lundi 6 avril 2009

Des masques

Des masques que l'on se pare pour feindre l'indifférence, l'ignorance "non je n'étais pas là, je n'ai rien vu". Des masques que l'on porte pour draper sa lâcheté sous un loup de carnaval, gommer ses petites faiblesses quotidiennes, amen. On trouve de tout et de rien dans ce grand supermarché virtuel. On cache notre vrai moi sous d'autres moi, des ego parfois de pacotille afin de se dire qu'on vaut mieux que ce que la vie nous a donné.

Certains se lâchent, se prévalant d'un anonymat réel ou supposé pour être différents – cassants, menaçants du haut de leur petit royaume. C'est si facile en effet derrière un écran...

Je suis la même personne ici qu'au dehors, avec mes coups d'envie, mes coups de gueule, mes moments de fatigue. Je ne livre que ce que je veux bien livrer. Je ne poste que ce que je veux bien poster, avec parcimonie et parfois après un peu de réflexion. C'est un savant mélange de trapèze avec ou sans filet (puisque d'un clic on peut tout effacer, oui mais parfois la rétine a imprimé durablement ce que l'on a voulu supprimer) mais aussi de journal non-intime puisque à la vue de tous. C'est tout de même un sentiment bizarre que de s'exhiber en forçant sa nature pudique. Certaines choses resteront un jardin privé quoi qu'on en dise.

Certains me connaissent sous ma véritable identité. Des gens que je côtoie dans la vie de tous les jours, avec qui je m'amuse, avec je sors ; avec qui je redeviens une grande bavarde qui ne peut s'empêcher d'amuser la galerie. Vous ne verrez jamais aucune photo de moi, ni ici, ni sur ma page Facebook, pas même sur Copains d'avant. Excès de timidité ou de paranoïa, je veux rester libre afin de m'exprimer librement justement.

Je ne sais pas pas si j'accepterais de franchir la mince frontière qui nous sépare, entre le virtuel et le réel, même si....

J'apprends à connaître certaines personnes dans ce monde parallèle. Certain(e)s me touchent plus que d'autres et j'apprends à être un peu une "grande soeur", moi qui suis la cadette d'une famille nombreuse. Je pense notamment à une fille de Vénus avec qui s'est développée une solide complicité via mail ou chat. Un jour peut être, si elle passe chez moi, ou si je descends chez elle... Elle n'est pas la seule mais j'ai beaucoup appris d'elle, et elle de moi.

Pourtant il suffit de pas grand chose pour que j'accorde de nouveau ma confiance car je suis comme le renard du petit prince ; je ne demande qu'à être apprivoisée... même s'il reste cette réserve en moi qui ne se tait pas.

Et toi, me dessineras tu un mouton ?

14 Avis intrépides:

Guillaume a dit…

billet touchant

nATh a dit…

"L'essentiel est invisible pour les yeux..." (même avec de trés jolies nouvelles lunettes ;-) alors voir, à distance, à travers un écran d'ordinateur, c'est encore plus compliqué !
... et désolée, je suis vraiment nulle en dessin, mais je peux toujours essayer d'écrire un mouton... pour voir !

ma vie intrepide a dit…

@ M'sieur Guillaume : je ne t'oublie dans mes petites tablettes.

@ Nath : alors ça y est tu as des lunettes :) ? Bienvenue au club. Pas grave si tu peux pas dessiner, écris le...

Guillaume a dit…

je t'ai dessiné un mouton...

fabulousF. a dit…

Tu peu pas me faire plus hérisser les poils de mes bras qu'en parlant du Petit Prince...



par contre moi je dessine pas de moutons mais des Moutas (désolé de faire ma pub par ici)(mais je mettrai pas l'adresse du site parce que la pub clandestine c'est moche).

ma vie intrepide a dit…

@ Guillaume : j'ai vu ton mouton et je me demande ce qu'il sniffe... ou pas mais en tous cas j'aime.

@ Fab : comment te dire ? Le petit prince est un livre fabuleux qui ne doit pas être lu uniquement par des enfants. Sinon j'attends toujours ta proposition pour être première ministre dans ton régime totalitaire.

Velvetshadow a dit…

Lol, moi qui n'avais même pas vu que quelqu'un d'autre avait dessiné un mouton !

Bon bah le miens est en ligne aussi !

ma vie intrepide a dit…

Gigot Sébastien (ah ah le jeu de mot tout pourri)

nATh a dit…

Caché sous mon oreiller
Un résidu d'enfance
Une peluche chiffonnée

Dans mes yeux fatigués
L'état de somnolence
M'oblige à les compter

Qui sautent dans un pré
Comme par jeu en cadence
Mais le doux capriné

C'est pour un blondinet
Petit prince en partance
Qu'Antoine l'a dessiné...

ma vie intrepide a dit…

Merci Nath pour ce joli poème. Je ne pensais pas que ça allait faire un écho chez vous. En tout cas, cela me touche.

Lux a dit…

Oh, je suis émue :)

Et je peux dire que je t'ai vue en photo, après moult négociations ;)

ma vie intrepide a dit…

Hum oui en effet Marine, c'est bien le mot : après moult négociations :).

Tu sais ce qui te restes à faire si tu passes dans le coin... et tiens moi au courant pour ton nouveau piercing.

ZeStE a dit…

" on cache notre vrai moi sous d'autres moi". Y'a aussi les soucis d'interprétations des gens: on croit écrire des trucs vrais, on les transmet mal, ils sont interprétés encore autrement. Comme dans la vraie vie, tu m'diras...
voilà un mouton dessiné: MoUtOn. Il est plus joli que si j'en avais fait un dessin...!!

ma vie intrepide a dit…

Zeste, je prendrais l'image de l'oignon que l'on pèle : au fur et mesure on dévoile un autre aspect de sa personnalité. Il y a ce qu'on montre et ce que l'on cache. C'est justement ce qui m'intéresse : gratter la surface. Pour ce qui est de l'interprétation, c'est justement là ou le bat blesse.

Joli MoUtOn ceci dit :).

Et puis j'ai l'impression de commencer à être un peu apprivoisée non ?