mercredi 29 avril 2015

Quelques notes pour la route...

Le moins :

Je sens bien que la voiture derrière moi s’impatiente, ou plutôt son conducteur. Je le sais bien car c’est souvent la même chose lorsque je dévale l’étroite rue des meuniers. Une rue pas idéale pour rouler à deux de fronts, encore pire lorsqu’aux voitures garées sur la droite s’ajoutent, à gauche, celles qui chevauchent à moitié le trottoir. 
 
Il insiste. Ses chevaux s’emballent. Tant et si bien qu’il finit par me faire une queue de poisson en me dépassant à 5 centimètres à peine de moi, l’imbécile ! Me frôlant sans gêne, gesticulant comme un forcené. Comme s’il y avait le feu. Or de feu, je ne vois que celui du cigare vissé à sa bouche. Tout cela en trois minutes à peine de temps. 
 
Le forcené se trouve être un papy, sans doute à la retraite ; levé dès l’aurore et pressé d’atteindre les grilles du supermarché – fermées dois-je le noter puisqu’il n’est pas encore huit heures ! 
 
Ce genre de personnage, je le croise régulièrement, hélas. Imbu de lui, inconscient du danger qu’il fait subir aux autres du fait de la tonne de métal qui l’entoure. 
 
Je le recadre pourtant : c’est dans mon caractère de ne pas me laisser faire. 
 
Je le dépasse à mon tour au croisement. Le voilà fort marri ma foi, puisque cette fois il est bien obligé de ronger son frein car je me suis plantée au milieu de la rue – toujours l’étroite rue des meuniers. Rira bien qui rira le dernier.

Enfin, lorsque nos chemins se séparent, je me retourne en tapotant mon casque, lui indiquant clairement qu’il est toqué.

Le plus :

Je récupère enfin mon loustic chez le vétérinaire. Il a en effet passé un bien joyeux week end, qui n’était pas prévu. Aux frais de la princesse, moi donc, mais je ne suis pas mécontente de le revoir.

J’attends tout de même une bonne heure. Je patiente en lui donnant un peu de foin, lui prodiguant des caresses sur la nuque et ses oreilles de Droopy : il accepte plus ou moins mais m’en veut encore de l’avoir laissé là-bas. 
 
J’attends car la même cliente sans gêne, qui m’a retardé dans le rendez-vous de l’autre fois, raconte sa vie en détail puis embraie aussitôt sur une demande bien spécifique et bien technique : quel harnais choisir ? 
 
Une heure plus tard donc, je sors enfin de l’officine, munie de la boîte de transport mais bien embêtée car je suis venue directement de la gare, en vélo, sans passer par la case maison.

Tant pis, me dis-je, s’il le faut j’irais au pas d’une tortue – doucement mais sainement.

Une femme sort également de le même officine et, lorsqu’elle se dirige vers la portière de son véhicule, me propose de ramener mon « précieux » jusqu’à mon sweet home en me suivant à vélo.

Au début je flippe, certes, car j’imagine que la dame si gentille est une bunny-kidnappeuse en série.

Mais non, elle me suit. Et roule à mon pas.

Comme quoi, tout n’est pas désespérer du genre humain.

Pour la petite histoire : la plaque d’immatriculation est du 95… pour ceux qui disent qu’à la capitale c’est chacun pour sa pomme.


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