S’il y a bien une chose que je regrette c’est qu’il n’y ait plus un vrai ciné club digne de ce nom à la télévision française. Par ciné club, j’entends par là celui de la deux (qui s’appelait alors encore Antenne 2). J’en ai découvert des réalisateurs et des univers singuliers.
Je me suis offert un voyage vers l’étrange en entrant dans l’univers de Jean Cocteau, non plus écrivain et dessinateur, mais metteur en scène. Et “le sang d’un poète” m’a fait forte impression, si forte que je me souviens toujours du titre du film et à quel point il était un OFNI (Objet Filmique Non Identifié). C’est grâce au ciné club d’Antenne 2 que je suis tombée, fascinée, sur l’oeuvre de Stephen Frears (et que j’ai ainsi subi pour la première fois mon premier coup de foudre cinématographique envers celui qui est devenu mon acteur fétiche : Gary Oldman dans “Prick up Your ears” bien avant qu’il ne devienne Sirius Black dans la série des Harry Potter), que j’ai aimé Ken Loach et son cinéma réaliste, poignant. Que j’ai pu enregistrer un cycle complet sur la guerre 14/18 - une période qui me fascine. Les Jim Jarmush et son “down by law” un pur régal avec un Roberto Benigni méconnu ("I scream, you scream, everbody scream for ice cream" est l'une de mes répliques cultes et souvent on me regarde d'une oeil torve lorsque je me mets à la réciter à tue tête comme Roberto). Les David Lynch, dont “Eraserhead”, énigmatique, et le bouleversant “Elephant Man” : c’est fatal, à chaque fois que j’entends le générique de fin accompagné par l’adagio pour cordes de Samuel Barber, je ne peux m’empêcher de verser une larme (et puis avez vous remarqué que le docteur est joué par Anthony Hopkins ?). Ce fut des instants magiques où je suis tombée amoureuse de plusieurs personnages : “laura” d’Otto Preminger, et la quête éperdue d’un détective tombant sous le charme d’une femme morte, “Pandora” d’Albert Lewin, “les enfants du paradis” et le couple mythique que formait Garance/Arletty et Jean-Baptiste Debureau/Jean Louis Barrault et, enfin, la fois où j’ai succombé quand j’ai vu pour la première fois Jeanne Moreau déguisée en homme dans “Jules et Jim”.
Je suis ce que l'on appelle communément une cinéphile, moins cinéphage par manque de temps, hélas. J’anticipe les répliques et ne me lasse pas de voir et revoir certains films qui m’ont marqués
Avec le temps, et de l’argent, j’ai commencé par enregistrer sur cassette vidéo, puis le DVD est arrivé et je me suis empressée de la garnir avec de grand films ou de petits films sympathiques.
La liste serait longue, je vous l’épargnerais mais je ne puis m’empêcher de mettre au moins quelques uns
- “Jules et Jim”
-”Les Enfants du Paradis”
- “Laura”
- “It’s a wonderful Life” (la vie est belle de Frank Capra)
Mais je n’ai pas l’âme passéiste bien que je considère que ces vieux films ont un charme indéniable difficile à reproduire avec la technologie de pointe. Pour preuve j’ai adoré le dernier Spiderman, bourré d’effets spéciaux - il faut dire que je suis fan du comic’s depuis toute gamine.
J’aime tous types de cinéma et je suis relativement bon public. Je ne boude pas un film commercial pour le peu que le scénario soit malin et imprévisible, j’adore découvrir des films plus intimistes comme “the shooting fish”, “beaucoup de bruit pour rien” et “Peter’s Friend” de Kenneth Brannagh ou encore “beignets de tomates vertes” : j’en oublie certainement.
Mais le paradoxe est que je me suis mise à fréquenter les salles obscures à partir de 14 ans seulement (il est vrai aussi que j’avais très peu d’argent de poche à l’époque) et dire que mon premier film était de Max Pécas….
Je me souviens d’avoir été bouleversée en sortant de “Philadelphia” ; d’être sortie enchantée et heureuse sans raison après avoir vu “Amélie Poulain” alors que j’étais déprimée ; d’être sortie blanche de “Requiem for a dream” et tourneboulée après “Irrevérsible” ; conquise par le charme de Gary Oldman, si merveilleux interprète du “Dracula” de Coppola, à tel point que j’ai l’ai revu une deuxième fois en français, puis une troisième fois en VO sous titrée - ce n'est plus de l'amour mais de la rage (d'ailleurs je possède le coffret collector sorti à l’époque, ainsi que l’affiche cinéma grandeur nature, offerte par ma soeur pour mon anniversaire).
Ces émotions que me procurent le cinéma, nul ne peut les comprendre s’il n’est pas cinémaniaque. C’est ainsi. Je garde précieusement chaque ticket en notant soigneusement la date si elle n’est pas indiquée.
Je déplore juste de ne pas avoir suffisamment de temps pour y aller plus fréquemment : je me dis : “celui-là j’irais le voir” et le temps passe et il est trop tard… Regarder un film en DVD ne me procurera jamais autant de plaisir que le fait de se plonger dans le noir, de regarder les bandes annonces (ça il me les faut, condition si ne qua non, sinon je me sens frustrée) et d’enfin voir apparaître sur grand écran le film que l’on a tant attendu. Dites, et si le service public se décidait à (re) diffuser un vrai ciné club avec la voix de ce monsieur dont j'ai oublié le nom... Mais je rêve sans doute.
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