En regardant le très oubliable "mes amours mes emmerdes" (non, non, cette fois je ne vous parlerais pas d'un film), la scène d'ouverture me fait sursauter tellement elle est criante de vérité. Vincent Lindon joue en effet un libraire qui s'énerve contre un client très sec qui ne dit ni "merci, ni s'il vous plaît, ni au revoir" mais se contente d'un "Victor Hugo, les contemplations", persuadé que le vendeur se pliera en quatre pour le satisfaire et oublieux justement qu'il a en face de lui un être humain. Il s'agit du fameux SBAM (Sourire, Bonjour, Au revoir, Merci) si chère aux caissières de petites et grandes surfaces. Malheureusement, ce type de comportement est de plus en plus répandu.
Encore cette semaine, nous avons eu le cas d'un client qui s'avance en nous disant un "Vous venez ici !" très directif (vous avez bien lu : pas de bonjour, encore moins de s'il vous plait, etc) : "merci mon chien, ouaf ouaf, tiens voilà ton susucre". Je sais que mon coup de colère est comme pisser dans un violon mais tout de même, les gens sont ils à ce point mal élevés au point d'oublier les règles de la courtoisie la plus élémentaire ? Ces quelques petits mots sont un liant social ; une manière de respecter la personne que vous avez en face de vous et d'entrer en matière (vous savez : amorcer une discussion) . Certains en oublient leur syntaxe : ni sujet, ni verbe, ni complément d'objet direct : droit au but sans passer pas la case 20000 euros. Peut-être est-ce un oubli dû à la distraction ou à la la concentration mais au bout de d'une vingtaine ou d'une trentaine de fois dans la journée, ça use. Nous ne sommes pas des machines mais des êtres humains. Et quand par malheur on s'avise d'insister en répétant ce simple "bonjour", cet interlocuteur si pressé (tellement qu'il en oublie certaines formules) nous regarde comme si nous étions un extraterrestre, en se demandant quelle mouche nous a piquée. Il ne faut pas s'imaginer non plus que cela est seulement le fait des plus jeunes (certaines ados hyper timides sont d'une politesse étonnante), mais étrangement les malotrus s'avèrent êtres des hommes et des femmes qu'on penserait pourtant bien éduqués (pharmaciens, avocats, notables). Dans cette société où le zapping est constant, efforçons nous de prendre du temps pour utiliser ces quelques formules de bienséance.
Mon premier bonjour de la journée s'adresse au chauffeur de bus ; viennent ensuite quelques passagers que je croise régulièrement ; puis mes collègues ; et enfin les clients quand les portes s'ouvrent. Et vous ?
2 Avis intrépides:
Ah, comme je reconnais ces situations! J'ai un principe : je ne passe pas les articles de la personne tant qu'elle n'a pas dit bonjour :p
On a l'impression surtout qu'on commet un sacrilège en insistant (lourdement) et parfois il faut carrément leur sortir ce fichu bonjour de la bouche. Je sais toutefois reconnaître quand il s'agit de quelqu'un qui est de mauvaise foi que d'un Pierre Richard potentiel - distrait donc :)
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