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vendredi 24 décembre 2010

Gojan Kristnaskon*

Bon, ben c'est bien parce que c'est vous, parce qu'autrement, prendre la pose.... pfff, c'est pas not'truc. On est pas des lapins de podiums, nanmého ! Bon, faut être honnête aussi, si on accepte de vous montrer nos jolies truffes, c'est pour vous souhaiter un Joyeux Noël. Pis comme ça, l'Intrépide nous lâchera les patounes et nous offrira un festin digne d'un lapin de Noël. On en salive à l'avance.... OK, ça se voit pas vraiment sur la photo, mais on est vraiment hyper pressés que le bonhomme en rouge passe par les tuyaux du radiateur pour nous livrer de belles carottes.


JOYEUX NOËL A TOUS !  
(et n'oubliez pas nos carottes : y'a pas que les rennes dans la vie !)

* Non, ce n'est pas une insulte en langage lapinesque, mais c'est "Joyeux Noël" en espéranto.

dimanche 10 janvier 2010

L'odeur de la cannelle

Le billet qui suit a été initié sous l'impulsion de Boubou qui, au détour d'une conversation MSN, m'avait demandé de raconter un Noël traditionnel "à la Portugaise". Voici donc mes impressions d'enfant. Ceci clôt les "Cartes postales de Noël"... jusqu'à la prochaine qui sait ?

D'aussi loin que mes souvenirs remontent, j'ai toujours adoré la cannelle. Des amis m'ont d'ailleurs offert des cadeaux en rapport direct avec cette odeur (parfums, savons, confiture : tout ce qui est possible et imaginable de trouver dans le commerce). Pourquoi la cannelle ? Parce que, comme une évidence. Une senteur irrésistible, celle que je préfère entre toutes.
Cette odeur m'accompagne depuis toujours. Elle est indissociablement liée à la préparation des fêtes de fin d'année et à celle des desserts en particulier. Pour d'autres, il s'agit de la vanille, de la fraise ou de la framboise, mais pour moi, cette odeur si riche me fait succomber avec un égal bonheur.
Nous étions des gamins excités par l'idée que, pendant la nuit le père Noël passerait chez nous tandis que nous dormirions parce que fatigués - mieux encore que le marchand de sable. Oh, rien d'extravagant dans les jouets : rien que de très classique comme un lit de poupée, des baigneurs pour les filles ; des voitures et un jeu de mécano pour les garçons, ou encore des boîtes de jeux pour tout les enfants - dames, petits chevaux et backgammon. J'avais une passion pour les légos à monter et à demonter à l'infini. Je construisais des vaisseaux spatiaux tout droit sortis de mon imagination.
Juste avant de fêter dignement Noël, ma mère s'activait aux fourneaux toute l'après midi. Le temps s'arrêtait chaque 24 décembre. Nul besoin de sortir dans les grandes surfaces pour acheter le dernier cadeau, qu'on a oublié, la boîte de chocolats qui dépanne, ou traîner dans les rayons afin de dépenser son dernier argent dans une course consumériste frénétique. Non, j'avais le sentiment que le temps s'arrêtait vraiment cette après midi là et qu'on pouvait souffler quelques heures avant de se mettre tous autour de la table. La cuisine étant pièce gardée, nous passions donc le temps à jouer et à crier dans nos chambres.
Mon père s'occupait des vins – descendre à la cave, choisir lequel irait avec chaque plat, et souvent, il cuisinait le bacalhau, rituel, traditionnel, ce poisson devenu si cher et pourtant qui, il y a à peine un demi siècle, était encore considéré comme le plat du pauvre. Un dicton portugais affirme qu'il existe 365 recettes de morue, autant que de jours dans l'année, tellement ce poisson était bon marché. Je n'ai jamais testé la véracité de la sagesse populaire, mais je veux bien croire en l'ingéniosité des cerveaux quand il s'agit d'accommoder diversement un plat unique. Généralement, mon père accompagnait ce bacalhau de pommes de terres nappées d'une sauce à l'huile d'olive et d'ail pilé, ainsi que du chou comme légume. Je préfère la version four de ce plat traditionnel, "le bacalhau assado". Question de goût.
Je l'avoue : c'était surtout les desserts que nous attendions.
A l'image du sud de la France avec ses 13 desserts, sur la table étaient disposées une multitude de bonnes choses sucrées : des rabanadas, pain perdu confit dans du lait, du beurre, avec une pointe de porto et de cannelle ; de la salade de fruits ; du Bolo Rei ou gâteau des rois aux fruits secs auquel je ne touchais pas ; des noix, noisettes, amandes et noix du Brésil mélangées dans des paniers et que l'on cassait au fur et à mesure de la soirée, plus par pure gourmandise que par faim. Puis il y avait aussi la crème brûlée – influence anglaise oblige, et quand je dis brûlée, elle l'était réellement grâce à une sorte de "fer à repasser" rustique qui servait uniquement pour la cuisine. Il existe aussi d'autres variétés de desserts que je ne mentionnerais pas ici car plus typiques d'autres régions du Portugal.
Il y avait aussi, et surtout, l'aletria dont je raffolais. Cheveux d'anges cuits dans du lait et du sucre, refroidis avant dégustation et saupoudrés largement de la cannelle que j'aime tant. Certes, à la vue, cela formait un bloc à l'aspect singulier mais je n'étais pas la dernière pour y couper de larges tranches. Et ma mère savait pertinemment que le plat se viderait rapidement.
Pour couronner le tout, nous avions chacun droit à boire un verre de porto – oh inutile de s'offusquer, les verres à porto sont minuscules – un dé à coudre ou presque.
Bien sûr, il y avait la messe de minuit... à 18 heures mais je me souviens d'y être allée une seule fois. Je présume que l'église était remplie de bien plus de gens du village où j'ai grandi que nous, immigrés issus d'un pays à priori fortement catholique.
Depuis, les traditions se sont peu à peu diluées dans la modernité ambiante. Cette année, quand je suis repartie dans ma famille, nous avons eu droit à un réveillon typiquement français. Je ne m'en plains pas, loin de là, mais une pointe de nostalgie tout de même à cause de cette odeur de cannelle.
Cette année aussi, j'ai essayé de faire des rabanadas à mon tour dans ma petite cuisine, mais l'expérience a viré au ratage digne d'un chimiste étourdi.
Alors, si vous voulez me faire plaisir un de ces jours, n'hésitez pas : des bâtons de cannelle suffiront à mon bonheur.

jeudi 24 décembre 2009

Feliz natal

Valise bouclée, rien oublié. Cadeaux emballés, c'est pesé. Cage des lapins nettoyée ; leur sac préparé – doudou, légumes, granulés, foins et médocs. Appartement nickel sans traces de papattes sur le parquet ! Check up terminé. Tout est prêt pour le départ. Reste plus qu'à tout charger dans la voiture.

A toutes et tous, je vous souhaite un joyeux Noël en compagnie de votre famille et de ceux qui vous sont chers.

Sur une idée de Boubou, je reviendrais poster un billet sur un noël traditionnel portugais... une fois qu'il sera écrit, entre la dinde et la bûche.

mardi 22 décembre 2009

Cher Monsieur Noël...

.... je sais que je suis bien trop grande et trop vieille pour t'écrire cette lettre, mais comme je ne t'en ai jamais adressé et que je voudrais que l'année à venir change vraiment - pas comme 2009, je me suis prise, moi aussi, au jeu du : "pourquoi pas moi ?".

Cette année j'ai été très sage, sage comme une image, une image et dix bons points. Alors voilà la liste de tous mes souhaits, en priant que tu puisses les exaucer ou tout au moins me donner une ou deux cartes à jouer.

Tout d'abord, je te remercie pour ce magnifique Caviar Bleu que cette fois j'essaierais de ne pas cramer. Plus sérieusement, je te remercie pour ce que tu sais ; ce qui me permet de souffler – un peu.

J'aimerais donc :

Passer un Noël plus long, pas un Noël de pacotille où on a juste le temps de poser la valise, mais un vrai qui rime avec quelques jours de farniente en famille. Ça fait du bien au bout de 10 ans.

Plus de neige. Qu'elle tombe un tout petit peu le soir du réveillon, pour mes neveux, pour le bonhomme de neige du lendemain, qui sait ?

Promets moi de protéger tous ceux que j'aime tout au long de cette nouvelle année. Je sais que je te demande trop... mais tu sais aussi que c'est important pour moi. Seule, je n'y arriverais pas.

Retrouver l'espoir en l'amour et l'amitié. Je me suis perdue. Je suis perdue ; je n'y crois plus.

Tant qu'on y est, retrouver également le goût de l'écriture que j'ai perdu ces temps ci. Ça va ça vient. Si tu pouvais en toucher un mot à mon ami Pierrot, ça m'arrangerait.

D'avoir un nouveau boulot tout beau tout chaud. Pas gagner des mille et des cents, juste assez ; ni trop, ni trop peu.

Plus trivialement, et pour le clin d'œil, j'aimerais bien aussi que la France gagne enfin l'Eurovision cette année car il faudrait sérieusement passer à autre chose que "l'oiseau et l'enfant ". Quant aux chances à la coupe du monde, j'ai quelques doutes...

Voilà, ma liste est terminée, dans l'ordre que tu veux, et j'espère ne pas avoir été trop gourmande.

Il n'y a pas de cheminée chez moi mais je laisserais la fenêtre entrouverte et je mettrais quelques carottes dans une assiette pour récompenser les rennes de leur effort. C'est sûr que faire le tour du monde en aussi peu de temps, ça ne doit pas être à la porté de tout le monde :)

vendredi 18 décembre 2009

Il a neigé (sur Yesterday)


Longtemps, j'ai détesté la neige ou tout au moins l'idée que ça y est, c'était l'hiver avec tout ce que cela peut comporter de désagréable.
Cette aversion remonte à mon enfance et ma pré-adolescence, lorsque j'étais en effet élève au collège de mon village, à un kilomètre de distance de notre maison. Je revenais souvent seule, mon sac à dos lourd de mes livres de classe, gelée littéralement et congédiée car ne pouvant plus participer à la séance de sport hebdomadaire. Lors des sorties – comprendre la préparation intensive au cross annuel, ou encore lors des activités de plein air - puisque notre professeur n'hésitait pas à nous faire cavaler dans la cour de récré, le schéma était le même : je tenais bon environ 20 minutes avant de m'avouer vaincue et d'implorer du regard de raccourcir mon calvaire. Le prof accédait à ma demande silencieuse en me renvoyant chez moi avant que ne sonne l'heure, et en levant les yeux au ciel, résigné.
Je rentrais alors, ayant un mal de chien à poser un pied devant l'autre. Le bus ne passerait pas tout de suite et je n'avais qu'une hâte : rentrer et me réchauffer.
Dès le seuil passé, je me collais au radiateur de l'entrée - ce qui n'est pas la meilleure des manières pour se "ranimer", vous en conviendrez. Heureusement, ma mère me décrochait du radiateur, me débarrassait de mes affaires et m'aidait à enlever mes baskets – très mauvais souvenirs où enlever une paire de baskets signifiait torture assurée.
Je me rappelle notamment de certaines engelures qui me lançait de manière cruelle et des larmes que je ne pouvais réprimer. Maudite neige. Maudit froid.
Aujourd'hui, cela a bien changé.
Certes, je ne suis toujours pas fan de l'hiver, en bonne latine qui ne se renie pas, mais le spectacle de la neige qui tombe en gros ou petits flocons, et qui recouvre les voitures et les toitures, me met dans une perspective des plus festives.
Aussi, ce matin je suis sortie, la casquette vissée sur la tête, emmitouflée, et j'ai fait quelques pas dans la neige, tant qu'elle est encore immaculée, en souriant, bêtement, comme l'enfant qui se faisait une joie de fabriquer un bonhomme de neige (moonboots, cache-nez, blouson et gant renforcés) avec mes frères et mes soeurs.
C'était le bonheur.