vendredi 18 septembre 2009

L'être et le savoir

Depuis que j'ai annoncé quelles étaient mes véritables attirances, la même question me revient sans cesse : es-tu sûre que tu ne changeras pas encore ? Sous entendu revenir vers les garçons...

La réponse est non. Définitivement non. Je sais, ça paraît catégorique, mais je n'ai plus aucun doute là dessus. S'il m'a fallu 35 ans pour définir qui je suis et accepter une vérité que j'ai inconsciemment refoulé, ce n'est pas pour refaire le chemin inverse. Je reviendrais sur ces signes plus longuement une autre fois, de manière ludique. Le billet est prêt mais il me reste encore à apporter quelques modifications.

Plus sérieusement, accepter cette vérité après être passée par une phase d'introspection – aimais-je vraiment les filles ? Les garçons ? Les deux ? - et ces multiples questionnements, ne peut être remis en cause par cette question récurrente qui me fait sourire au final.... comme si c'était une lubie passagère de ma part et non une véritable évolution puisque je reviendrais dans le giron de l'église hétérocentrée.

En discutant ici ou là, certaines personnes se reconnaîtront sans doute, j'ai longuement expliqué ce qui m'avait amené à cette certitude. J'ai ensuite souligné la chance – je dis bien la chance – que j'avais eu de me révéler à un âge aussi tardif. Je ne suis pas sûre que la chose eût été plus aisée si je l'avais compris à 20 ans, tellement j'étais mal à l'aise dans mes pompes en bon petit canard boiteux. Le canard n'est pas devenu le cygne du conte d'Andersen, mais je me contente de ce qu'il me donne. Je me satisfait de cet équilibre fragile.

Désormais, je peux le dire clairement que je vis la « chose » de manière posée, sereine, sans forcément le brandir haut et fort – je ne le clame ni ne m'en cache pas... ça aussi j'y reviendrais un autre jour. Je réfute l'appartenance à une communauté qui me donne souvent l'impression de tourner en rond. S'enrichir de la différence, des diverses cultures ou sensibilités c'est bien aussi. Je le vis de la manière la plus naturelle qui soit, sans avoir à me le prouver chaque jour ou le prouver à qui que ce soit. Ceux qui ne l'acceptent pas et bien, tant pis, je passe mon chemin. Le package est livré tel quel. Voilà, toujours ce mot – naturel – qui revient.

Cela ne veut pas dire pour autant que je vais devenir une pro de la gachette verbale anti hommes, puisqu'il se trouve que l'un de mes meilleurs amis est un garçon justement.... sauf si entre temps il a décidé de changer de sexe, sait on jamais ? Mais non L. Je plaisante.

10 Avis intrépides:

boubou a dit…

S'enrichir des différences, je suis tout à fait d'accord avec toi!
Qu'est-ce que c'est bien de discuter et d'apprendre des autres!Malheureusement, pour beaucoup, les différences font peur! (je parle aussi bien des préférences sexuelles, que de la religion, la culture, l'origine, etc...)

Guillaume a dit…

la pire des insultes est juger les gens et la plus grande qualité est d'accepter les gens tel qui sont ;)

La question a dit…

ahhhhh tu es ....
c'est pas vrai ....
noonn....
Je ne peux plus venir sur ce blog ...
c'est immoral ....
noonnn......


Non voila, j'ai fais ma connerie, suis content de moi ^^
Le plus important c'est que tu sois bien avec toi même !
c'est le principal, vivre sa vie sans se soucier des autres !
plein de bonheur :)

Jessica Mars a dit…

c'est bien de savoir qui on est...y'en a qui se cherche encore et encore. :)

Anonyme a dit…

c'est marrant parce qu'en lisant, je pensais à mon meilleur pote, et je me suis dit, "tiens, il est gay"... je me rends compte que lorsque je parle de lui ou le présente, ce n'est évidemment pas la première chose que l'on évoque, et que jamais il ne serait venu à l'idée de ses interlocuteurs, voire à la mienne, de penser qu'une seule fois il puisse "changer de bord" ! en même temps, je comprends ceux qui auraient pu te connaitre en compagnie d'hommes (si tu l'as été, ce dont je ne suis absolument pas sûre), ça doit chambouler leur habitude ;-)

ma vie intrepide a dit…

@ Boubou : d'autant plus quand on discute à bâtons rompus sur msn... et que tu me donnes des idées de billet, ma Muse (it's a private joke). J'ai toujours eu cette curiosité intellectuelle ; rien n'a changé, Dieu merci.

@ Guillaume : on ne saurait mieux dire !

@ Ehhhhhh ouaiiiiiiiis. Comme tu le soulignes, le principal est de se sentir à l'aise. Tout est question de maturité (finalement ce n'est pas si mal de vieillir)

@ Son Altesse la pingouine : peut-être n'ont ils pas la bonne boussole et la bonne carte ?

@ Plumevive : c'est une dernière chose que je mets en avant également. Ce n'est pas ce qui me définit. Je comprends aussi que les gens qui m'ont connu avec des garçons peuvent être décontenancés. Dans l'ensemble ça se passe plutôt bien.

Agrimony a dit…

Tu as raison... et j'ai récemment dit à quelqu'une qui me détruisait que la normalité, c'était pas d'être hétéro, bi, lesbienne, mariée, maman, etc... mais plutôt d'être bien en accord avec soi et ce qu'on est... enfin, ça c'est MA normalité... après, j'dis ça, j'dis rien ;)

ma vie intrepide a dit…

bonne définition... qui est la mienne également. Malheureusement, on est toujours anormal au regard des autres. le tout c'est de dépasser tout ça.

Gabriel a dit…

C'est quand même très francais de définir l'homosexualité comme une anormalité. Personnelement je suis né et j'ai grandi à Berlin, bastion que je qualifirais presque d'érigé en l'honneur de cette meme homosexualité, et j'ai du mal à la voir différement de comment je l'ai percu enfant, c'est à dire pleins de couple dans la rue, heureux et sereins. Je vous rejoins complètement sur votre définition de la normalité : être bien dans sa peau, un point c'est tout.

ma vie intrepide a dit…

J'ai toujours considéré le mot anormal comme un "gros mot", encore plus maintenant. De toutes façons, il y aura toujours des gens que ça choquera alors... Le tout c'est de savoir qui on est ; le reste importe peu.