samedi 3 juillet 2021

Je suis....

 Je suis ce genre de personnes qui ne prend pas de décision à la légère, même si parfois je sais me rendre légère.

Je suis de celles qui s'arrêtent afin de ramasser un escargot ou une limace échoués sur le trottoir pour les redéposer sur le bas-côté, de peur qu'un piéton ou un cycliste ne les écrasent malencontreusement. 

Je suis aussi ce genre d'humaine qui fait demi-tour quand quelque chose la chagrine, juste pour m'assurer que tout va bien ; que cette vieille SDF qui git sur le pavé est encore vivante et s'arrête pour appeler le 18 pour savoir quoi faire, tout cela sous le regard indifférent des passants que rien ne choque, visiblement. Comment-voulez vous alors que l'humanité change ? Et je suis de celles qui laisse tomber ses affaires afin d'aider la dame à se relever, ou a traverser le passage piéton parce que trop vulnérable, trop inquiète de constater le flux ininterrompu des automobilistes peu soucieux car protégés par leur tonne de métal. 

Je suis également celle qui engueule le vieux con qui insulte des jeunes filles courts vêtus qui n'ont qu'une seule envie : qu'on leur foute la paix, juste par ce qu'elles veulent s'habiller comme elles l'entendent, car elles en ont le droit... Je gronde plus fort que ce vieux dégueulasse qui croit que la rue est son territoire.

Je suis de celles qui accorde une deuxième chance ; un pardon sincère. Au risque de me perdre et d'écorner un bout de mon âme. Oui, je suis de celles-là. A mon grand désarroi. Mais c'est plus fort que moi. Et parfois, j'accorde ma confiance pour une raison que j'ignore. Jusqu'à me perdre...

Je suis de celle qui, malgré l'âge avançant, est de tous les combats qui lui semblent justes. Je déteste les forts qui veulent à tout prix écraser les plus faibles ; parce qu'ayant plus de pouvoir ou plus d'argent et que les autres n'osent pas rétorquer. J'arrive à un âge où quand je veux dire merde à quelqu'un, je le dis, et tant pis si c'est mal perçu ; déformé ; ou qu'on me fasse passer pour une révolutionnaire à la petite semaine. J'aurais sans doute descellé le pavés pendant mai 68. Mais je ne suis née un an plus tard ; un an trop tard.

Je suis de celles qui ne renient pas ses convictions sous prétexte qu'il faut rester dans la norme. Mais je n'aime pas la norme. Je déteste la norme. Cette prison où l'on s'enferme de peur d'être jugé par l'autre.

Mon degré d'empathie est inversement proportionnel à la connerie que j'observe chez mes congénères qui se comportent comme des petits rois ; des petits lâches ; des inhumains. Des incertains. 

Je suis ce qu'on appelle une idéaliste. 


 

 

 

 


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