Le temps ne se rattrape pas. Ce qui est perdu est perdu, à jamais. Il est des choix qu'on pense être les bons et qui s'avèrent décevants au final. Tous ces petits chemins de traverse pour en arriver là.
J'ai changé. Quelque chose de mon âme a changé en moi ; une partie infinitésimale, microscopique certes, mais qui fait pourtant toute la différence. Je ne suis plus cette enfant sauvage. Je ne suis plus cette adolescente fragile. Je ne suis pas non plus cette femme qui aurait suivie cette route rectiligne. Il me reste encore à découvrir ce que je vais être.
C'est en relisant des lettres, certains mots (ah, nostalgie quand tu nous tiens !), que je me suis rendue à l'évidence : le temps est perdu à jamais. Les illusions ne sont que des miettes éparpillées dans le vent. Les gens que l'on a blessé malgré soi, malgré l'amour qu'on leur a porté, en dépit de tout, en dépit du reste ; ceux avec qui les liens se sont distendus et avec qui pourtant, par le hasard du virtuel, d'un simple clic, on pourrait renouer les fils mais l'on n'ose pas – A quoi bon ? Ceux qui nous ont meurtri et qui, malgré les aléas, les saloperies, passent au travers des gouttes tandis que la pluie continue de s'abattre sur vous. Au masculin comme au féminin, tous ces liens du passé, du présent et du futur.
Je ne sais pas ce que je veux aujourd'hui, mais je sais exactement ce que je ne veux pas. Il me reste encore des choses à dé- ou à redéfinir.
Cette nuit, pour la première fois depuis longtemps, j'ai pris la plume et j'ai redécouvert le plaisir si sensuel de laisser glisser les mots sur le papier. Les mots justement se suivent et s'enchaînent ; les idées se déchaînent ; les propos se ressemblent ou se dissemblent, parfois décousus et je suis fatiguée. Je ne sais pas si cet acte est de l'écriture automatique mais une chose est certaine pourtant : l'écriture m'a sauvée tout autant que cette main tendue au bord de la piscine un après midi d'été en terre étrangère.
Le temps perdu peut-il se rattraper ? J'aimerais ce soir, cette nuit, posséder une machine à remonter le temps. Mais, hélas, je dois vivre avec mes remords et mes regrets.
3 Avis intrépides:
beau billet, il est touchant :)
tu parles d'une main d'un apres midi d'été...tu as faillis te noyer ?
On va dire ça. Juste une licence poétique pour dire qu'effectivement quelqu'un m'a sauvé de la noyade...
On est un peu en phase on dirait... C'est con mais c'est vrai que derrière ce petit nuage gris qui s'acharne comme dans les dessins animés, il y a, à défaut d'un grand soleil, parfois pas mal de petites éclaircies qui valent le coup d'attendre... J'arrête la météo là, courage !
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