Pour initier mes "sucreries et autres douceurs", je vais commencer par décrire un peu la fièvre qui nous prenait quand, enfants, nous étions en Grandes Vacances et, par là, je précise qu'il s'agit des fois où nous nous rendions dans notre pays natal. Ces souvenirs se composent en plusieurs billets. En voici le premier.
Les grandes vacances qui arrivaient à grands pas et la perspective de revenir dans notre pays natal était toute une épopée.
A l'époque, il n'y avait pas encore véritablement de vol régulier pour le Portugal, aussi nos parents chargeaient la voiture familiale la veille du départ. Je me souviens notamment d'une Ford Taunus bien fatiguée qui nous a fait tout de même quelques années. Le vieux break était gonflé à bloc car il fallait non seulement prendre nos affaires pour un mois, mais ramener aussi des cadeaux pour la famille restée là bas. Ensuite, avec l'ajout d'une caravane, la chose s'avérerait plus aisée y compris pour la délicate question du couchage durant le trajet. Encore aujourd'hui, mon père refuse de céder à la facilité de l'avion et prend toujours son véhicule afin de s'y rendre – question de mobilité, d'indépendance... et puis les habitudes sont bien ancrées.
La veille du départ, donc, après que nous ayons aidé notre mère à préparer les sandwichs du lendemain – encore que "aider" est un bien grand mot, nous nous couchions exténués extrêmement tôt étant donné que l'heure du lever était bloquée à 4 heures du matin tapantes. Je ne sais pas si vous avez l'habitude de conduire pendant les mois de juillet et d'août, mais partir dans la fraîcheur de la nuit nous permettait de mettre en échec la fournaise de la journée. Il faut bien dire aussi qu'ainsi nous évitions les embouteillages du côté du périphérique – c'est bien connu, Paris c'est l'enfer !
Malgré la perspective que le lendemain nous devions nous lever aux aurores, nous avions du mal à trouver le sommeil. L'excitation du voyage, la joie de retrouver notre famille et le sentiment de savoir que nous étions enfin en vacances même si les derniers cours de l'année était loin derrière nous, tout cela mélangé nous empêchaient de trouver un sommeil réparateur – ce qui d'ailleurs arrangeait mon père afin de se concentrer sur la conduite. Jusque minuit, la chambre résonnait de nos bavardages incessants et nos parents venaient souvent nous rappeler à l'ordre.
Le lendemain, après une courte nuit, c'est avec une grande fébrilité que nous préparions pour notre long périple de deux jours en voiture.
C'était alors le pied de guerre et le défilé dans la salle de bains. Il fallait faire vite car nous étions nombreux, 6 enfants et deux adultes, sans compter le chien. Pour ma part, j'avais toutes les peines du monde à avaler quoi que ce soit au petit déjeuner malgré les conseils avisés de ma mère qui m'exhortait à ne pas partir l'estomac vide. Enfant, j'étais ce que l'on peut qualifier de malade des transports. Le moindre trajet et je devenais livide. La vraie inconnue du voyage, c'était donc moi. Combien de temps tiendrais-je le coup et à quel moment exactement demanderais-je d'arrêter la voiture ? Heureusement, maintenant j'ai le ventre mieux accroché et, à moins d'être ivre ou pas dans mon assiette, prendre la voiture ne me pose plus aucun problème. Il paraît que c'est une question d'équilibre interne.
Après le check up d'usage – tout était-il bien éteint ? Les volets étaient-ils bien ouverts à moitié ? Les portes donnant sur le jardin étaient-elles bien fermées à double tour ? Avions-nous remis un double des clés à nos voisins afin qu'ils viennent arroser les plantes, relever le courrier ? - après ce check up donc, nous étions enfin prêts pour la Grande Aventure.
A suivre...
12 Avis intrépides:
ça me rapelle mes propres souvenirs de vacances! Un jour et demi de route pour se rendre au Maroc et nous étions par contre sept enfants plus mes parents! La voiture chargée comme tu dis!
A la différence de tes parents, mon père ne prend plus la route, soit il y va en bateau, soit en avion, nous sommes moins inquiets ainsi!
Vivement la Grande Aventure !
Pour ma part, ça résonne aussi, différemment certes car, chez nous, c'était la Bretagne, terre natale, le chien aussi !, le voyage en train corail de 6h (3h actuellement !!!), moi, enfant unique, à faire de longues heures de coloriage, à calculer la vitesse du train, à regarder le paysage...
@ boubou : je me doute bien que ça évoque la même chose chez toi. Un jour et demi ????
@ Amf : j'ai une collègue qui prenait le train durant 7 heures pour rentrer chez elle. J'y viendrais d'ailleurs sur les manières de passer le temps dans la voiture. C'est fou, mais je me rends compte qu'il y a beaucoup de breton(ne)s autour de moi :) !
Ils sont parmi nous !!!
J'espère que tu t'es réchauffée...
Ils sont partout ! même sur mes doigts (en bagues)
j'ai un plaid, ça aide :)
J'habite à 4h de la frontière espagnole, et dans le nord du Maroc, le plus long était la traversée de l'Espagne! Pour passer le temps, mon père nous faisait deviner les départements des plaques de voiture! Et puis on lisait beaucoup, nous les enfants!
J'ai tendance à oublier que tu habites en bas de la France, d'où mon étonnement premier.
Moi lire en voiture, pas possible, trop malade, blanche et verte beurk.
Bonne journée
+5 sur ton boosterblog
Je te donne une coccinelle du bonheur et 2 portions de gâteau de l'amitié
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Dictons
- La pluie menace si la coccinelle, au bout du doigt, refuse de s'envoler.
- Les bêtes à Bon Dieu qui sautillent de fleur en fleur présagent le beau temps.
- En Lorraine, si on voit des coccinelles près des ceps, le vin sera bon.
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Mes blogs sont :
http://carnet-de-route-au-quebec.boosterblog.com/
http://bete-a-bon-dieu.boosterblog.com/
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Mmmhhh le mal des transports, oh là là n'en parlons pas... Moi aussi j'étais la moins fiable à ce niveau-là! Heureusement, c'est fini ce temps-là! Regarder la route droit devant, ça aide! Pour nous aussi, c'était la grande aventure, avec mes grands-parents, mon cousin et ma cousine (et 1 chien et 1 chat)... Je me demande comment on tenait dans la voiture, tous entassés, avec les bagages pour 2 mois (en Bretagne...eh oui ^^). Traverser la France d'Est en Ouest est sans doute plus simple que de partir au Portugal! Mais une fois arrivé, c'était le bonheur!!! J'imagine que ça ne devait pas être triste pour toi les voyages en famille! J'ai hâte de lire la suite!
Je pourrais te raconter une fois où nous étions dix dans une toute petite voiture ! En effet les voyages n'étaient pas tristes, la plupart du temps ils étaient plutôt mouvementés. Les autres billets suivent leur cours :).
c'est tout plein de beaux souvenirs, il me tarde de lire la suite !
Plumevive, la suite est là :
http://ma-vie-intrepide.blogspot.com/2009/10/invitation-au-voyage-deuxieme-partie.html
et la fin ici :) :
http://ma-vie-intrepide.blogspot.com/2009/11/invitation-au-voyage-derniere-partie.html
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