mardi 29 septembre 2009

Etre seul au milieu, à la fin

Parfois certaines lectures font résonance comme récemment chez Sébastien. Le hasard, ou non, faisant bien les choses, nos deux textes ont été écrits vraisemblablement en même temps. Parfois j'hésite à cliquer sur "publier" ; d'autres fois il me faut juste laisser décanter le texte quelques jours, comme c'est le cas ici, avant de me résoudre à le faire. Le postulat de départ de ma réflexion, récurrente depuis un long moment déjà, porte sur le sentiment de solitude et le désir que chacun d'entre nous possède en lui de multiplier ce chiffre un par deux. S'il a pris le parti du deux, moi j'ai fait le chemin inverse. Pour la petite histoire, le titre du billet est inspiré des textes de Damien Saez et ce n'est pas un hasard si son univers me touche autant. Voici donc un autre "poids des maux".

On peut être seul dans la foule et être une foule à soi, avec autant de personnalités que les autres veulent bien vous donner. On peut s'estimer heureux ne pas être malheureux et être malheureux de pas être heureux. On peut survivre en pensant qu'on vit et vivre en sachant qu'on ne vit plus. Chacun en ce monde naît dans le plus simple appareil et meurt vêtu d'oripeaux ou du plus bel apparat. Mais la chose certaine, avérée, indiscutable, c'est qu'on est finalement toujours tout seul en ce monde parce que, même si les autres sont persuadés de nous comprendre, ils n'atteindront jamais la parfaite compréhension de ce que nous sommes, de ce que nous voulons être ou de ce que nous semblons dire. Les mêmes mots n'ont pas forcément la même signification pour les uns et les autres ; en fonction de sa propre sensibilité chacun comprend ce qu'il veut.

Chacun de nous est son propre univers ; des univers qui s'entrechoquent, se découvrent, se repoussent, se dédoublent à l'infini, donnant parfois naissance à une nova. Toutes ces solitudes qui se rencontrent un bref instant ou plus, ou jamais. En cela la parade est infernale.

On peut être seul parmi la foule, avoir le sentiment de n'être qu'une fourmi dans une vaste fourmilière. Et pourtant....

Et pourtant, nos vies sont si vastes à nos yeux. Tel est le paradoxe de la vie.

8 Avis intrépides:

Agrimony a dit…

bel article également... le poids des maux... le titre de ton billet m'inspire un coup de cœur sur mon compte jiwa :)
bises

Guillaume a dit…

tu viens de résumer "la vie"... rien à dire de plus

boubou a dit…

Suis contente que tu ais publiée ce texte. J'espère que les autres aussi.

boubou a dit…

Comprendre : j'espère que tu publieras les autres textes!

ma vie intrepide a dit…

@ confutatis : faudra que tu m'expliques pour jiwa. j'ai beau essayer, ça marche pas (et quand ça veut pas, ça veut pas).

@ Guillaume : merci. Rien à ajouter de plus, à part, vive le projet 189 :) :

@ Boubou : je ne sais pas, certains sont très personnels, peut être un peu trop d'ailleurs.

@ Boubou 2 : j'avais bien compris ;-)

La question a dit…

"On peut s'estimer heureux ne pas être malheureux et être malheureux de pas être heureux"

Bravo ... Je trouve cette phrase magnifique !
Je ne peux rien dire de plus ...

Juste une petite remarque sur la compréhension des autres. Je rajouterai qu'il est déjà quasi impossible de se comprendre soi même. Donc espérer que quelqu'un d'autre nous comprenne est illusoire :)

Anonyme a dit…

en pleine quête intérieure, tes mots résonnent pas mal... et c'est remarquablement bien écrit... mais je ne suis pas d'accord sur la quasi impossibilité de se connaître soi-même... ça demande juste énormément de recule et d'humilité, et lorsqu'on veut guérir ses blessures, en passer par là est essentiel... c'est aussi, peut être, la clé d'une vie à deux harmonieuse, finalement.

ma vie intrepide a dit…

@ La question : merci du compliment. Pour ce qui est de la compréhension, il y a un moment où on y arrive à peu près.On finit par savoir ce que l'on veut, ou pas, mais le but c'est d'atteindre cette compréhension.

@ plumevive : la compréhension de soi même demande beaucoup de travail sur soi, je suis d'accord, après on peut faire juste le constat qu'une vie à deux n'est peut-être pas pour soi...