Je ne sais pas si pour vous c'est la même chose, mais je suis du genre à revoir un film plusieurs fois sans qu'un sentiment de lassitude ne s'installe (un peu maso ; un peu nostalgique ; un peu des deux). Appelons les "mes madeleines cinématographiques", même si ça ne me renvoie par forcément à un souvenir en particulier. Je suis capable de me refaire une toile (enfin dans mon salon), selon l'expression consacrée, mais pas forcément de manière compulsive (comme par exemple cette femme qui a vu Titanic au cinéma au moins une centaine de fois, ou encore mon cousin accro à un film d'horreur - 42 fois aux dernières nouvelles - me demandez plus, je ne sais plus ce que c'est) et je ne vous parle pas non plus des multidifusions de Sissi et sa clique ou encore des Angéliques s'égosillant après son Geoffrey de Peyrac qui part au loin (au moins un pâté de maisons) de sa démarche claudiquante (ah la cicatrice de Robert/Geoffrey !). Je parle bien évidemment de films qui me bloquent avec bonheur une bonne heure et demie sur mon canapé lors des passages en TV alors qu'ils sont bien sagement alignés dans ma DVDthèque.
J'ai un faible pour les comédies romantiques anglaises ; faiblesse que je ne peux nier. Bien qu'il y ait des comédies US franchement hilarantes et cultes (Mary à tout prix), ma préférence va incontestablement à ces petites pépites d'outre Manche.
A la première marche, indétrônable, "4 mariages et un enterrement". Vu 5 fois pour l'instant et ce n'est pas prêt de finir... J'anticipe une des premières scènes avec la réplique qui ouvre le film "putaiiiiiiin" lorsque Hugh Grant se rend compte qu'il est une nouvelle fois à la bourre. Pourquoi ce film d'ailleurs ? La bande d'acteurs y est sans doute pour quelques choses mais pas que... Quand on les regarde évoluer, on a véritablement l'impression que ce sont une bande d'amis qui se connaissent depuis la prime enfance. Les couples qui se forment y sont attachants : David, le frère sourd muet et sa belle qui apprend la langue des signes pour se rapprocher de lui ; le couple d'homos très pudiques Matthew/Gareth (truculent personnage !) ; les errements amoureux de certains : le héros principal Charles, habituel témoin des mariages ; Tom « le mal aimé », raisonnable qui tombe amoureux sur un simple regard ; la sympathique Scarlett, spécialiste des plans foireux mais qui succombe à son « Rhett Buttler» américain ; Fiona douloureusment éprise de Charles et qui cherchera néanmoins son Charles (clin d'oeil du générique de fin) . Des passages clés : Mr Bean déguisé en curé bafouillant ; Charles enfermé dans son placard avec comme fond sonore le coït bruyant des nouveaux mariés ; l'épisode burlesque de la bague : ce film est devenu culte pour moi et je ne dois pas être la seule dans ce cas.
En seconde place de ce podium cinéma "Love Actually" film choral emmené par le jockey Richard Curtis, le scénariste des 4 mariages. Plusieurs histoires qui ne traitent en fait que d'un seul et même sujet : l'amour. La difficulté de ce type de film est de relier tous les personnages les uns aux autres, ce qu'arrive très bien et très subtilement à faire « Love Actually ». Un casting royal : Emma Thompson, Liam Neeson, Hugh Grant (une fois de plus), Colin Firth et j'en passe. Mes deux histoires préférées restent celles liant Colin Firth et sa jolie femme de ménage portugaise (qui donne lieu à des scènes cocasses d'incompréhension) et le trouble que « subit » le nouveau premier ministre quand il croise son assistante, une Gaston Lagaffe féminine dont le physique est loin des canons traditionnels de la beauté. Sans compter la scène d'ouverture (dans un aéroport) où les propos sont très justes et celle où notre vaillant premier ministre se lance dans une chorégraphie digne de Broadway (on jumperais à ses côtés, non ?) A ce jour j'ai du le voir 4 fois.
Pour clore le tryptique comédies anglaises, je termine avec "Coup de foudre à Notting Hill." Ce n'est pas la même ambiance car la bande d'amis que j'affectionne tant dans les « 4 mariages » y est moins présente mais tout de même ce film possède sa dose de scènes cultes (le dîner entre copains avec une invité de marque en la personne de la superstar Anna Scott/Julia Roberts et chaque apparition du colloc d'Hugh Grant c'est-à-dire l'acteur Rhys Ifans, extra-terreste beatnik complètement improbable). C'est tout de même curieux que sur ces trois comédies, on retrouve toujours le même acteur : Hugh Grant, abonné aux rôles de « good english boy ».
On attaque ensuite avec du « gros lourd » : "Nikita" de Luc Besson. Vu 7 fois dont trois fois en deux jours (quand je vous parle de masochisme..) Je suis comme fascinée. Sans doute la meilleure performance à ce jour de Anne Parillaud. Des répliques qui tuent dont la fameuse "souris blanche" et cette scène incroyable de technicité dans le restaurant avec vue imprenable sur le trajet de la balle ! Un régal. L'histoire d'amour entre Nikita et son Hugues Anglade n'est pas ce qui me motive, mais plutôt cet incroyable portrait de femme manipulée qui devient forte et qui fait que Nikita est un must. La série dérivée est certes sympathique mais pas transcendante.
En cinquième position vient le « Bram Stoker's Dracula » de Francis Ford Coppola. Une fidèle et flamboyante adaptation du bouquin éponyme. Une musique omniprésente de Wojcieh Killar Un Gary Oldman, cocktail ambulant de sexe, charme, sensualité, mais aussi de dangerosité « un prince pas charmant sans pour sang, mais très troublant » (je n'ai pas jamais compris pour quelles raisons Wynona "Mina Murray" Rider s'obstine à épouser ce pâlot Keanu "Jonathan Harker" Reeves. Sans compter le rappel à l'histoire avec un grand H par l'introduction du vrai Dracula, Vlad Tsepech. Etant une fan des histoires de vampires (films, livres, Bd : ma collection augmente au fur et à mesure des trouvailles) il était impossible que je passe à côté. Je suis d'ailleurs l'heureuse détentrice d'un coffret vendu à l'époque à 10000 pièces en France - cassette vidéo + livret + bande son (collector donc) mais je vous rassure : je ne suis plus à l'âge de pierre et je possède également le DVD.
Et pour clore l'ensemble, « Le fabuleux destin d'Amélie Poulain ». pour qui j'ai une vraie tendresse . D'abord j'aime le travail de la photographie et ce ton légèrement sépia qui font le charme des productions d'antan. Paris y est idéalisée certes, mais de là à oser dire que c 'est un film poujadiste, voire flirtant avec une vision raciste de la société (pas de blacks ni de beurs, hormis Djamel Debbouze) : y a comme qui dirait un fossé, un styx, que je ne franchirais pas. Le problème avec les critiques c'est que pour faire des bons mots, certains poussent le bouchon un peu loin (n'est-ce-pas Maurice ?) Jean Pierre Jeunet a su véritablement créer un univers, un puzzle où l'héroïne fait le bien autour d'elle sans penser à son propre bonheur par crainte qu'il ne lui échappe. Là aussi des répliques cultes "Vous au moins, vous risquez pas d'être un légume ... puisque même un artichaut a du cœur" ; des personnages attachants (dont l'homme de verre) ; une narration singulière ; des trouvailles visuelles comme le coeur qui bat dans la poitrine d'Amélie ; des scènes d'une drôlerie zygomatiquement incontrôlables (les nains qui voyagent) et une musique aujourd'hui connue de tous, celle de Yann Tiersen.
La liste des films que j'ai plaisir à voir, et à revoir, peut s'allonger à l'infini mais ceux-ci, pour des raisons qui me sont propres, sont de véritables madeleines... .
1 Avis intrépides:
Love Actually et Amélie Poulain : oui oui oui!
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