Voici un dessin de Guillaume qui illustrera parfaitement la suite de l'article.
Mon petit Oscar était un vrai p'tit voyou plus qu'un lapin domestique (mon oeil oui, on se demandait qui domestiquait l'autre). J'avoue qu'il m'a eu avec ses airs de crâneur. Je ne savais pas en l'adoptant qu'il y aurait une véritable histoire d'amour entre l'homme et l'animal (enfin, entre la femelle - moi - et cet animal). A ma décharge, j'avais toujours vécu avec une vraie ménagerie (tortue, chien, canari et j'en passe) et que ne pas avoir eu d'animal pendant près de 16 ans m'avait terriblement manqué.
Quand j'ai compris qu'il ne rongerait pas le moindre pied de table ni les câbles (au risque de s'électrocuter... enfin si, un chargeur de batterie de portable tout de même !), je l'ai laissé en liberté totale y compris quand je quittais l'appartement pour aller travailler. Il faut dire aussi que j'avais bien délimité son territoire et qu'il y avait des pièces qui lui étaient interdites comme la chambre (mais parfois il se faufilait entre mes jambes et je devais alors le déloger - en dessous du lit, son clapier de prédilection - avec plus ou moins de bonheur).
Au fil du temps je lui ai donné un tas de surnoms plus ou moins débiles ou rigolos (par exemple, je lui donnais du "p'tit con" ou du "joufflu"), aussi quand je l'appelais par son prénom, il sursautait, suspendait sa toilette et me regardant d'un air coupable comme s'il se demandait ce qu'il avait fait de mal. A chaque fois, ça marchait et il fallait voir son air ! C'était d'un drôle.
Le jeune homme était un sacré gourmand (comme tous les lapins en fait). Parfois il était allongé assoupi sur son plaid (ben oui il avait aussi sa descente de lit... de cage), et il suffisait que j'ouvre innocemment le placard aux trésors (comprendre celui où il y avait tous les paquets de biscuits) pour qu'aussitôt il rapplique en petit mendiant qu'il était. D'ailleurs il avait fini par prendre l'habitude d'inspecter le dit placard (d'abord la tête puis le reste du corps tant qu'à faire) et il fouillait énergiquement chaque recoin à la recherche de la moindre miette. C'est dommage qu'il ait été toujours trop rapide avant que je n'arrive à prendre une photo.
Le soir il avait ses airs de sioux pour me réclamer un câlin (ou même deux, faut pas lésiner) : il s'approchait subrepticement puis collait sa truffe non loin de ma main afin que je comprenne qu'il était temps de passer au gratouillage de rigueur (entre les oreilles). Bon en même temps c'était pas très compliqué et laisser ma main entre les oreilles suffisait amplement à son bonheur avant qu'on entende un grincement de dents extatique (leur façon à eux de montrer qu'ils apprécient). Parfois quand j'avais du travail, ou que je surfais, et que je ne répondais pas assez vite à sa demande, il me signalait son mécontentement en balançant la télécommande du haut du canapé (et sur du parquet ça s'entend) !
D'ailleurs le moment de se coucher était un vrai cinéma (oui parce que j'avais eu le malheur de le faire dormir dans ma chambre... en même temps je ne regrette pas car ça m'a permis de le surveiller quand sa santé n'était pas au beau fixe ). Mais il se trouve que je me couche assez tard (nocturne comme bestiole, l'Intrépide),. Du coup au bout de 5 minutes ou plus, le voilà qui revenait et se postait au coin (mais dors !) en me fixant comme s'il attendait que j'éteigne tout en se demandant ce que je foutais encore debout à une heure pareille, puis comme il en avait marre il repartait dans la chambre. Un vrai "petit mari" comme l'a surnommé à plusieurs reprises Marine... ou plutôt un pinou pinailleur qui se considérait comme le dominant de la maison en oubliant que c'était moi la chef de "meute". Sans compter deux autres habitudes de sale garnement car, d'un : il ronflait (et pas qu'un peu) ; de deux, les jours où j'étais censée faire la grasse mat', je pouvais toujours rêver. Son réveil matin était bien rôdé à 7H tapantes. Comme je ne faisais pas mine de me lever (faut bien becqueter hein ?), hop on sautait sur le lit et on vérifiait si j'étais réveillée en reniflant mon visage des fois que je simule le sommeil (et oui ! comme un chat).
Il y a bien d'autres anecdotes qui, quand je les raconte, font bien rire mes interlocuteurs mais sache, Guillaume, que ton dessin même s'il a remué beaucoup de souvenirs en moi, m'a fait aussi un bien fou en me permettant de raconter un peu les facéties d'Oscar, le lapin au nom d'écrivain qui était plus cinéphile que littéraire (j'ai quelques photos où il prend la pose devant les DVD). J'ai coutume de dire qu'un lapin c'est trois animaux en un : caractère de cochon, indépendance de chat et affection de chien.
Pendant ces deux ans et demi, il m'a donné de l'amour sans aucune condition, alors que certains êtres humains le donnent avec réserve, avec calcul, ou se souviennent de vous quand ils en ont besoin... C'était un voyou au grand coeur, mais voilà son p'tit coeur était trop fragile.
Bientôt j'aurais deux nouveaux pensionnaires. Ils ne remplaceront pas le vide qu'Oscar a créé en me quittant si brusquement, mais j'ai envie à nouveau d'entendre de petites pattes faire des dérapages sur le parquet. Ce sont deux boules de poils différentes et ce sera tout aussi bien.
7 Avis intrépides:
Waaaa j'avais plus rien de toi dans mes RSS et ce matin : PAF ! 21 articles intrépides et colorés ! Je suis au boulot alors je traine pas les basks' plus longtemps mais je ne manquerais pas de repasser içi ce soir, furtivement... ;)
Très joli hommage à Oscar...grâce à toi j'ai l'impression de l'avoir connu aussi ^^ un vrai petit voyou...
La biz!
Ps : euh tu vas avoir des chats???? :O
@ Seb : on m'a justement fait remarquer que le flux RSS déconnait mais normalement ça a été réparé. Je vais régulièrement chez toi mais je n'ai rien à me mettre sous la dent ;-(
@ Pingouine : je crois que c'était nécessaire, pour moi en tout cas. Non ce ne sont pas des petits chats. Je ferais des photos quand ils seront là.
Un bien bel hommage, c'est vrai qu'il avait l'air sympathique ton p'tit lapin (hormis dans le rôle de réveil!), "voyou au petit coeur", c'est joli et ça lui va bien! à bientôt
Merci Lu'. Y a encore plein de souvenirs qui me reviennent mais l'écrire m'a fait du bien et a un peu apaisé le chagrin que j'éprouve (encore).
l'important c'est d'avancer, sans pour autant oublier les bons moments :)
Merci pour le dessin Guillaume.
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