lundi 30 mars 2009

I kissed a girl (and I like it)*


* Merci Kathy Perry.
Bon les enfants, oui maintenant on se connait un peu mieux et je vais vous parler du pourquoi du comment. Oui parce que faut savoir qu'on se réveille pas un beau jour en se disant "ah finalement non, je préfère les filles". Commençons par le commencement si vous le voulez bien (et même si vous le voulez pas d'ailleurs).
Au commencement donc, je pensais être de l'essence ordinaire, un diesel, finalement je suis un sans plomb. Vous allez me dire "Qu'est ce qu'elle raconte l'intrépide ? Elle a pété une durite ? (pour rester dans le cadre "j'répare ta bagnole ; j'suis une mécanicienne hors pair !"). Nous disions donc : je pensais être quelqu'un de simplement hétéro avec options "je me marie, j'ai plein d'enfant, un lapin (non ça c'est bon), une grande maison, un grand jardin, je suis une femme entretenue (euh... non, ça me ressemble pas non plus)", bref la totale en technicholor, panavision version Hollywood Dolby Surround mis en scène par un Steven Spielberg en grande forme. Ben non, je suis plutôt "festival de Sundance ; petites routes de campagne" d'un autre Steven, Soderbergh cette fois ("Sexe Mensonges et Vidéo" pour ceux qui suivent). Mes certitudes ont vacillé une première fois (badaboum) sans que je n'y prisse garde. Comment faire autrement quand on a toujours cru en une chose toute sa vie et que, ben non, on s'est trompée ? (En même temps, j'avais les signes mais je ne voyais rien... faut dire que je suis myope - Mais c'est pas une raison allez vous me rétorquer, t'es pas finaude comme fille tout compte fait et là je vous réponds "je t'em... prie c'est plus poli).
Ça paie pas de mine ce genre d'histoires ; ça vous prend au moment ou vous vous y attendez moins ; vous vous dites : "meuh euh, keski m'arrive là ?" - ce "là" s'appelle tomber amoureux. Je ne vais pas en faire des tartines. Je ne vais pas m'étaler sur le fait que je faisais des trucs insensés qui ne me ressemblait pas. Et puis franchement, taire des sentiments pour quelqu'un qui n'est pas pour vous n'est pas une mince affaire. Avec le temps ça m'est passé. Erreur d'aiguillage. Bug informatique dans mes neurones (hé là haut, le cerveau, oui toi, quel circuit tu m'as encore grillé hein ?). Coup de coeur qui fait boum comme si la machine allait repartir mais allez, c'est une blague, poisson d'avril, on est pas là pour te faire "déconner". Allez, Intrépide, ouste retourne sur le "droit chemin". Tu t'es plantée de ligne de métro, c'est pas là que tu dois sortir.
Ça va, vous avez pigé le truc ?
N'empêche que...
N'empêche qu'il m'arrivait de plus en plus de me retourner sur certaines demoiselles.
Ma vie reprend pourtant son cours. Ma vie est un long fleuve tranquille.... enfin c'est ce que je crois.
Sauf que je n'avais pas prévu ce qui allait arriver.
Je l'appellerais ma fille-révélation. Cette expression n'est pas de moi mais je l'aime beaucoup car elle veut tout dire.
Je fréquentais à l'époque un forum - vous savez ce genre d'endroits où tout le monde coupe le cheveu en quatre sur les sujets les plus idiots qui soient (et dans cette manie de donner mon avis même quand on me le demande pas, j'me pose là). Y a des gens avec qui ça coince et vaut mieux les éviter même quand c'est un espace virtuel et d'autres avec qui vous vous sentez des affinités. J'étais la squatteuse, une insomniaque de service, qui tapait la discute à 2h du matin alors qu'elle devait se lever 6 heures plus tard (et m... ince c'est reparti pour parler de moi à la troisième personne).
Y en avait une en particulier qui m'avait tapé dans l'oeil (quel con aussi : pourquoi j'avais enlevé mes lunettes à ce moment !). J'appréciais ses réparties, très fines , avec un double sens digne des Monty Python (et quand on sait à quelle point j'aime les Monty Python..). Elles tombaient toujours à propos. J'admirais également son cerveau oui parce que je trouve sexy les gens qui savent se servir de leur cerveau (beurk quand on y pense l'image littérale est dégueulasse). Et un jour elle a rebondi sur un sujet que j'avais lancé. De fil en aiguille on a commencé à entretenir une longue correspondance mailesque, puis comme je devais me rendre sur Paris quelques jours, je lui ai proposé qu'on se rencontre pour boire un verre.
La soirée arrive et on parle de tout et de rien, tant et si bien que je décide de prendre le dernier train (ça c'est d'la rime riche madame !). Sauf que dans ma tête tournait, non pas un manège, mais un leitmotiv : "faut qu'j'l'embrasse". C'est au moment de prendre congé sur ce quai de gare que je lui ai donné mon premier baiser. Elle m'a avoué plus tard n'avoir rien vu venir (mais elle ne s'appelle pas Anne, comme ma soeur d'ailleurs qui ne s'appelle pas Anne non plus). Ce qui s'ensuivit, je le garde pour moi comme un souvenir très tendre et aussi cruel dans le sens où on ne peut obliger quelqu'un à vous aimer mais je ne lui en veux pas car elle m'a fait comprendre qui j'étais. Elle m'a fait faire des choses complètement dingues, très romantiques, et j'avais une tonne d'imagination pour la séduire, la faire sourire et lui plaire.
Après elle, j'ai accepté le fait que ce bug informatique n'en était pas un un définitive, que je l'étais déjà sans le savoir (myope j'vous dis - je vous raconterais peut être un jour les signes) et le comprendre à mon âge est plus facile en vérité car ma personnalité étant ce qu'elle est, bien affirmée, il m'est plus facile d'assumer ce que je suis. Et puis d'abord c'est quoi ce verbe idiot : "assumer" ? Nous sommes ce que nous sommes, ce que la vie a fait de nous. L'important c'est de savoir qu'on est capable d'aimer (j'ai failli écrire autre chose mais ça faisait trop "Pascal Obispo" - ouille). C'est tout ce qui doit compter. Quelqu'un a écrit : "moi aussi à la fin de ma vie, je pourrais dire que j'ai aimé et que j'ai été aimé". Je fais mienne cette citation.
Et pour terminer comme on a commencé, sur Kathy Perry, "I Kissed a girl and I liked it", c'est sans commune mesure que je préfère embrasser moi aussi les lèvres d'une demoiselle (tant qu'à faire j'aimerais que ce soit la même pour un bon bout de temps) et cela jusqu'à la fin de ma vie :).

10 Avis intrépides:

fabulousF. a dit…

Je voulais faire un bon mot... un petit truc tagada pouêt-pouêt... Mais je viens de me lever et vraiment ça viens pas. Je repasserais tout à l'heure !

ma vie intrepide a dit…

T'inquiètes, je suis pas fraîche non plus (sale nuit) sauf que je me suis levée depuis plus longtemps que toi :).

Lrg a dit…

C'est intéressant tes retours d'expérience... En même temps, c'est vrai que ce n'est pas toujours facile de savoir qui on est, ça vient au fur et à mesure...

ma vie intrepide a dit…

Ce qui est bien surtout, c'est de le savoir à mon âge. Je ne suis pas sûre que je l'aurais mieux vécu il y a 20 ans !

Ginette a dit…

Très bien résumé. Bon, il manque peut-être quelques détails croustillants. Qui a dit ça ? Je me demande.
Sinon, je ne pense pas que c'est une question d'âge. Mais avant tout une question de personne, de mentalité. Ca doit être assez difficile d'accepter son homosexualité alors qu'on a vécu des années et fait sa vie selon sa pseudo hétérosexualité.

ma vie intrepide a dit…

Ah Ginette, déesse de la perfection féminine : toi z-ici : que je suis ravie.!!!

Pour les détails on repassera hein (oui y a du neuf, une jolie serveuse que je croquerais bien mais hum je vais m'arrêter là pour le moment).

Je prends le problème à rebrousse poil : je suis intimement convaincue (hormis le fait qu'on se pose les questions inévitables) que l'accepter à 35 ans a été plus facile que si je l'avais compris 15 ans auparavant. D'ailleurs même vis-à-vis de mon entourage, ça passe mieux ; ça surprend mais ça passe bien.

Velvetshadow a dit…

"je trouve sexy les gens qui savent se servir de leur cerveau" ---> Moi qui cherchais une phrase pour définir le pourquoi du comment de mes sentiments ! J'ai toujours remarqué que plus quelqu'un me paraissait cultivé, vif, drôle, plus je trouvais cette personne belle. Que ce soit un homme ou une femme hein. Ca doit probablement être ça que l'on nomme le "charme". btw, merci pour poser des mots sur ces sentiments...

ma vie intrepide a dit…

Bah oui, je fais partie des gens qui préfèreront une tête bien pleine (avec de l'humour si possible) à un paquet de muscles.

J'espère que t'es d'attaque. Passe le bonjour à ton invisible copine :).

nATh a dit…

"c'est sans commune mesure que je préfère embrasser moi aussi les lèvres d'une demoiselle"
... c'est sans commune mesure, que moi aussi ! ;-)
Je me suis permise de faire le tour du propriétaire (enfin le tour du blog !) avant de laisser un commentaire ... vous êtes trés agréable à lire mademoiselle et je reviendrai par ici avec plaisir.

ma vie intrepide a dit…

Merci du compliment Mademoiselle Nath. J'ai commencé à fureter un peu chez vous....