Je me faisais une réflexion toute à l'heure (enfin mercredi quand ce billet sera en ligne), à savoir que je suis du genre à garder les choses. Je repensais au vieux jean que je porte en ce moment et dont j'aurais du mal à me séparer (sauf si je prends quelque dizaines de kilos d'un coup, alors je le reléguerais entre la veste "titi parisien" et le pantalon pied de poule - c'était tendance à l'époque, pas de mauvais esprit), et je les protégerais par de la naphtaline (en réalité je ne possède plus ces affaires). Pourquoi ce propos ? Tout simplement parce que je dois bien avouer que je fais partie des gens qui ont du mal à se séparer des choses et, par extension, des gens. Mais, comme je ne fais pas non plus dans la demi mesure, je fais un ménage par le vide. Ce n'est pas un quelconque matérialisme de ma part, mais il suffit par exemple que j'ai une bonne note à un examen pour que je garde précieusement la chemise que je portais ce jour là, ou alors ça me renvoie à un beau souvenir que je désire conserver bien au chaud par ce biais trompe l'oeil.
Il y a des moments où je me dis "tiens je garde quand même ça le jour ou j'aurais perdu les quelques kilos dont je devrais me débarrasser" (et là il y a mon Jimini Cricket qui se met à hurler à mon oreille, l'insolent : "encore faut il que tu te mettes sérieusement au sport !")
Mais parfois, il me prends l'envie subite de faire de la place. De la place que je respire. Alors je suis sans pitié et je ne me retourne jamais pour constater l'ampleur des dégâts (c'est-à-dire la pile de vêtements qui s'amoncelle).
Ce serait banal, si cette manie ne s'appliquait pas à d'autres domaines. Ainsi, du temps où je vivais chez mes parents et quand nous nous creusions la cervelle pour créer un cadeau original pour la fête des mères et des père (pot de fleurs, cendrier vert-de-beurk-gris, tableaux en fils tendus, colliers), je constatais qu'après quelques mois ou années, ces cadeaux se retrouvaient mystérieusement dans la poubelle (ou alors des gnomes les avaient piqué dans la nuit, en pensant que c'était des trésors mais, déçus par le butin à la lumière du jour, les avaient balancé là sans ménagement). Il étaient des trésors pour moi : d'imagination, de patience, d'inventivité et d'amour. Je les avais donc récupéré précieusement, courroucée d'un tel crime de lèse majesté sous l'oeil mi ennuyé, mi amusé de ma mère). Bien sûr, je n'ai plus aucun des objets que mes mains ont fabriqué. Mais tout de même...
Les vieux papiers qui traînent, des morceaux de poèmes, des débuts d'histoires : je collecte tout ça dans un classeur ou dans des pochettes. Des photos de personnes que je ne vois plus et que je regarde de temps en temps pour me rappeler une époque plus insouciante ; des clichés pris sur l'instant que j'ai du mal à virer de mon numérique : bref, j'accumule. Un bordel mais mon bordel organisé.
Il en de même pour les gens que l'on a croisé sur sa route. Parfois c'est inutile de continuer. Les liens se distendent avec le temps et les kilomètres parcourus. Les envies changent. Les goûts évoluent. Les espoirs sont déçus. Les faussaires retombent à l'oubli, ainsi que les petites lâchetés quotidiennes qui, mises bout à bout, deviennent une équation négative qu'on ne peut plus intégrer.
Alors, de l'usage de ce ménage de printemps pour refaire un peu de neuf dans la vie ; faire de la place afin de se remplir d'autres souvenirs, d'autres personnes qui vous émeuvent, vous enchantent, vous surprennent, vous séduisent ; des vêtements que l'on revêt afin de changer de peau tel un caméléon. De cet usage là j'en fais une nécessité au moment de tourner une nouvelle page.
J'ai grimpé le versant de la colline. Je suis au sommet, j'époussette les manches de ma veste avant de jeter un regard alentours afin de reprendre ma route. Sans remords ni regrets.
13 Avis intrépides:
Je suis aussi du genre à garder longtemps mes affaires (vêtements, livres, cd et je suis aussi extrêmement fidèle en amitié). Sans être particulièrement matérialiste pourtant!
Et c'est marant je viens de trier à l'instant mon placard, j'ai (un peu) vidé, j'ai rempli deux sacs : un sac à donner à la fille d'amis à mon frère et un sac à donner au Relai, je ne jette rien!
J'ai du mal aussi à me défaire de certaines choses mais parfois, faire le vide est nécessaire pour repartir comme il faut...
Par contre, me séparer de mes livres, j'aurais du mal :).
Ah mais moi non plus, pas mes bouquins! Les bouquins, c'est sacré! Juste les vêtements et peut être quelques bibelots!
Ma grande soeur nomme ma bibliothèque "la bibilothèque aux souvenirs"! Chaque bibelot est un souvenir, un cadeau...
Ouf tu me rassures.
Alors, voilà, on s'abonne à un blog, on croit qu'il va couler de source qu'on va être prévenue aussitôt qu'un nouvel article paraît ... eh bien, non, que neni... c'est en cliquant par hasard, que là on s'aperçoit que... ben non, j'ai pas la berlue, il y a bien quelque chose de neuf à lire !! :-)
En déménageant, j'ai jeté des tas de trucs, mais jamais, jamais je n'ai jeté un livre (pas même à la figure de quelqu'un... je f'rais jamais ça à un livre !! ;-) ou des feuilles sur lesquelles j'aurais gribouillé quelques mots (j'en ai des valises pleines !) même si certains sont sûrement trés mauvais !!
Et oui, j'ai le même problème (on reçoit le bulletin 24h après). Du coup, je préfère mettre les liens dans mes lectures et cliquer de temps en temps afin de vérifier s'il y a du neuf.
En déménageant j'ai perdu un tas de trucs (hélas !).
J'ai braucoup garder...trop meme. Parfois, quand l'envi me prend, je fais le vide, je jete. Apres tout ses souvenires sont peut etre que des "souvenirs" et ne sont peut etre que des "mirages" qui m'aliene...
pire ses souvenirs sont peut etre deja oublié par ses "autres"... Bref
Guillaume, je vois qu'on est beaucoup dans ce cas, de garder et d'entasser puis de tout jeter d'un coup. Les souvenirs de toute façons sont ceux que l'on garde en mémoire (mais parfois le support est utile quand on vieillit lol)
J'ai aussi cette tendance à garder certaines choses, en me disant "Tiens, ça pourrait resservir!", mais quand je vois qu'après un temps infini ces choses n'ont toujours servi à rien, je balance! Cela concerne surtout des objets. Par contre, il y a d'autres trésors que je ne jetterais pour rien au monde : des dessins évidemment, les miens et ceux de mes petits frères et soeur, des lettres, des livres (pareil, je ne conçois même pas l'idée de les jeter, ni même de m'en séparer!), etc... Pour moi, ça a une grande valeur. Tu parles dans ton message de cadeaux que tu avais fait, enfant, et qui se retrouvent dans la poubelle après quelques années. Ma mère avait cette manie de jeter tout ce que je conservais sous mon lit, petite (il faut dire qu'il y avait un sacré tas de paperasse là-dessous!), mais parmi tout ce "chantier" se trouvaient des souvenirs d'école (cahiers de poésie avec mes 1ers dessins, des petits mots de mes copines, etc...), dont un qui me tenait vraiment à coeur et qui a disparu dans une beine à ordures! Arghhh si seulement je l'avais rangé! C'était un prix que j'avais gagné à un festival de BD scolaire, petit mais quand-même! Seulement il n'y avait que moi que ça intéressait, pas ma mère... Et je ne parle pas des jouets ou autres peluches qui ont subi le même sort! Mes souvenirs d'enfant sont dans des albums photo, dans le grenier de mes grands-parents... Et surtout dans ma mémoire! Donc je continue à garder (précieusement cette fois, pas sous mon lit!) les choses qui ont de l'importance à mes yeux. Pour ce qui est des personnes, c'est pareil, sauf si elles me déçoivent. (désolée pour le roman!)
malheureusement je n'ai que très peu de souvenirs de moi enfant, (des photos par exemple) mais j'ai réussi à garder des carnets (de notes, en m'amusant des réflexions des profs ; de mots que je couchais sur le papier, etc). Moi aussi j'avais pas mal de choses sous mon lit !
Pour ce qui des personnes qui déçoivent c'est une autre histoire. Je conçois mal qu'on ne se remette pas en question et qu'on oublie d'un trait tout ce qu'on a apporté et en donnant le mauvais rôle à l'autre.
Je viendrais voir où en es ton projet "Alice", Lu' :)
Ah oui! Les carnets de notes! Que de souvenirs aussi... Je n'ai plus que ceux à partir du collège.
Tu as raison pour ce qui est de se remettre en question. Généralement, je n'oublie pas les personnes qui ont été de passage dans ma vie, celles qui m'ont laissé de bons souvenirs, et les autres... Il y en a peu de ces dernières, heureusement! Je suis plutôt du genre à analyser chaque situation, chaque comportement, pour justement essayer de comprendre pourquoi telle personne réagit de telle façon... Seulement, parfois, les réactions humaines sont incompréhensibles, et elles sont blessantes. Dans ces cas-là, inutile de donner le mauvais rôle. Je préfère seulement passer mon chemin, plutôt que de me tourmenter... Pour rien!
Et pour Alice, c'était juste une petite participation à un concours sur un autre blog! Mais comme j'ai beaucoup aimé la dessiner (surtout ses cheveux!) j'ai bien envie de continuer cette aventure, pour le plaisir! N'hésite pas à venir voir, tu es la bienvenue! à bientôt
J'ai toute ma scolarité dans mes placards et de temps en temps je m'y replonge.
Pour le reste, il faut passer son chemin ; c'est ma la meilleure des solutions. Je t'ai envoyé un mail hier mais il a du te parvenir tronqué (ma boîte a fait des siennes)
Je reviendrais faire un petit tour chez toi pour suivre l'évolution du concours. Je vois que vous commencez à être nombreux à y participer.
Ah, un mail? non je ne l'ai pas reçu, mais j'ai une nouvelle adresse, ce n'est peut-être pas entièrement la faute de ta messagerie! Tu peux m'écrire via mon blog logiquement, ça devrait fonctionner. J'adore recevoir du courrier en tout cas, alors à bientôt!
Enregistrer un commentaire