mardi 27 décembre 2022

Bus et tram : pas d'amalgame*

Cela faisait bien un moment que je n'avais pas narré mes nouvelles aventures dans les transports en commun, ce microcosme de la société, d'autant que depuis que j'occupe ce nouveau boulot - à vingt minutes à peine à pieds de mon chez moi, je n'ai pas souvent l'occasion d'aller en ville. Les seules occasions sont quand je rejoins mon amoureuse au cinéma - elle, les places ; moi le pop corn et toutes les sucreries inimaginables, ou bien encore quand je prends mon sac pour passer le week-end chez elle.

Bref, je n'ai donc pas souvent l'occasion de traîner du côté de la porte de Namur, là où se trouve le centre névralgique de la guerre commerciale que se livrent toutes les échoppes plus ou moins bon marché. Accessoirement, là où se trouve également mon nouvel opérateur téléphonique / Télé / internet : je ne suis pas encore domiciliée "bancairement" parlant, mais ça arrive bientôt. Vive les multiples démarches administratives. 

Je n'ai pas coutume de narrer mes observations dans le bus ou le tram, mais ce soir-là il y a eu une accumulation de scènes cocasses.

Plantons le décor : je cours donc porte de Namur afin de trouver le cadeau de Noël pour mon amoureuse. J'ai déjà ma petite idée. Subrepticement, j'avais photographié ce qui semblait l'intéresser particulièrement il y a deux semaines à la Fnac, pour ne pas la nommer. Ma douce étant partie en vacances dans sa famille, je me disais que cette semaine serait idéale avant que son avion n'atterrisse et que nous passions le cap de l'année ensemble. 

Manque de pot, mauvaise pioche : le cadeau que je convoitais n'étais plus disponible. Pour la petite histoire je l'ai trouvé dans une  boutique dans la galerie marchande. Ouf. Pas de catastrophe en vue, pour cette fois !

Prendre le  71 est une épreuve des plus intenses surtout à 19h. Je pense que ce bus doit être le plus rempli de la capitale. C'est donc fichu pour le respect des distances sociales. Le petit jeune homme me laisse s'asseoir à mes côtés : ça tombe bien, nous descendons tous les deux à Buyl. 

Tout d'abord, ce sont les cris du bébé qui strident nos tympans. Ce n'est pas grave. C'est certes désagréable mais nous avons tous criés de cette façon quand nous étions petits, dis-je aux deux enfants qui se moquent gentiment du nourrisson, soulignant les propos de leur mère trente secondes plus tôt. Tout cela dans une bonne humeur enfantine, oserais-je. 

Puis mère et enfants se glissent sur les fauteuils derrière moi et je ne peux m'empêcher d'intervenir dans leurs jeux : trouver un nom d'animal qui commence par... alors je me lance dans EL (éphant) avec un sourire complice. 

Arrivés à Flagey, un drame se noue : la jeune fille qui vient juste de descendre tape de nouveau à la porte du chauffeur pour grimper dans le bus et ce n'était pas prévu. Hélas, elle vient de se rendre compte qu'on lui a dérobé son portable. C'est la deuxième fois. Elle tente d'appeler son numéro, grâce à un smartphone que quelqu'un lui a gentiment prêté, mais rien n'y fait. Certains passagers essaient de l'aider comme ils peuvent en leur suggérant des solutions. Puis le chauffeur intervient et lance un appel à la centrale pour résumer ce qu'il vient de se passer, au cas ou l'objet soit juste perdu. Enfin c'est ce que je devine car je ne parle pas, encore, néerlandais. 

Je sais que ce n'est pas drôle ce genre de mésaventure, qu'il m'est arrivé la même chose mais avec plus de violence. J'en ai déjà parlé ici. C'est surtout tout ce qu'il y a dedans que l'on perd, bien plus qu'un téléphone, aussi élégant ou dernier cri soit-il.

Au moment de sortir à Buyl, ma correspondance pour le tram 8, je n'ai pas pu m'empêcher de rebondir sur le jeu des enfants, celui de toute à l'heure, où j'entends distinctement le garçon demander à sa sœur un nom d'animal commençant par M. Alors je balance mon prénom, qui commence par M. justement.  

Je crois que je les ai bien fait rire. 

Mais ce n'est pas tout. En tentant de trouver une place assise dans le tram, le monsieur devant moi avec ses grandes jambes se fait tout petit pour que je puisse me glisser moi aussi dans le siège d'en face, tout en déposant mes sachets pour les caler. Son attitude très polie me donne le sourire, alors je lui répond par mimétisme "que ce n'est pas grave, que le tout c'est de s'adapter" : lui avec ses grandes jambes, moi avec mes paquets. 

Le bémol de ce trajet animée s'il en fut : cette mère et son fils qui n'arrêtaient pas de regarder derrière moi comme s'ils se moquaient de la personne sur la banquette - ou de moi, qui sait ? Je ne saurais affirmer ou infirmer car ils parlaient en russe.

C'est cela aussi, prendre les transports : regarder, observer, sourire, partager des instants de fous rires ou de conversations.

Rien à voir avec les mésaventures avec Bla Bla Car de vendredi dernier en tout les cas !



* On dirait un slogan pour la STIB. Ce titre ne veut rien mais je trouvais que ça sonnait bien. 

jeudi 22 décembre 2022

Lettre à ceux-là

Je ne suis pas malade. Je ne suis pas une impie. Je ne serai pas vouée aux gémonies malgré tout ce que peuvent scander les Eglises et toutes les Saintes Ecritures. 

J'aime un être, de toute mon âme.

J'aime un être  qui s'avère être une femme.

Profondément. Pour la vie qu'elle partage avec moi. Cette femme que je veux chérir, choyer, protéger jusqu'à l'infini et la fin des temps. Si elle veut bien de moi. 

Et si ça vous gêne, vous choque ou vous fait froncer le nez à chaque fois que l'on se donne la main en public, ce n'est pas grave. Ce n'est pas un problème pour moi mais c'est le votre, de problème, et j'ai fort à faire avec mes névroses.

 Alors...

 Passez votre chemin. 

 Je vous emmerde. 

 Amicalement.

 M.



NB : A Bruxelles  les gens sont plus ouverts d'esprits dans l'ensemble. Il n'y à qu'à voir le jour de Gay Pride. Je n'ai donc pas vécu ce type de regard insistant, méprisant ou  dans le jugement comme on peut le rencontrer en France ou ailleurs. Ce soir c'était un cri du coeur. J'avais envie de tacler tous ces culs-bénis qui, au nom d'une religion ou d'une fausse croyance (le fameux : c'est contre-nature) se permettent de se mêler de ce qui ne les regarde pas. L'amour n'a pas de couleur, ni de sexe, ni de frontières. Alors allez-bien vous faire... ce que vous voulez : ça peut vous ouvrir des perspectives à défaut de vos chakras. Fuck You. Sincerely.

lundi 5 décembre 2022

Voir ce que les autres ne voient pas

Souvent je m'arrête dans la rue et je colle mon nez sur le mur qui m'intrigue. Ce qui peut paraître curieux en fait... Quand je me promène, mon oeil a tendance à accrocher des signes que les autres ne voient pas forcément.

Quand j'habitais Lille, il m'arrivait régulièrement de me planter devant un graff ou juste une inscription. Et ça intrigue, forcément, qu'un badaud lambda reste immobile, le regard  un poil hypnotisé, et les sourcils froncés comme s'il tentait de déchiffrer les mystères de la pierre de Rosette. Mon regard essaie de transcrire la petite phrase que nul ne lit parce que trop occupé à battre très vite le bitume, comme si le temps ne se rattrapait pas. C'est vrai, le temps perdu ne se rattrape pas. Mais parfois il est bon de bloquer l'aiguille des minutes et de s'en donner du temps ; tenter de comprendre ce que ces artistes de rue éphémères ont voulu faire passer comme message.

Quand celui-ci m'inspire particulièrement, il m'arrive fréquemment de le prendre en photo. Quand celui-ci me parle plus profondément, il m'arrive également de le poster sur ma page instagram. J'ai le souvenir d'un joli "fils de flûte" bien plus poétique que les fils de rien que hurlent les pékins pour injurier la mère des autres. Mais pute c'est un métier comme un autre. 

La plupart du temps, je me contente juste de leur tirer le portrait et imprimer ainsi durablement le message. Au moins, il reste gravé quelque part, dans l'espace que ma carte SD veut bien m'accorder. Des messages qui me touchent bien évidemment : ceux qui indiquent clairement que la femme n'est pas inférieure ; quand on dit c'est non et pas oui : que juger quelqu'un sur sa couleur, sa religion ou son orientation est la chose la plus dégueulasse qui soit. Bref, ce type de messages à caractère humaniste, revendicateur, féministe et anti-con.

Ce qui est plus surprenant encore, c'est que certains sont finalement aussi sensibles à ces messages que moi même s'ils se laissent  le temps de s'arrêter. Le simple fait que quelqu'un l'ait fait les encourage à s'arrêter. J'ai en effet eu mon lot de discussions sur le pourquoi du comment de mon arrêt sur image.

L'art urbain a été longtemps méprisé. Les graffs sur les murs tout au plus jugés comme inesthétiques et barbouillages pas dignes d'être considérés comme de l'art. Pourtant, des murs d'une ville peuvent naître la poésie, celle qui émeut, bouleverse ou dont le message donne à réfléchir. 

C'est pour cette raison qu'il est important, capital, de voir ce que les autres ne voient pas. 

Essayez, vous verrez : ça peut changer bien des perspectives. 

vendredi 18 novembre 2022

Comme dans une comédie romantique...

En fait, le titre est trompeur et indique tout le contraire.

La vie, ce n'est pas comme dans un de ces innombrables téléfilms de noël dégoulinants de bons sentiments jusqu'à l'écoeurement. Non, moi dès que j'ai une idée un peu romantique, ce n'est certainement pas cette perfection que l'on voit dans ces romances à l'eau de rose. On est chez l'intrépide pas dans Love Actually, même si j'adore ce film. 

Mettons du contexte pour comprendre la chose et souligner mon côté Gaston Lagaffe.

Mon amoureuse étant partie pour une semaine au loin pour son travail, le temps me semblait long. Très long. Même si les moyens de communication permettent de garder ce lien. Comme on dit, un seul être vous manque... Son avion atterrissant en fin d'après-midi, j'ai eu l'idée de la surprendre et de l'attendre dans le hall de l'aéroport.

Dans l'absolu c'était une très belle idée. Le film parfait, moi une rose entre les dents ; elle, sous le coup de l'émotion en voyant que je suis là.  Mais je m'emballe.

A chaque fois pourtant c'est imparable : la surprise que je pense parfaite dans ma tête prend un coup dans l'aile, sans mauvais jeux de mots. Sans doute la loi de Murphy ; celle où étrangement il pleut juste au moment où l'on sort. Techniquement, j'étais dans les temps. Son avion avait pris du retard et j'étais pile à l'heure selon mon planning pensé dans les moindres détails. 

Sauf que...

Au lieu de prendre le bon bus, je me suis plantée, une nouvelle fois. Entendons-nous bien, le bus était le bon - je m'en étais assurée. Mais pas dans le sens qui convenait, hélas. En effet : au lieu de m'amener vers l'aéroport je faisais demi-tour. Je revenais à mon point de départ donc. C'est ballot ça ! Si je ne suis pas la reine des truffes, je m'approche dangereusement du titre.

Maladroite un jour : maladroite toujours.

Bref, il fallait que je rattrape ma boulette.

Mais les dieux ne l'entendent pas de cette oreille. Ce saligaud d'Eros faisait la grève en me laissant me démener et courir comme si je m'apprêtais à faire le marathon de New York. 

Loi de Murphy bis : quand on tente de reprendre la correspondance, les portes se referment sous votre nez et vous êtes bons pour prendre le prochain, prévu dans quatre minutes. Ce qui normalement devrait le faire.

Oui, mais c'est que vous ne connaissez pas les aléas des transports en commun à Bruxelles et les joies du trafic de 17 heures 30, un vendredi soir. Tout le monde se barre.

Bref, je vais faire la faire courte : le bus suivant jouait avec nos nerfs en affichant une attente complètement anarchique. Et ça n'en finit pas d'afficher une minute, puis trois, puis deux, une et de nouveau trois, et ainsi de suite. Il était bloqué dans les bouchons ou coincé dans la quatrième dimension : nul ne le saura jamais ! Le temps défile et mon coeur fait la samba dans la poitrine à force de s'énerver, de tempêter.

Comme je ne suis pas folle - enfin, un petit peu quand même,  j'ai tenté par tous les moyens de prévenir ma dulcinée que j'étais en route et qu'il fallait qu'elle ne bouge pas. Je sais : point de surprise au bout du compte. Mais la dernière fois que j'ai sauté dans mes baskets pour la chercher en gare de Bruxelles Nord, j'ai loupé le coche : la surprise étant totale, on s'est ratées, de peu. Ce qui m'a valu par la suite un drôle de voyage retour dans le fameux tram 25 de la mort, celui que tu évites tard le soir,  à côté d'un type qui clairement  n'avait pas la lumière à tous les étages et avec qui je me suis crue dans street fighter. Le genre d'abruti qui s'en prend à tout le monde. Peut-être l'objet d'un autre billet. Parce que c'était plutôt cocasse avec le recul. Je suis petite mais je sais ouvrir ma gueule.

Donc, point de surprise c'est vrai. 

N'empêche que le geste n'en était pas moins romantique. La suite je la garde pour moi, comme un souvenir dans ma boîte à bonbons. 

Hey, vous les scénaristes ! Oui, vous : prenez en de la graine et mettez en scène un truc enfin réaliste !


mercredi 16 novembre 2022

Harcèlement immoral

On parle toujours de moral quand il s'agit de harcèlement. Moi je pense le contraire. D'où qu'il vienne et quoi qu'il en soit, le harcèlement est toujours un acte immoral car il sape toute confiance en soi. Il en faut du travail sur soi et des années avant de remonter. 

J'en ai été hélas la victime. Même si ce mot "victime" me répugne au plus haut point.

Remontons le temps à quelques années. Bien avant que je change de domaine et de métier. 

Quand on a une personnalité forte telle que la mienne, c'est toujours curieux de voir toutes ces attentions qui se cristallisent autour de soi. Et quand  je parle d'attentions il ne s'agit certainement pas de bienveillance. Le fait est qu'on ne harcèle pas une personne faible mais bien celle qui a un caractère en dehors de la norme, qui se démarque non pas pour être différente mais juste parce qu'elle est incapable de penser autrement, de rentrer dans un moule ; celui que la société veut nous imposer afin que nous faire croire que nous aussi on a droit à notre part du gâteau. 

Des études ont été faites à ce sujet sur la typologie des harceleurs et des harcelés. Je n'invente rien. 

Je suis pourtant une personne simple. J'aspire à peu de choses en vérité. Juste faire mon trou et me sentir bien dans mes baskets à défaut de ma peau.

C'est dans le cadre du travail que j'ai subi de plein fouet cette attaque permanente, insidieuse. Il y a plus de de dix ans déjà. Ce genre de choses vous marque, comme la fois où vous avez été le souffre douleur de toute une classe. A croire que ce genre de phénomène vous colle comme une ombre où que vous alliez.

Au début vous n'y prêtez pas attention. Mais quand ça se répète dans le temps et la durée, ça change la perspective. 

Ce sont des remarques où, sous couvert de dire que c'est normal que votre salaire soit plus élevé - à chaque réunion de l'équipe -  parce que vous travaillez avec une clientèle différente, vos collègues commencent à vous regarder différemment, avec envie certainement. Comme si les maigres sommes ajoutées à votre salaire au ras des pâquerettes étaient dignes d'un cadre. Un peu au dessus du SMIC en vérité alors que vous générez du chiffre d'affaires. Or, vous avez été embauchée expressément pour ces raisons et à ces conditions. 

On croit que votre chef vous soutient devant tout le monde. Mais c'est pour mieux vous descendre dans votre dos, mon enfant.

Cela s'intensifie dans le temps. Cela dure des mois. Deux ans en fait. Des remarques, des piques, des mauvaises conditions de travail dans le bruit des travaux pour agrandir le magasin. La goutte d'eau : on ose vous dire que vous êtes tombée malade au plus mauvais moment. Non, vous êtes restée en incapacité de travail durant toute une semaine pour coups et blessures. Et non, ce n'est pas une maladie. C'est la violence des propos et de cette société  malade, qui vous repousse dans vos retranchement, vous met plus bas que terre juste par ce que l'injustice est la chose qui vous révolte le plus au monde.  

Alors vous éclatez, devant témoins. 

Puis ça se tasse. Vous vivez un court répit.

Le chef change. L'ancien est trop mou et a reçu une pseudo-promotion. Vous comprenez alors que le nouveau est là pour faire le ménage. Vous faites partie des poussières à déblayer. Entre quatre yeux, sans témoin bien sûr, il n'a aucun scrupule à vous dire qu'il est là pour un but bien précis tout en vous fixant du regard. Il va recadrer tout ça. 

Et la guerre larvée, de sourde devient tempête. 

Je ne vais pas entrer dans les détails. Peu de gens ont bien voulu témoigner en ma faveur. On a toujours peur d'être celui sur qui le harcèlement se reporte. J'en suis consciente. Les menaces dans le bureau par un collègue qui vous manipule : le responsable des ressources humaines qui vous fait du chantage parce que vous êtes une épine dans son pied : tout cela je l'ai vécu. Et bien plus encore. Nous ne sommes pourtant pas dans un épisode de Dallas. Le harcèlement est bien plus répandu que les gens veulent le croire. 

Avant de déménager, je possédais un dossier gros comme mon bras que j'avais présenté à mon avocat afin qu'il représente mes intérêts. Les mails ; les lettres reçues ; celles envoyés à mon tour ; les notes de services qu'on imprime comme preuves ; les quelques témoignages de profs en votre faveur pour dire qu'ils apprécient votre travail et votre personnalité. Beaucoup de paperasse - tout un bottin.  Mais ça fait son effet. C'est fou : dès qu'on fait appel à un avocat, le discours en face n'est plus le  même !

On parle de prud'hommes. De dommages et intérêts. A 5 chiffres. On marque des points indubitablement dans ce bras de fer qui vous épuise depuis deux ans. 

Je ne suis pas allée au bout de la procédure. Je ne sais pas si c'est une bonne chose. J'ai choisi mon chemin en tout connaissance de cause : je voulais juste partir à mes conditions et c'est ce que j'ai obtenu. Changer de vie. Prendre un nouveau départ.  Nul ne peut juger de la façon d'appréhender les traumas s'il ne l'a pas lui même vécu. Et parfois tout ce qu'on veut  c'est juste se tirer vite fait de cet enfer. 

Tout ce que je peux dire, c'est que la librairie - pour ne pas la nommer, a fermé ses portes à peine 24 mois après mon départ. Je suis partie du Titanic avant qu'il ne coule dans les eaux profondes de l'Atlantique nord .

On appelle ça le Karma. Moi je crois au Karma. Tous les actes bons ou mauvais vous reviennent comme un boomerang. 

Alors faisons en sorte que notre courte existence sur Terre se passe le mieux du monde. N'acceptons jamais ce qui nous semble immoral. 

C'est dur mais le jeu en vaut la chandelle. Il s'agit de ne pas corrompre ses idéaux.

Et son âme. 

mercredi 26 octobre 2022

Toi + Moi

Je sais que tu n'aimes pas qu'on parle de nous, puisque nous il y a depuis six mois déjà. Je sais aussi que je ne te dis pas aussi souvent les mots que tu  voudrais entendre mais...

Mais ma vie est tout autre depuis que tu es rentrée dans la mienne, sache le.

Pour la première fois depuis longtemps je me sens bien. Tout me semble naturel avec toi. Jamais ce mot ne m'a semblé aussi juste depuis que je te connais. Nous avons notre propre langage et nous nous comprenons car nous sommes pareilles tout au fond de nous. Tu es mon miroir et je suis le tien. 

Le petit poucet du conte défait a semble t-il retrouvé ses cailloux.

Il nous en a fallu pourtant du  temps pour en arriver là et le chemin n'est pas parfait, je le sais, par ma faute je le crains car j'ai tellement pris de coups que je ne peux m'empêcher d'ériger des barrières au moment où il ne faut pas. Je t'admire pour ces raisons : tu ne laisses jamais tomber alors que parfois je voudrais me laisser tomber dans l'oubli.

Pour la première fois aussi, quelqu'un aime ma folie. Ce grain qui me caractérise invariablement. Et ça, c'est quelque chose qui m'éblouit à chaque fois. Te faire rire parce que je ne suis pas une adulte est la plus belle des récompenses. Je reste cet être excentrique mais enfin acceptée et chérie.

Même si parfois ce sont les montagnes russes, une chose est évidente : jamais je  n'ai été aussi sûre de ce que je voulais et je veux être avec toi jusqu'à l'infini et plus encore. Même si mon corps me trahit et mes paroles me contredisent : ici, cet espace que j'ai créé il y a si longtemps ; que je délaisse de temps à autre ; ce jardin secret est celui où je suis enfin moi et non plus cette personne complexe et torturée.

Ces quelques mots, tu les liras peut-être ou pas. Je sais ta pudeur mais je t'autorise à les lire ces mots que tu m'inspires : je t'y encourage même. 

Une chose est certaine : je te suis attachée, corps, coeur et âme.

L'amour c'est ça : se rendre compte qu'on a enfin trouvé la personne qui nous complète. 

 


lundi 25 avril 2022

Typologie des usagers dans les transports en commun

Cette note tourne dans ma tête depuis plusieurs jours, puisque désormais je suis amenée à prendre les transports à raison d'au moins trois fois par semaine depuis que le présentiel est redevenu la norme presque courante. 

Je pense qu'observer la façon dont les usagers se comportent dans le métro est un bon aperçu de ce qu'ils sont dans la vie de tous les jours. 

Je m'explique :

Il y a ceux qui n'attendent pas que tout le monde soit descendu de la rame pour forcer le passage afin de trouver une place assise si possible. J'appelle ça les égoïstes forcenés. Comme cette brave dame avec son caddie qui voyait bien que j'avais une valise - donc en partance certainement, mais qui m'a coupé la priorité juste pour pouvoir asseoir son fessier sur les chaises inconfortables du métro. Et sachez que durant les vacances le temps d'attente entre les rames est plus long... On peut y mettre dans le même panier ceux qui, une fois qu'ils ont grimpé dedans, ne se bougent pas tandis que les usagers derrière tentent de se faufiler alors qu'il y a beaucoup de place. Ce sont les même qui vont vous claquer la porte au nez ; qui vont klaxonner parce que vous n'allez pas assez vite. Les Moi Je, moi je. 

Insupportable comportement de plus en plus répandu. 

Les autres ne sont pas tous comme ça. Parfois c'est juste de la distraction, ça se voit. Ils rougissent et s'excusent quand  ils se rendent compte de leur bévue. J'en ai été la spectatrice neutre pas plus tard que la semaine dernière.

Puis il y a ceux qui ne connaissent pas la géographie de leur visage, ne sachant pas situer exactement leur nez. La façon de porter leur masque est laissé au gré de leur envie, quand ils ne l'oublient tout simplement pas dans leur poche. Oui car, nous, pauvres disciplinés, nous continuons à porter ce bout de tissu disgracieux.

Notons également le nombre de voyageurs collés le nez sur l'écran de leur smartphone comme s'ils allaient perdre l'information ultime s'ils décollaient leur rétine de là. Personne ne se parle d'ailleurs sauf si l'on tombe sur un collègue de manière fortuite. Heureusement, le nombre de lecteurs  semble augmenter. Cela me comble de félicité, pour l'ancienne libraire telle que moi. 

Mais les gens  se parlent très peu au final, sauf au moment des grèves où tout le monde est dans la même galère parce que les rames passent au compte goutte, quand elles ne passent pas à vide, comme pour nous narguer. 

Et enfin, il y a les autres, tels que moi, qui restent le casque blutooth vissé sur les oreilles dès le matin, pour donner le La, le ton de la journée, et qui observent les autres usagers des transports en commun.