mercredi 8 avril 2015

Scène de la vie urbaine ordinaire 


Protagonistes :

Moi, juchée sur mon bolide, arrivant par la rue Molinel, le plus court chemin pour arriver à la gare le matin.

Eux, trois jeunes d’à peine vingt ans qui fument un tabac d’origine non contrôlé sur le trottoir, face à la gare.

    - Et madame, c’est interdit de rouler en vélo sur le trottoir et dans la gare, dixit celui du milieu qui me regarde, goguenard.

Moi, mal dormi ; mal au crâne ; pas décidée à m’en laisser compter – pas d'humeur quoi :

    - Ferme ta bouche et occupe-toi de ce qui te regarde.

Car de une, s’il est vrai que j’arrive en vélo sur le trottoir, je pose toujours pieds à terre dès que j’arrive aux abords de la gare de Lille Flandres, soit tout au plus deux mètre de trottoir ; et de deux, je fais toujours bien attention aux piétons – Dieu sait si parfois c’est difficile de passer dans la masse de ceux qui ont eu leur train et qui s’en foutent que vous loupiez le vôtre ; de trois, je salue toujours ma petite et vieille Sans Domicile Fixe mais Sourire Toujours au Visage
 
Je suis tombée sur l’espèce en voie d’apparition qui se reproduit de manière exponentielle, l’emmerdeur urbain, celui qui a décidé de faire chier ses concitoyens qui ne leur demandent rien et surtout pas d’être accosté ainsi sur le chemin de travail.

Surpris parce que je lui réplique, aussitôt cette réponse d’une intelligence profonde d’un gamin à peine pré-pubère :

    - Nique ta mère !

Je ne me démonte pas ; j’aurais pu lui répondre « j’ai déjà niqué ta mère », non, je me rends sur les points presses gratuites pour prendre mon « 20 minutes », le « direct Lille » et le « métro-news » que je distribue ensuite à mes collègues… ah non, pas de « métro-news » aujourd’hui. Je croise l’un des distributeurs de journaux gratuits en lui indiquant qu’il y a toujours un crétin pour emmerder celui qui ne demande rien, rien sauf d’aller travailler en paix. Puis je continuer pour me rendre sur mon quai habituel. L’autre continue de me lancer des phrases toujours aussi fleuries à la NTM.

Et je me retourne pour lui lancer un péremptoire « Change de vocabulaire, t'es vraiment limitée ! ».

Moralité : même si vous sentez con(nes) parfois, y aura toujours plus con que soi.

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