Hum, le titre vous fait peur n'est-ce-pas ? Oui ? Oh, mais revenez je ne vais pas vous jouer une scène de "l'exorciste" ! Tenez, je vais même vous expliquer le pourquoi de la chose. Comme je vous l'ai confié auparavant, j'écris énormément et pas uniquement de la prose (même si la structure de ce "poème" n'est pas totalement réglementaire). Durant mes années de fac, les guerres de religion m'ont passionné durant un semestre (pas dans le sens "c'est l'éclate" mais je me suis interrogée sur la faculté des hommes à commettre des atrocités au nom d'un Dieu quel que soit son nom). Malgré les apparences, j'ose croire que je suis quelqu'un de plus complexe qu'il n'en a l'air (même si le côté humour, je l'affirme haut et fort) et j'ai été toujours été fascinée par la dualité entre le bien et le mal. Les Cathares affirmaient que le Dieu et le Diable étaient en chacun de nous et, sans être cathare pour autant, une petit voix me dit qu'il y a une petite part de vérité dans cette croyance. Il va sans dire que j'ai longuement hésité à vous poster ce poème qui est ma part sombre et je suis curieuse de connaître vos réactions. J'ai essayé de me mettre dans la peau de chacun et, franchement, je ne suis pas sûre que j'aimerais revenir sur cette Terre comme celui qui écrit ci-dessous.
Je suis venu pour vous absoudre de vos pêchés, vous pardonner
je suis sur cette terre pour vous donner la liberté
de choisir entre le bon et le mauvais
mais je ne vois que la misère partout où mes yeux se posent
je sens fatalement venir l'ecchymose
sur mes mains, mes pieds, et ma croix
que je porte sur le dos comme un paria
comme un condamné
mes épines me percent le front
ma vie n'a plus de raisons
Golgotha est votre endroit
pour me crucifier
moi fils de Dieu
fils de l'homme
celui que Jésus on nomma
Je suis venu pour racheter vos pêchés
j'ai prié ; j'ai douté
enfin j'ai courbé l'échine, vaincu
le sacrifié, le reclus
l'agneau sur l'autel
la plaie des mortels
mais serais-je sanctifié, déifié ?
je ne sais...
je suis venu là pour la rémission de vos pêchés
Des siècles ont passé
j'ai continué à porter ma croix ici ou là
dans les églises on m'a consacré
mangeant ma chair
buvant mon sang
en souvenir de mes tourments
mais à quoi bon me célébrer ?
puisqu'en vérité vous persistez :
à piller, voler, violer
mentir, souffrir, gémir
aimer, désirer ce que vous ne pouvez convoiter
tuer, incendier, parquer
les horreurs se sont accumulées
jusqu'à son paroxysme
jusqu'à la désincarnation
d'êtres humains, des millions
jusqu'à la déraison
la folie abjecte
la plus totale qui soit
et vous m'avez nommé Roi des Rois ?
En mon nom et en celui de mon Père
vous avez mené des guerres
pour des causes perdues
des idéaux qui me tombent des nues
Quel que soit le nom que je porte
Dieu, Yawveh ou Allah
je n'ai pourtant qu'un seul et même visage
vous n'avez donc pas compris le message ?
moi je ne suis qu'Amour
et vous avez détourné mes paroles
dédaignant mes paraboles
pour obéir à vos instincts de vautours
Alors dis moi Père :
pourquoi revenir sur cette terre ?
à quoi bon ?
je ne suis qu'un homme après tout
fait de chair et de sang
de miel et d'argent
Mon aura a brillé au delà de la nuit
mais ma parole s'est enfuie
pas écoutée ; ignorée
glané ce que bon vous semblait
êtres de si peu de constance
qui refusez votre délivrance
Alors dis moi Père :
A quoi bon revenir sur cette terre ?
je n'ai plus la réponse
je reste dans l'ignorance
je reste dans la souffrance
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