samedi 18 avril 2009

Supplique Divine

Hum, le titre vous fait peur n'est-ce-pas ? Oui ? Oh, mais revenez je ne vais pas vous jouer une scène de "l'exorciste" ! Tenez, je vais même vous expliquer le pourquoi de la chose. Comme je vous l'ai confié auparavant, j'écris énormément et pas uniquement de la prose (même si la structure de ce "poème" n'est pas totalement réglementaire). Durant mes années de fac, les guerres de religion m'ont passionné durant un semestre (pas dans le sens "c'est l'éclate" mais je me suis interrogée sur la faculté des hommes à commettre des atrocités au nom d'un Dieu quel que soit son nom). Malgré les apparences, j'ose croire que je suis quelqu'un de plus complexe qu'il n'en a l'air (même si le côté humour, je l'affirme haut et fort) et j'ai été toujours été fascinée par la dualité entre le bien et le mal. Les Cathares affirmaient que le Dieu et le Diable étaient en chacun de nous et, sans être cathare pour autant, une petit voix me dit qu'il y a une petite part de vérité dans cette croyance. Il va sans dire que j'ai longuement hésité à vous poster ce poème qui est ma part sombre et je suis curieuse de connaître vos réactions. J'ai essayé de me mettre dans la peau de chacun et, franchement, je ne suis pas sûre que j'aimerais revenir sur cette Terre comme celui qui écrit ci-dessous.

Je suis venu pour vous absoudre de vos pêchés, vous pardonner

je suis sur cette terre pour vous donner la liberté

de choisir entre le bon et le mauvais

mais je ne vois que la misère partout où mes yeux se posent

je sens fatalement venir l'ecchymose

sur mes mains, mes pieds, et ma croix

que je porte sur le dos comme un paria

comme un condamné

mes épines me percent le front

ma vie n'a plus de raisons

Golgotha est votre endroit

pour me crucifier

moi fils de Dieu

fils de l'homme

celui que Jésus on nomma

Je suis venu pour racheter vos pêchés

j'ai prié ; j'ai douté

enfin j'ai courbé l'échine, vaincu

le sacrifié, le reclus

l'agneau sur l'autel

la plaie des mortels

mais serais-je sanctifié, déifié ?

je ne sais...

je suis venu là pour la rémission de vos pêchés

Des siècles ont passé

j'ai continué à porter ma croix ici ou là

dans les églises on m'a consacré

mangeant ma chair

buvant mon sang

en souvenir de mes tourments

mais à quoi bon me célébrer ?

puisqu'en vérité vous persistez :

à piller, voler, violer

mentir, souffrir, gémir

aimer, désirer ce que vous ne pouvez convoiter

tuer, incendier, parquer

les horreurs se sont accumulées

jusqu'à son paroxysme

jusqu'à la désincarnation

d'êtres humains, des millions

jusqu'à la déraison

la folie abjecte

la plus totale qui soit

et vous m'avez nommé Roi des Rois ?

En mon nom et en celui de mon Père

vous avez mené des guerres

pour des causes perdues

des idéaux qui me tombent des nues

Quel que soit le nom que je porte

Dieu, Yawveh ou Allah

je n'ai pourtant qu'un seul et même visage

vous n'avez donc pas compris le message ?

moi je ne suis qu'Amour

et vous avez détourné mes paroles

dédaignant mes paraboles

pour obéir à vos instincts de vautours

Alors dis moi Père :

pourquoi revenir sur cette terre ?

à quoi bon ?

je ne suis qu'un homme après tout

fait de chair et de sang

de miel et d'argent

Mon aura a brillé au delà de la nuit

mais ma parole s'est enfuie

pas écoutée ; ignorée

glané ce que bon vous semblait

êtres de si peu de constance

qui refusez votre délivrance

Alors dis moi Père :

A quoi bon revenir sur cette terre ?

je n'ai plus la réponse

je reste dans l'ignorance

je reste dans la souffrance

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