vendredi 5 décembre 2008

Vous reprendrez bien un peu d'ORTF ?

Il m'arrive de regarder le journal (si si) pour me tenir un minimum informée. Après ce "joli" effet d'annonce de début d'année qui consistait à liquider purement et simplement le service public télévisuel en supprimant la publicité, source de revenus pour les chaînes, voilà qu'est confirmée la désignation du pdg de France Télévisions par le chef de l'Etat en personne (article 8 de la "réforme"). On va me rétorquer que la pratique existe déjà, de manière plus ou moins admise, et que ce n'est là qu'une mise en forme légale. Tout de même, ça ressemble de plus en plus à un retour vers le fut... pardon vers le passé, c'est-à-dire la télé pompidolienne en noir blanc, l' ORTF.

Mieux (?), on a imposé la date du 5 janvier 2009 pour que tout se mette en place, et comme les députés de l'opposition freinent le débat, on envisage sérieusement de faire passer cette mesure en force, par le décret 49-3 – très démocratique donc cet épouvantail et très "utile" quand on y pense... Tout cela évidemment sans la vox populi, sans un référendum ( on peut rebondir de même manière sur la question brûlante du travail le dimanche).

La méthode est discutable. Dans les faits, ça emmerde un tas de monde – enfin je tends à le penser.

Prenons le facteur argent pour commencer : où va t'on trouver les financements ? L'état ? Mais l'état c'est le citoyen lambda. Une fois de plus le contribuable va se retrouver transformé en vache à lait. On a beau dire que la redevance n'augmentera pas : j'ai des doutes (comme la vignette d'ailleurs qui va peut-être revenir au goût du jour). Si la première année les taxes non versées au gouvernement compenseront le manque à gagner, quid pour 2010 et années suivantes ? Voir ici

D'un point de vue purement pratique, la plupart des gens se posent rarement derrière l'écran avant 21 h. Je ne suis pas mère de famille mais pourtant il m'arrive le plus souvent de souffler après cette horaire (chic alors avec les pubs, j'ai le temps de faire la vaisselle, me préparer à manger pour le lendemain – ben oui pas de cafétéria sur mon lieu de travail, etc). Je ne suis pas du genre à regarder la publicité d'un air bovin : elle me permets de faire mes « trucs » (boire un coup, téléphoner, aller au petit coin). Oser dire qu'elle incite à une consommation effrénée c'est prendre les gens pour des cons. Soit.

Et puis l'alibi culturel c'est du foutage de tronche. Qui dit programmes de qualité dit nécessairement un minimum de budget. Tant qu'à faire, je préfère encore que ce soit les annonceurs qui mettent à la main à la poche plutôt que moi. Sans être une grande défenderesse des chaînes publiques, les grilles semblent tout de même assez variées pour que chacun y trouve son compte.

On peut lister à l'envi. Ce ne sont pas les exemples qui manquent.

Une question alors : à qui profite le crime ?

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