jeudi 29 juillet 2021

L'Oblique

Le Liquium est un des rares voire seuls bar exclusivement hétéro-friendly de Lille. Malheureusement, au bout de sept années, son gérant a décidé de le fermer définitivement. Non pas par obligation financière car il avait ses solides habitués mais parce qu'au bout d'un moment, il était temps pour lui de passer à autre chose. Faire une pause dans la vie, comme on dit, prendre soin de lui et prendre le temps, tout simplement.

Aussi, l'autre jour, le 15 juillet, j'étais triste d'y aller boire une dernière pinte pour un baroud d'honneur. 

Comme pour souligner ce moment - la fin d'un endroit chaleureux, le ciel était de la partie avec cette petite pluie qu'on appelle un crachin.

C'est également cet instant là qu'on se dit qu'on regrette de n'y pas avoir été plus souvent alors que j'habite à deux ou trois pâtés de maisons tout au plus. D'autant qu'on pouvait y déjeuner et dîner pour pas cher et entièrement végan. 

C'était un endroit où chacun était bienvenu, sans jugement aucun et où on s'en s'y sentait libre, protégé - ce n'est pas rien, sous l’œil bienveillant de Myn, le gérant, à qui j'ai indiqué pour cette dernière soirée que certaines pages internet indiquaient encore son deadname, ce que je trouvais moi, ulcérant. 

Elle va me manquer cette petite Licorne...

Aussi, c'était ma petit contribution pour dire à quel point ce type d'endroits va nous manquer, la communauté queer de Lille.



One night at the Opera*

C'est un fait que je suis sensible à la musique classique. Ce n'a pas toujours été le cas. Je me souviens de certains dimanches où mon père faisait éclater sa chaîne hi-fi pour réveiller toute la maisonnée, quand il ne s'agissait pas de sonner le cor, comme au service militaire. 

Dieu sait ce que je détestais ça à l'époque : être réveillée de cette manière par ce que l'on qualifie de grand musique. 

Mais voilà, on dit qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Mes goûts en matière de musique se sont bien diversifiés avec le temps et la maturité, et je fais désormais le grand écart entre plusieurs genres aussi divers que complètement opposés. De l'électro à la techno industrielle berlinoise, en passant par le ska, le punk,  le trip hop, voire le métal, le rock anglo-saxon ou bien la nouvelle chanson française du style Pomme, Aloïse Sauvage, Hoshi ou Suzanne. Que voulez-vous : j'aime quand  les paroles sonnent et signifient quelque chose. 

Rien pourtant n'est plus intense que d'écouter un quatuor jouant du Dvorak de manière virtuose ou d'apprécier la générale d'Il trovatore, Nabucco de Verdi ou encore une création un poil plus originale, Coraline de Neil Gaiman. ll faut dire que j'ai la chance d'avoir une amie qui travaille à l'Opéra de Lille ; amie qui nous fait souvent le plaisir de distribuer ses largesses. Autrement dit, elle met à disposition des billets gratuits parmi notre petite bande. Et je ne suis pas la dernière à sauter sur l'occasion.

Nous avons la chance d'avoir un Opéra  digne de ce nom dans notre ville. Un modèle au niveau architectural  et à l'acoustique juste imparable. Le son est bon quoi ! Je ne boude jamais mon plaisir quand j'y vais. Inutile non plus de s'habiller en pingouin car le commun des spectateurs est vêtu comme moi : jeans et baskets. Même si certains font péter la cravate et le veston...







L'opéra et les concerts me manquent, c'est un fait et j'ai hâte d'y retourner.  Dire que la dernière fois que je suis rentrée dans une salle, c'était fin 2019. Damien Saez durant plus de trois heures au Zénith. Mon dos cassé s'en souvient encore à force de rester debout. Il faut croire que j'ai eu le nez creux cette année, car j'avais également amené mes neveux au Stade de France voir Muse, rien que ça. Leur cadeau de noël, un peu tardif certes. Mais il s'agissait là de leur première fois et j'ai pas choisi le truc le plus confidentiel non plus. Sans compter Archive entre deux. C'est un fait que dès que le collectif vient à Lille, je vais les voir. Enfin les écouter et surtout danser sur leur électro mâtinée de trip-hop. Parce que rester droite comme une bûche ou filmer durant un concert : très peu pour moi. Ce genre de messe se vit chaque minute avec chaque parcelle de son corps et, accessoirement, de ses oreilles. Avec pour conséquence, la probabilité d'être aphone le lendemain. Si vous voulez me faire taire, moi éternelle bavarde, vous savez quoi faire... Accessoirement, me donner à manger, ça marche aussi.

Tout ça pour vous dire, que la musique et moi ça fait longtemps qu'on s'aime un peu, beaucoup, passionnément. Et j'ai l'art et la manière de danser sur à peu près n'importe quoi. Surtout n'importe quoi. Enfin peut-être pas tout non plus, faut pas déconner.

D'ailleurs j'ai un billet sur cette manie que j'ai de vouloir danser un peu partout, en mode brouillon pour le moment.

La musique classique a de ceci qu'elle transporte où que l'on soit. J'ai une préférence pour les russes comme Rachmaninov ou Tchaikovski. J'adore particulièrement le Dies Irae de Verdi, à mon sens, bien plus fougueux que celui de Mozart.  J'apprécie également les Requiem comme celui de Fauré ou le Stabat Mater de Pergolese.


En vérité, je donnerai cher pour assister au moins une fois à mon opéra préféré : "Tosca" de Puccini. Qui sait si un jour j'aurais la chance d'en savourer les moindres arias ?

* En référence à bien sûr au quatrième album de Queen, comprenant ce titre que tout le monde connait, Bohemian Rhapsody. Je ne vous ferais pas l'injure de vous poster un lien YouTube.

 Pour ma part, j'ai une faiblesse pour Innuendo.

 Album opératique avec ce fabuleux titre d'entrée  de même nom. L'album que Freddy Mercury rêvait de faire depuis longtemps selon certains documentaires.


mercredi 28 juillet 2021

Les transports sont d'un commun

Cet après-midi, j'ai fait un bref aller-retour à l'Hôtel de Ville de Villeneuve d'Ascq pour déposer, cette fois, un dossier pour un passeport. Oui, je sais, il n'est jamais trop tard pour avoir une telle pièce d'identité surtout quand ça fait vingt-cinq ans qu'on est naturalisée. Parfois, je ne suis pas une fille très rapide sur certains points^^

Mais il ne s'agit pas cette fois de  narrer mes nouveaux exploits administratifs. Un passeport diantre : comme si j'allais faire le tour du monde d'ici une semaine. Plutôt à la Saint Glin Glin oui.

J. si tu passes par là, et je sais que tu le feras, je m'en vais te raconter mon envie de trucider quelques un de mes congénères qu'on nomme les humains, ces bipèdes trop fiers de l'être, les cons. Je te rassure, ce n'est qu'en pensée même si l'envie me démange car je n'ai pas particulièrement envie de passer ce qu'il me reste de vie derrière les barreaux. A moins que tu me ramènes des oranges ;)

Si je déteste prendre le métro, c'est qu'il y a toute une faune qui gravite dans les rames. Le matin ça passe encore. Les habitués, les forçats mal réveillés qui petit-déjeunent dans le métro ;  ceux qui lisent les journaux gratuits ; qui finissent leurs nuits en somnolant sur l'épaule du voisin ou qui, comme moi, préfèrent se retrancher derrière un mur sonore - comprendre casque bluetooth vissé sur le crâne. Le soir c'est à peu près la même tambouille,  sauf peut-être un peu plus de gens qui reviennent des courses.

L'après-midi, comment dire.... 

C'est là qu'on entre de plain-pied dans la quatrième dimension avec tous ses corollaires.

Déjà, question distanciation sociale, ce n'est pas ça. Le 1 mètre est réduit à la portion congrue, c'est-à-dire plutôt 10 centimètres, et encore je suis gentille. Le pire en vérité, c'est ce type qui garde son masque sur le menton tandis que nous, pauvres couillons disciplinés, nous le mettons correctement. Bref ce type s'assoit à côté de moi, sur la banquette, et écluse consciencieusement sa 8.6 tout en voulant me parler. Je ne sais pas si tu connais cette bière, J. mais ici on la vend  dans les petits épiciers arabes pour moins d'un euro.  Heureusement, Les Chemical Brothers sont une meilleure compagnie et une barrière anti-con assez efficace. 

Le retour ne fut pas mieux avec cette bande de jeunes morpions qui s'amusaient à descendre de la rame pour courir vers l'autre porte, au risque de nous bloquer le métro. Eux aussi ne connaissaient pas l'usage du masque dans les lieux clos.

Je préfère pour ma part, les transports amoureux (oui elle était facile celle-là) ou les transports musicaux comme ce morceau qui m'a accompagné sur mon trajet, J. 



PS : Je connais Manimal bien sûr ! Avec le recul, les effets spéciaux étaient cheap - trois ou quatre pauvres transformations, pour un métamorphe : peut mieux faire. Je n'ai jamais accroché à K. 2000 et Supercopter. Par contre je valide l'île Fantastique. 

PS 2 : je vois que tu cites Murakami. Je ne saurais trop te conseiller 1Q84 du même auteur. Une dystopie. Dommage qu'on habite pas la même ville : je te l'aurais prêté bien volontiers. 3 tomes, si tu te sens d'attaque :p




mardi 27 juillet 2021

Faisons un pacte...

 ... Si tu le veux bien.

Oui, faisons un pacte toi et moi, car il semblerait qu'au delà de ce qui nous préoccupe, il y a un lien qui s'est créé malgré nous ; une connection intellectuelle qui semble évidente, tu ne crois pas ?

Je ne sais pas si je dois maudire le destin pour m'avoir fait taper un jour à ta porte... enfin t'envoyer ce premier message qui serait le premier d'une longue série. Aujourd'hui, je te l'avoue, je le bénis en vérité. Je n'arrête pas de dire que j'ai des regrets, mais c'est faux : il n'y a pas de hasard.  

Je sais que ce n'est pas facile pour toi non plus, et moi, qui entre dans ta vie avec mes gros sabots. 

Contrairement à ce que tu sembles affirmer, je suis sûre que tu as encore beaucoup de choses à dire, ne serait-ce que les photos que tu postes quand tu te balades dans ta ville avant de rejoindre ton havre de paix. Et puis je suis sûre aussi que tu n'as pas fait le tour de tes souvenirs en Provence ou dans le chalet de tes parents. Le champs des possibles est infini, crois-moi. Tes bouts de vie ricochent sur moi de manière nostalgique, certes, mais me donnent aussi de l'inspiration pour dérouler le fil de mes souvenirs à moi.

Au-delà de ça, tu me fais découvrir d'autres musiques, d'autres livres -  ce qui, pour une boulimique culturelle telle que moi, est un vrai bonheur et un cadeau.

Contrairement à ce que tu n'arrêtes pas de m'asséner de jours en jours, de mots en mots, toi aussi tu es une personne extraordinaire. Ne laisse personne te dire le contraire et ne laisse pas tes mauvais travers te dicter de telles pensées. Quoi qu'il en soit, toi aussi tu me marques, d'une manière que je n'aurais jamais cru possible. 

Je sais, ça fait un peu too much, n'est-ce-pas ? Mais c'est la dernière fois que je te dirais ce genre de choses. Parce que j'ai appris qu'il fallait dire ce qu'on pense réellement au moment où cela doit être dit, si on veut s'éviter des regrets. Tu vois ? Encore ce mot, les regrets. Promis, je ne t'embêterais plus avec mes états d'âme. Soyons légères toi et moi. 

C'est marrant quand on y songe : j'ai posté ce clip à ton attention, et en définitive, je découvre que tes lectures font écho aux miennes. Je parle bien sûr du tour d'écrou d'Henry James, sans occulter les deux autres que tu as cité. Je suis une littéraire après tout. Et tu sais ce qui est le plus drôle dans tout ça ? J'ai peur des histoires de fantômes et je ne suis pas non plus fan des films d'horreur. Je préfère quand la peur est instillée, suggérée  mais jamais montrée. Peut-être qu'un jour j'y reviendrais un  plus longuement. 

Alors, faisons un pacte. Je te le dis ici encore une fois : promis, je ne te parlerais plus de mes états d'âme et de mes sentiments. Et si parfois ça s'échappe, il s'agira certainement de textes que j'ai écrit il y a un moment déjà. 

Alors, qu'en dis-tu ? 

Dis-moi ?

Fais ce que ton âme te dicte. Ecoute la. 

lundi 26 juillet 2021

Message personnel

Je sais que c'est stupide de te demander ça. En plus je t'avais promis de ne plus venir te lire, mais tu sais les promesses, parfois on ne peut tout simplement pas les tenir. C'est plus fort que soi et je suis un être humain - faible. Et puis lire tes petits bouts de vie me fait un bien fou. Juste parce que c'est toi et ta ville, tout simplement. C'est peut-être égoïste de ma part...

Je t'adresse donc un message personnel, comme l'a chanté Françoise Hardy.

S'il te plait, n'abandonne pas. Fais une pause si tu le dois. Ou si tu le veux. Mais n'arrête pas sauf si c'est impérieux pour toi. 

Le temps est à la grisaille je sais. Ici aussi. Je sais aussi qu'on vit une drôle de période. Mais te lire me fait l'effet de retrouver ma route comme si j'étais le Petit Poucet du conte défait.  Cela peut paraître idiot n'est-ce-pas ? Encore plus idiot puisque je ne sais même si tu liras ces quelques mots.

Comme je ne sais pas quel est le jour exact de ta naissance, je te souhaite ici un joyeux anniversaire. Je sais que ça ne se fait pas si jamais je m'y prends à l'avance. Mais je voulais le faire, d'une manière ou d'une autre.

Aussi, ce morceau est pour toi.

Je l'écoute souvent ces derniers temps. Il m'apaise.  J'espère qu'il en sera de même pour toi. 



Tandis que suis en train de travailler, je découvre que c'est  la voix de Hope Sandoval de Mazzy Star qui me subjugue ainsi par sa voix comme elle fait ci-dessus.


Que ta journée soit un peu moins grise...

 


dimanche 25 juillet 2021

Samedi, le Vieux Lille, mon Nikon et moi

Depuis que j'habite Wazemmes, j'ai énormément de mal à me rendre dans le centre-ville, hormis quand j'ai une course rapide à faire à la FNAC par exemple. Je ne reste jamais bien longtemps du côté de Rihour. Et pourtant...

Pourtant, ce samedi, en voulant tester mon tout nouvel appareil photo, je me suis dis que ce serait bien de faire un tour dans le Vieux Lille. 

A chaque fois, la splendeur flamande de la Grand Place me saute aux yeux. Et pourtant, on ne peut pas dire que le beau temps était de la partie. C'est un fait exprès que depuis deux jours nous oscillons entre averses subites et rayons de soleil timides. 

Le manque de luminosité ne rendait donc pas justice à ces vieilles pierres mais me donnait au moins un aperçu du rendu de mon numérique. 

Place aux clichés, donc :


Chaque année, la mairie de Lille installe des palmiers près de la Vieille Bourse, devant l'Opéra et sur la place du Général de Gaulle, communément appelée Grand Place. 


 
Au milieu, caché derrière les arbres, se trouve la colonne de la Déesse, surplombant la fontaine où il est difficile de trouver une place pour s'asseoir sur les rebords. Elle est littéralement prise d'assaut dès que la température oscille à plus de 25 degrés. 


Ceci n'est pas l'Hôtel de ville mais l'ancienne chambre des métiers et de l'artisanat. C'est vrai que l'édifice, typique de l'architecture flamande, rappelle singulièrement celui de la mairie située, à quelques encâblures de là,  en face du square Augustin Laurent. Sortir Métro Mairie de Lille, évidemment.


Morel et fils est un café ultra connu et un peu bourgeois, non loin de l'Opéra. On peut profiter des terrasses couvertes, pour peu que la pluie essaie de s'inviter dans son café ou dans sa bière. Je me souviens aussi que j'ai eu mon premier rencard avec Estelle... 

Puis on avance dans le Vieux Lille en déambulant tranquillement, appareil autour du cou comme une de ces touristes qui flâne ou vont au pas de charge.

Notre Dame de la Treille détonne dans le style architectural propre à l'art flamand. Ce n'est pas vraiment le genre d'édifice sur lequel je m'arrête - le néo-gothique. Toutefois, l'intérieur vaut la peine d'y faire un tour, car les rayons du soleil donnent une jolie lumière à travers les vitraux. Manque de chance, ce samedi il faisait  particulièrement gris. Toutefois, on peut assister à des concerts de jazz ; des skaters s'y donnent à coeur joie devant le parvis et il n'est pas rare de voir des touristes déambuler sur les côtés, quand ce n'est pas des parcours fléchés comme la fameuse échappée bière durant l'enterrement de vie de jeune fille d'une amie, où nous nous étions échouées au Bellerose, tentant de reconnaître à l'aveugle quel type de houblon nous ingurgitions.


En période hors Covid, c'est impressionnant de voir le spectacle de ces centaines de lillois assoiffés qui envahissent les tables posées là, devant la Treille, à la recherche d'un peu de rafraîchissement liquide. 

J'ai fais un stop pour une rapide conversation avec mon meilleur ami, resté en Auvergne pour les vacances. Nous sommes en train de planifier nos prochaines retrouvailles.

Reprenons notre pérégrination et enfonçons-nous davantage dans le Vieux-Lille où c'est sport d'y rouler en vélo, sur les pavés. Un pneu crevé m'en est témoin un soir d'été où j'étais trop pressée de rejoindre mes camarades de crime.

Nous arrivons dans la Sainte Trinité pour tout buveur d'alcool qui se respecte. 

A ma gauche, mais ça ne se voit pas, la Capsule. Un choix de bières démentiels. Je me rappelle y avoir goûté une bière suisse vieillie en fûts de chêne, à la matière d'un bon vin. Mon palais a fait une drôle d'expérience ce soir-là. Comme un dernier baiser rempli d'amertume qui se transforme peu à peu comme un goût de revenez-y. 


Rue Doudin, toujours sur la gauche, le Kremlin, malheureusement fermé ce jour-là. Il paraît que ce bar à vodkas va s'expatrier à Wazemmes mais j'attends toujours. Comme son nom l'indique, plusieurs centaines de shooters à partager. Ne faites pas la même folie que moi, juste pour crâner et ne testez jamais la vodka au poivre : vous ne sentirez rien pendant au moins une heure ! Foi d'Intrépide.

Au loin, sur la droite, entre cette rue Doudin et la rue Royale, on devine plus qu'on ne voit ce qui est mon havre de paix. Ce bar que j'ai fréquenté des milliers de fois sans mentir, au retour du train ou parce que je n'avais pas envie de me farcir une soirée plateau télé. Tout le monde discute avec tout le monde. Le lieu est discrètement gay-friendly. Je suis, enfin j'étais plutôt, ce qu'on appelle une habituée de ces lieux. J'ai ma table préférée sur la gauche, au coin, dos à la rue, où je posais mes affaires - mon carnet noir et un bouquin et où je pouvais siroter un soft, une bière pression ou encore un de ces nombreux cocktails au nom évocateur comme le baiser : un tiers vodka, un tiers jus de grenadine, un tiers sirop de fraise. Ce genre de cocktail que je commandais de manière taquine à la serveuse à qui je voulais plaire. 

 

 

L'Illustration, puisque tel est le nom de ce bar, compte certainement parmi les toilettes les plus taguées des troquets de la ville ! Mais cette fois je me suis contentée d'un cola bio, transparent, et très peu sucré. Apparemment cela vient de Normandie, dixit ma collègue quand elle a vu ma story sur Instagram.


Et franchement le décor est plutôt cool et j'adore ces tables et ce mobilier.  Si vous prêtez un peu d'attention, à côté du monsieur qui regarde son PC d'un air inspiré, sur sa gauche vous apercevrez mon spot préféré dans ce bar. Celui qui m'a valu de noircir un nombre incalculable de pages.


Voilà il est temps de repartir dans mes quartiers, non sans avoir fait un tour dans la Vieille Bourse où on peut chiner des pièces de monnaie anciennes, des BD, des figurines, des films, des bouquins - plein de bouquins et des affiches de cinéma. J'ai d'ailleurs failli me laisser tenter par une sublime reproduction de V. dans V pour Vendetta. 
 


Le temps de monter les marches qui mènent au théâtre et de prendre les derniers clichés, avant de faire les quelques courses nécessaires à sustenter ma famille demain, c'est à dire aujourd'hui à l'heure où je poste ces lignes.


Caché par la Vieille Bourse, l'Opéra de Lille, sur lequel je reviendrais prochainement.



Ce petit pèlerinage, malgré le temps incertain, était finalement très sympa. A refaire donc. Au moins il m'a permis de faire des réglages sur mon tout nouveau Nikon. Et ça, c'est vraiment l'éclate. 

J'ai hâte de mitrailler une nouvelle fois les rues de Berlin, mais aussi de m'attarder sur Bruxelles. 

En espérant que je sois en règle d'ici là...


Contre la montre

Non, il ne s'agit pas d'avouer mon amour pour le tour de France car s'il y a bien un sport que je déteste voir à la télé, c'est le cyclisme. A mettre dans le même sac que le sport automobile. Je n'ai pas une grande passion pour les grands prix. Même si j'adore rouler sur l'une de mes bécanes.

Quand je parle de contre la montre - tic tac, c'est que je cours après les démarches administratives depuis quelques temps. J'ai eu la bonne surprise de me rendre compte que ma carte d'identité était systématiquement rejetée par Airnb pour réserver l'appartement qui me fait envie, dans le centre de Berlin. Et mon hôtesse avait l'air plus cool qui plus est - je doute pouvoir l'avoir aux dates souhaitées au train où ça va. 

Depuis une bonne semaine, j'ai décrété qu'il fallait que je refasse ma carte d'identité. Oui je sais, je pars dans un peu plus d'un mois et demi et je m'y prends un peu à l'arrache pour ce genre de choses. Nonobstant nos amis belges qui refusent ce bout de plastique sous prétexte qu'ils font partie des trois pays européen à refuser le prolongement des cartes périmées mais légales encore pour cinq ans... comme la mienne par exemple. 

Oui, parce j'ai décidé que cette année, je ferais enfin mon étape à Bruxelles précisément, à mon retour de Berlin. La dernière fois, Brussels Airlines m'avait frustré et j'ai dû me contenter d'une portion de frites et quelques clichés  à la gare de Bruxelles Midi, dont l'un des personnages les plus emblématiques : Tintin, le reporter  blondinet à la houpette. 

J'ai donc passé une bonne partie de ma fin d'après midi d'hier et de ma soirée à chercher un rendez-vous au plus rapide et déposer mon dossier en mairie. Avec un peu de chance, j'aurais ma nouvelle pièce d'identité d'ici une quinzaine de jours, et je serais enfin prête et fringante pour partir faire un peu de tourisme buissonnier. Non, parce que moi, suivre un guide avec un parcours tout tracé, c'est pas trop mon truc. 

Il faut croire que malgré mon côté chat noir, j'ai un ange gardien qui rattrape mes bévues et distractions puisque l'affaire est faite et dès lundi, bingo, je dépose mon dossier. Pas trop mal pour une poissarde comme moi ! Pour couronner le tout, voulant mettre toutes les chances de mon côté, j'ai réussi également à avoir un rendez-vous chez une photographe  professionnelle, dans la foulée. Ce qui claque vous en conviendrez. Parce que moi, myope dans un photomaton a essayer de régler la chaise, ç'aurait été un chouïa compliqué.

Petit aparté : maintenant, on est tenus de faire la gueule sur les photos officielles, c'est à dire ne surtout pas sourire ;  enlever ses lunettes, qui sont un signe distinctif pour ma part car je suis obligée de les porter H24, sauf pour dormir bien sûr... quoi que ça peut m'arriver de pioncer comme une masse sur le canapé ; et enfin, regarder fixement l'objectif comme si on était un serial killer ou un terroriste. Bref, tout pour plaire quoi !

J'ai profité de cet après-midi de sortie pour tester mon tout nouvel appareil numérique et prendre plusieurs clichés du Vieux Lille où j'ai trainé mes pattes durant trois heures et où je me suis posée un court instant à l'Illustration, l'un de mes bars préférés où fut un temps je traînais quasiment toutes les semaines à discuter de tout et de rien avec de parfaits inconnus et certains pas si inconnus.

Les photos suivront ultérieurement. C'est que ça fatigue de jouer contre la montre...

jeudi 22 juillet 2021

La sablière

 La sablière.

C'est l'un des endroits où on allait tout le temps quand on étaient des gamins de dix ou douze ans tout au plus. Foncer dans le bois d'à côté avec nos vieux vélos tout cabossés. Notre maison était juste à quelques dizaines de mètres et, en ce temps-là le bois appartenait encore à la commune : tout le monde y allait se promener ; ramasser des fleurs ou des champignons selon la saison. Maintenant cela a bien changé : c'est chasse gardée. Propriété privée : on ne peut plus y mettre les pieds hélas.

Quand on est môme, on n'a aucune idée du danger. Vraiment. C'est en grandissant qu'on prend peur et qu'on ne prend plus tous ces risques.

Donc à nous les trottinettes de compét' déglinguées ; les vélos sans freins, autres que nos pieds. D'ailleurs, au sujet de la première bestiole, pas sûre qu'on m'y reprenne là-dessus. Quand je suis partie de mon ancien boulot, parmi mes nombreux cadeaux (ah la crâneuse, mais j'ai vraiment été gâtée en partant des Eaux Minérales), on m'a offert un de ces engins de chez notre ami Décathlon. Le haut de gamme, qui plus est. Quand j'ai voulu essayer ma nouvelle monture quelques semaines plus tard, il pleuvait - la petite drache du nord - et j'ai bêtement glissé sur une plaque en métal de chez Orange. J'ai même pas fait le tour du pâté de maison, le gag ! Je dois dire que ça a bien calmé toute velléités de recommencer, moi qui, sans rire, à huit ans, était la queen des trottinettes ! Je suis nettement plus à l'aise sur un vélo et au volant d'un VTT et  je m'amuse à prendre les grosses bordures sur les trottoirs - mon côté sale gosse, que voulez-vous ?

Tout cela pour vous dire qu'on en faisait des vertes et des pas mûres à cet âge tendre.  Et on rendait nos parents chèvres en rentrant à pas d'heures, sales, couverts de poussières, des écorchures pleins les genoux et les coudes. Plus tard, on rentrerait encore à pas d'heures, vers 15/16 ans mais parce qu'on passerait nos soirées à se raconter des bêtises sur les parapets qui faisaient le coin, dans notre résidence de maisons type America. Bref on traînait ; on passait le temps. Certains flirtaient timidement.

La sablière était un truc monstrueux. Un gros trou en plein milieu de ce fameux bois. C'était le nom qu'on lui avait donné, dans notre petit village et tout le monde connaissait cet endroit. Personne ne l'appelait autrement. Dans un coin paumé comme le nôtre, il n'y avait pas beaucoup de distractions, hormis le centre aéré au mois de juillet où je fus monitrice quelques années plus tard. Le centre aérée et faire un tour dans les champs alentours. Sinon, il fallait prendre sa voiture pour se rendre à Cambrai, à quinze kilomètres pour pouvoir boire un verre potable dans un bar un peu plus branchouille que le PMU du coin.

Quand on a vécu comme moi parmi des frangins, fatalement on a des jeux un peu plus turbulents que les petites filles élevées comme des princesses. Et j'avais un côté garçon manqué déjà, que je dois avoir conservé je crois. Les jeux de bagarre pour de faux ; les parties de basket ou de foot sauvage ne m'étaient pas totalement inconnus. Mais j'avais également une imagination débordante car je créais des univers entiers. J'y reviendrais plus longuement une prochaine fois. Des cartes de pays imaginaires avec leur gouvernement, souvent des royaumes pour une raison que j'ignore encore, et leurs propres monnaies. 

Après les devoirs et le goûter de quatre heures, nous prenions nos biclous et nous nous rendions en petits groupes vers l'attraction du coin. Le but du jeu en était simple : dévaler la pente le plus rapidement possible et arriver en bas sans encombre à bord de nos engins. Bien sûr, cela nous valait souvent quelques bosses et autres bobos vite oubliés avec des bonbons ou des bisous. A croire que les enfants sont indestructibles à cet âge là.

Mais à l'époque, il n'y avait pas de Playstation, de WII, ou encore de smartphone et autres bidules technologiques si addictifs qui nous connecte tous sans vraiment nous connecter les uns aux autres - un miroir aux alouettes. C'était pourtant le début de l'Atari avec ce jeu tout pourri, Pong, en noir et blanc - mon père avait fait l'acquisition d'une de ces consoles, désuètes désormais.  

Notre imagination prenait souvent le pas et nous ne ennuyions jamais, je crois. 

Ce sont quand même de chouettes souvenirs tout ça ! J'en éprouve beaucoup de nostalgie à présent et il est bien dommage que les plus jeunes générations n'aient pas connus une enfance comme la nôtre. S'amuser d'un rien et lâcher son imaginaire en disposant plusieurs chaises côte à côte pour en faire un autobus : il n'y a rien de tel !

En tout cas, je suis certaine que tout cela a bien stimulé mon imagination...

mercredi 21 juillet 2021

La nuit, je mens

J'aime la nuit. 

Longtemps j'ai eu peur d'elle, croyant que les monstres allaient sortir de dessous mon lit  et s'emparer de moi durant mon sommeil. 

Dans cette douceur de juillet où tout paraît tranquille, pour une fois, les sirènes non loin sont les seules à interrompre la quiétude de cet instant. 

J'ai l'impression que désormais rien ne peut m'arriver ; rien de mal en somme. Cela n'a pas été toujours comme ça. Alors je recule le moment de m'allonger sur ma couche. Je retarde cet instant car demain, demain les mêmes questionnements stériles, sans surprises, seront là pour me sauter à la gorge dès le saut du lit.

La nuit je mens. Je m'invente une vie rêvée à défaut de la vivre vraiment. 

Et puis, c'est aussi le moment où j'écris le plus ; le mieux j'espère. 

Et ce soir, j'en ai rempli des pages. Certaines, que je ne posterais pas.  

Il était impensable que je ne mette pas cette chanson magnifique de Bashung, sans doute ma préférée, étant donné que le titre de ce billet y fait référence.

 


Chat noir

J'ai un côté Pierre Richard que je me coltine depuis quasiment ma naissance, et ce ne sont pas les nombreuses portes que je me prends dans la face ; les chutes à vélo ou à pied - les bandes de passage piéton verglacées, quand on est sur sa bécane, sont traîtres mais, à force, mon fessier me sert de airbag. Des chutes donc, des plus minables, au plus douloureuses, en passant par les plus cocasses  comme cette fois, il n'y a pas si longtemps où, en voulant me rendre dans ma chambre - il y a une marche, je me suis emmêlée les pieds dans mes claquettes et j'ai bêtement atterri sur mon poignet gauche en essayant de me rattraper. Ce coup-là, j'ai été dans l'obligation de porter une attelle, suivie d'une radiographie au cas où la chute soit plus grave que prévue. Mais non, ce n'était qu'une simple foulure et l'un de ces traditionnelles et néanmoins désagréables dégringolades. Bref, je me suis écrasée comme une merde. La chute de la honte quoi.

Pour les amateurs de BD, je suis une lointaine cousine de Gaston Lagaffe. 

J'ai également la récurrente manie de m'enfermer dehors, et en temps de crise, ça fait cher le coût du serrurier pour pouvoir rentrer de nouveau chez soi. Parce que ce genre de mésaventure m'est déjà arrivée deux fois. J'espère que le diction "jamais deux sans trois" n'est pas valable cette fois... On sort les poubelles, les deux mains occupées et on claque la porte... ou bien on change nos habitudes et paf, ça suffit pour se retrouver la tronche enfarinée sur le palier. Dieu merci, ça ne m'est jamais arrivée au sortir de la douche. Pensez : la porte qui claque à cause du vent, tandis que vous êtes à poil et encore mouillée sous votre serviette de bain. Le genre de scène qu'on voit dans les comédies.  Du coup, j'ai paré à ce désagrément en laissant quelques doubles de clés ici et là chez des amis qui n'habitent pas trop loin. Je m'en suis servie une fois, pour récupérer ce fameux double, sur le quai d'une gare tandis que l'arrêt ne fait que trente secondes - c'était sport !

Ce qui serait ballot en tout cas, ce serait que tous ceux à qui j'ai filé ces précieux sésames soient tous également absents en même temps. Ce serait le coup de Trafalgar. Je ne m'étendrais pas là-dessus davantage afin de ne pas attirer la mauvaise étoile sur moi.

Le nombre de fois également où je finis par partir plus tard que prévu car je ne retrouve plus mon trousseau, justement,  ou encore mon smartphone qui est toujours en mode silencieux - et dans ces conditions, tintin pour le retrouver en le faisant sonner à l'aide du téléphone fixe.  Bref, je ne les compte plus.

Je suis un chat noir.  C'est comme ça. Y compris pour les autres.

Ainsi, si vous faites les courses en même temps que moi, surtout ne prenez pas la même caisse. Il est fort à parier que ce soit celle-là qui soit bloquée. Genre le petit vieux qui met trois heures à chercher sa monnaie ; la femme qui conteste le prix d'un produit , ou aussi l'appel à la caisse centrale pour retrouver le code barre d'un article. Je dois en oublier encore dans ma liste.

Je crois qu'on appelle ça de la distraction et je ne suis pas la dernière à me moquer de mes petites misères. 

Au moins, ça fait un sujet pour amorcer une quelconque conversation. 

Parce qu'il faut bien le dire, j'ai également le sens de l'auto-dérision...


Stéphane, le mec de chez Free qui sert à rien...

Mon fournisseur d'accès internet plantant de plus en plus fréquemment, à la manière d'un métronome, je me demande s'il n'est pas temps de songer à changer de FAI. Toutefois, comme je rêve également de faire un virage à 180°, je me dis qu'il est inutile de tout flanquer dehors par la fenêtre, en attendant des jours meilleurs si j'espère un jour déménager. Et quand je dis déménager, c'est pas vraiment à l'autre bout de la rue...

Voilà donc que, regardant tranquillement mes infos ce midi, France 4 s'est invitée sur toutes les chaînes - comprendre que, même en zappant jusqu'à la fin des temps, il y avait le même programme sur tous les canaux. Une émission enfantine avec les pyjamasks - inconnus au bataillon , flippants et têtes-à-claque. Je suis loin d'être la cible de ce genre de dessins animés, sauf s'il s'agit de revoir mes Tex Avery et mes vieux mangas de la fin des années 70/début 80.

Mais revenons à nos moutons : ce gentil monsieur, Stéphane, me confirme tout de go qu'il faut tout redémarrer. En langage informatique, on appelle ça un hard reboot. Comme une pomme, je m'exécute. Ben j'aurais mieux fait de pas l'écouter l'assistant, là. Depuis bientôt plus de quatre heures, je n'ai plus rien : pas de télé, pas d'internet, ni de téléphone, pas d'interface et si je dois travailler, c'est grâce au partage de ma connexion via mon smartphone. 

Elle est belle la technologie !






Euh merci, monsieur Stéphane, j'avais comme l'impression que ça allait être une grosse panne cette affaire-là^^ En fait, j'aurais pas dû t'écouter et faire un reboot sauvage. Merci Free quoi !

Dieu merci, je peux accéder tout de même à la WIFI et je découvre Röyksopp, groupe norvégien d'électro. Je les avais un peu perdu de vue ces derniers temps.


(Running to the sea - que j'écoute en boucle. Je suis monomaniaque)



(Epple : bon ce morceau il est connu car il a servi à habiller musicalement une pub mais je sais plus laquelle)



Poor Leno : un des premiers titres que j'ai écouté d'eux








Et celle-ci avec Robyn qui a fait un tube ultra connu "dancing on my own". Je vous laisse chercher sur YouTube





Edit : il est passé 17H30 et j'ai enfin retrouvé ma connexion ! Et moi je vais me déconnecter, du coup...




mardi 20 juillet 2021

Sans filtre

Je suis communément ce qu'on appelle quelqu'un sans filtre - je n'en vois pas l'intérêt. Comme ces TSA, troubles du spectre autistique, qui répondent le plus franchement du monde quand on leur pose une question de la plus simple à la plus complexe. Sauf que je n'ai pas de TSA. 

Je ne suis pas la reine de la diplomatie. Ça se saurait. Je vanne comme d'autres snipent des civils en temps de guerre.  Je suis trop franche, il paraît, et ça détonne.

Fut un temps où l'un de mes RH m'avait avoué, entre quatre z'yeux, avant qu'il ne quitte la boîte, qu'une de mes qualités était, je cite " toi, M. tu dis  des vérités bonnes a dire, mais surtout bonnes a entendre".

J'accepte la même chose de mon interlocuteur. C'est le jeu. Je ne supporte aucunement les hypocrites ambiants qui vous disent amen devant et vous poignardent derrière. 

Je les conchie.

Prenons l'exemple de l'entreprise, ce microcosme sociétal où vous passez une bonne moitié de votre vie.

Même si ça part d'une bonne intention, si l'une de vos collègues remarque que ça ne va pas, que vous êtes triste et vous demande pourquoi vous ronchonnez depuis toute à l'heure via le tchat - ce qui est faux, parce que vous avez la sale manie de parler à voix haute devant votre ordinateur. Vous avez alors l'option de faire semblant que tout va bien ; si l'on insiste, que vous êtes mal réveillée... puis finalement vous répondez "si tu le dis" parce que vous n'avez juste pas envie d'étaler vos états d'âme. D'autant que vous n'avez pas fait votre CO à tous les gens que vous croisez dans les couloirs et que vous ne savez pas comment ils se comporteraient. Parfois, on dirait que seuls les hétéros sont les seuls dignes de vivre des histoires d'amour - il n'y a qu'à voir la liste de toutes les niaiseries que nous dégueule à longueur de temps toutes les chaînes confondues durant les festivités de Noël. 

Bref je m'égare. Ce matin j'ai donc esquivé. Je ne voulais pas motiver mon envie de ne pas parler, comme si ce n'était pas mon habitude, moi si bavarde en temps normal. Mais il est certains trucs, comme la chose intime, que je ne dévoile qu'à mes plus proches camarades de boulot et celle-ci n'en faisait pas partie.

Des fois, j'ai vraiment envie de hurler qu'on me lâche la grappe, alors je me contente de sourire, et de balancer une des ces vannes qui font fuir les gens ou les refroidir ; ce qui revient au même puisque c'est là le but.

Bizarrement, quand vous voulez être seule avec vous même y compris dans la cafétéria tandis que vous consultez vos pages internet et que vous avez retardé un maximum le moment de descendre, c'est là que tout le monde rapplique et veut vous parler

C'est à n'y rien comprendre.

Mais je m'égare encore une fois. Je divague.

Comme exemple de mon côté sans filtre, il n'y a rien de mieux que raconter ce fameux jour où, quand je travaillais encore en libraire, lassée d'entendre des on-dits, des racontars sur ma gueule,  je suis allée d'un pas déterminé vers celle qui balançait ces horreurs en lui assénant tout de go : "écoute D., tu ne m'aimes pas, je ne t'apprécie pas non plus, mais on peut faire en sorte de travailler correctement ensemble". Bon, l'exactitude de la phrase n'est pas avérée, mais la finalité et la substance étaient la même. Si mes souvenirs ne me lâchent pas, c'est à peu près la teneur de ce que je lui ai dit ce jour. 

Un exemple parmi tant d'autres.

Ce à quoi cette hypocrite en chef m'a répondu avec un ricanement choqué, ou offusqué, je ne sais encore, qu'elle n'avait ô grand jamais osé dire qu'elle ne m'aimait pas, tout cela d'une manière un peu trop théâtrale - mon oeil quoi !

Je pense que pour la première fois de sa vie, quelqu'un a osé lui dire ce que personne n'osait lui dire. Mais vous savez quoi ? Moi je m'en fous. Je continuerais quoi qu'il en soit. C'est dans ma nature. Quitte à me prendre un retour de bâton, au moins les gens savent parfaitement ce que je pense d'eux. Et s'il faut dire une bonne fois un "merde" bien senti, et bien ce sera moi, bien sûr.

Sans filtre, je vous dis. 

Il paraît que ça ne se fait pas.

Mais je le revendique  haut et : je m'en fous. On est pas sur terre pour se raconter des boniments. 

Sans filtre donc. 

 

 

 

 

lundi 19 juillet 2021

Dans la matrice

J'avais ce rêve étrange.

Ce rêve étrange d'une femme qui m'aime et que j'aime, pour paraphraser Verlaine.

J'avais ce rêve bizarre d'une vie simple à tes côtés. Où on se serait engueulées et où tu m'aurais laissé dans mon coin car, en bon ruminant que je suis, il ne faut pas me brusquer surtout quand je sais que j'ai tort. Je ne suis pas la dernière à m'excuser  même si je suis de mauvaise foi.

Où je t'aurais regardé dormir. Juste ça et rien d'autre. Et tu te serais plainte en rigolant parce que j'ai souvent les pieds froids.

Tu sais, l'amour est un sentiment déraisonnable, incontrôlable et je suis si fatiguée de me battre avec moi-même. L'amour c'est accepter aussi la personne telle qu'elle est avec ses forces et ses faiblesses, ses doutes aussi. C'est ce qui rend la personne plus attachante et c'est ce que m'a appris la vie : il n'y a pas de temps à perdre quand on sait.

Mais ce matin je me suis réveillée et la réalité m'a rattrapé de plein fouet. 

J'ai beau dire que je ne veux plus te répondre ici mais c'est le seul moyen que j'ai pour panser mes blessures car je suis un animal blessé.  Alors ce sera mon dernier message.

On va arrêter là toi et moi.

Je vais suspendre tout ces post qui te sont destinés. Définitivement. Celui-ci sera le dernier. Et si je continue à écrire, je garderais tout en moi. L'écriture est la meilleure thérapie que je connaisse. La meilleure, et puis l'oubli aussi. 

Tu vois, tu m'as inspiré tous ces textes ; ça n'est pas rien. Et que tu me lises ou non, ça n'a plus vraiment d'importance au fond. Parce que là je touche le fond et j'espère que je remonterai aussi vite que possible à la surface. Il en va de ma survie.

Je vais continuer à raconter mes histoires sans importantes ; remonter le fil de mes souvenirs et lancer mes petits cailloux sur l'eau quand je suis en colère, déprimée ou dégoûtée. Je suis et resterais une indécrottable idéaliste.

Peut-être qu'un jour je reviendrais vers toi... mais rien n'est moins sûr.

Comme je te l'ai  dit ce matin : la vie c'est ici, et maintenant. Pas dans une quelconque existence future où nous nous serions rencontrées et où tout aurait été tellement simple. 

Alors, la pilule bleue ou la pilule rouge ?

Aucune des deux, je ne veux pas sortir de la matrice. 

Sauf si ça guérit du mal d'amour...


Collapse and collide*

Combien de temps faut-il pour admettre la vérité ? Une vérité que l’on tronque ; que l’on élude, parfois ; que l’on ignore, délibérément ?

Y a-t-il un déclic à un moment donné ? Une phrase qu’un ami prononce, en toute innocence ?

J’ai besoin d’aide, c’est indéniable. Je suis bancale, comme toute cette foutue planète. Mais moi j’en suis parfaitement consciente. Je suis consciente qu’une petite roue de hamster tourne jour et nuit dans ma tête, pompant toute mon énergie. A faire semblant.

Faire semblant que tout va bien. Je suis solide à l’extérieur. Mais à l’intérieur, c’est le Big Bang ; un magma indescriptible  - de la lave en fusion ; la collision des planètes ; la tectonique des plaques. Et la vie me fait la nique, sans cesse. J’ai beau me dire que demain cela ira mieux, mantra ô combien consolant, mais à un moment cela ne suffit pas. Cela ne suffit plus à me persuader du contraire. Qu’il me manque une pièce à mon puzzle mental ; mon échiquier où les noirs semblent décidément l’emporter sur les blancs.

Je suis drôle à les entendre, comme si c’était tout ce que l’on attendait de moi. Sérieuse et serviable. 

Je ne suis pas ça ; pas que ça. Détrompez-vous. Mon âme est grise. Je suis sans cesse attirée vers le côté sombre.

Je me retrouve démunie depuis un bon moment.  Je ne sais plus quoi faire...

Je ne sais qu'écrire... Et encore, il y a tant de choses que je tais aussi...

 

 * Archive toujours.

 

dimanche 18 juillet 2021

Quelques notes de Wazemmes, pour toi.

 Comme je sais que tu ne veux pas te mêler à la foule.

La semaine dernière, j'ai déclaré forfait car j'ai sérieusement morflé - tous les symptômes en accéléré, merci la deuxième injection ! Aussi, en me promenant ce matin parmi cette forêt d'humains, tout en remplissant mon panier de vitamine C, j'ai pensé que ces quelques photos te feraient plaisir.

Pour un dimanche de Juillet où tout le monde s'enfuit vers le Sud, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de monde ce matin. 







 Les Halles où bizarrement la foule est moins dense :


 

 

 

 

Le café Équitable où je vais toujours prendre mon petit expresso corsé

 
 

Et le serpent, cette sculpture - un anneau de Möbius - que tout bon lillois n'appelle plus par son nom officiel, la fontaine de la solidarité. Quand on prend le métro, on ne peut pas faire autrement que passer devant. Enfin, pour moi, c'est là. 

Voila, j'espère que cette petite visite virtuelle à la manière d'Amélie Poulain t'auras fait voyager, un peu.

En attendant, moi je prépare mon périple pour Berlin...



 
 



 

jeudi 15 juillet 2021

Erase*

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu une tendresse pour les déclassés ; les parias ; les freaks. 

A la manière d'un Todd Browning, en noir et blanc, mais sous ecstasy, voici le clip complètement déjanté d'Archive "Erase" que je me repasse en boucle depuis quelques jours. Ce collectif mélangeant trip-hop, électro et rock progressif auquel je suis fidèle depuis une bonne vingtaine d'année et que j'applaudis en concert chaque fois qu'il passe à Lille. 

Cinq fois entre 2007 et 2019, ce n'est pas si mal après tout...

Éloignez vos enfants des téléviseurs. Le clip est des plus étranges.

Étrange... Étrange ? Comme c’est étrange



* Erase yourself from all the love : ce serait bien de pouvoir effacer ses sentiments d'un coup de gomme magique. Et ça éviterait bien des déconvenues...

mercredi 14 juillet 2021

Mysteries of love

Au moment où je regarde pour la énième fois "les poupées russes" et que cette chanson de Beth Gibbons me cueille toujours de manière implacable. 

Cette musique, et cette voix, sont justes parfaites.

C'est définitivement l'une des plus belles chansons jamais écrites. 


And the moments that I enjoy

A place of love and mystery

I'll be there anytime

lundi 12 juillet 2021

Des envies d'ailleurs

Changer de vie. Changer de ville aussi. Partir loin d'ici même si  l'on sait par avance que l'herbe ne sera pas plus verte ailleurs.

Prendre un nouveau départ. Se faire de nouveaux amis. Et constater que les gens sont tout aussi inconstants où que l'on soit.  

C'est quelque chose que l'on caresse avec le fragile espoir que les choses changent, enfin, pour le meilleur à défaut du pire. 

Mais prendre le large une bonne fois pour toutes. Repartir de zéro et se faire sentir un peu mieux que l'on est ;  là, à l'instant T.  Ce mal-être que l'on se traîne depuis des années comme si c'était sa deuxième maison. Cette saudade que l'on a attrapé comme une maladie dès que l'on a poussé son premier cri.  Et qui ne nous quitte pas la garce ; qui fluctue, qui revient parfois plus forte qu'avant et nous surprend au moment où on ne s'y attends pas.

Aller vers ces pays qui nous tentent depuis qu'on a ouvert des livres ; depuis qu'on sait lire et qu'on a découvert qu'ils sont nos meilleurs amis. Être quelqu'un ailleurs. Qu'on ne  juge pas et  qu'on accepte telle que l'on est. Toujours faire semblant, c'est usant à la longue. Et on n'a plus la patience. 

Renaître ou naître, enfin.  

Une bonne fois pour toutes.

Cette envie d'ailleurs qui nous prend quand on a le vague  à l'âme et des bleus au cœur. 

On ne choisit peut-être pas son destin, pour qui notre cœur bat et se débat, mais on peut changer sa vie au moins ; ou tout au moins tenter de changer de direction avec les moyens dont on dispose. 

Essayer de toutes ses forces.

Mais essayer.