s de bière (et je ne dis jamais non à une petite Leffe par exemple).

Je note ta proposition d'échange franco-belge et je verrais demain pour la référence du livre.

Passe une bonne nuit, reposante si possible.

ma vie intrepide a dit…

... et le RER c'est juste un train de banlieue parisienne.

Anonyme a dit…

dis, je sais que je ne vais pas faire dans le politiquement correct mais... j'aime bien les nouvelles couleurs, mais j'ai du mal à m'acclimater à la présentation... (Plume rougit)

ma vie intrepide a dit…

Je vois ce que tu veux dire mais malheureusement c'est le modèle qui veut ça...

Velvetshadow a dit…

Comme quoi chaque être est formé des morceaux de son entourage. Des fois les meilleurs, des fois les pires, mais le mélange est toujours bon :)
Jolie rétrospective, j'aime beaucoup ton article !

ma vie intrepide a dit…

J'ai beaucoup aimé ton histoire sur le prince charmant et surtout ta façon de la raconter.

Anonyme a dit…

Je vois que je ne suis pas la seule que cet article a touchée! C'est très joliment dit. à bientôt

ma vie intrepide a dit…

Merci Lu. je vois que tu as posté d'autres dessins. J'irais tantôt (comme disent les Belges^^).

Anonyme a dit…

et ainsi on avance, petit à petit avec nos bons souvenir, nos vulnérabilités, nos frustrations, nos moments de confiance en soi et le souvenir de ceux qui nous on fait sentir comme des merdes, avec notre force, nos sauts de tensions, ainsi on avance dans la vie, marqué(e)s à tout jamais par le passé

ma vie intrepide a dit…

Flûte, j'avais pas non plus lu ce commentaire là Mlle H. Même si tardivement, je te réponds. Effectivement, on apprend plus sur soi "grâce" aux obstacles que l'on franchit, aux merdes que l'on subit. Et on se découvre des choses étonnantes. Le fait de vieillir, de changer de dizaine me pousse sans doute à plus d'introspection.