mardi 12 janvier 2010

Il suffirait...


Il suffirait de pas grand chose pour que j'ai tes nouvelles, pour peu que tu acceptes mon invitation, si tant est que je me décide à te l'envoyer. Toi aussi tu as succombé à la modernité, ce lien social si virtuel. Il suffirait de pas grand chose pour que je sache où tu en es, mais je ne peux pas.
Il suffirait... que je sache comment tu vas, avec qui tu aimes, avec qui tu ris, pour qui tu te fais du souci. Nos routes se sont séparées il y a bien longtemps, par ma faute je le crains ; parce que la vie c'est comme ça, faite de hasards, de rencontres fugaces ou de "on aurait pu". Moi j'ai quitté mon nid ; toi tu as préféré rester là bas, près des tiens.
Que deviens tu donc, mon ami, le seul pour qui j'éprouve encore un peu, beaucoup, d'affection ? De la tendresse aussi. De la nostalgie sans doute. Et si... Qu'avons nous accomplis, adolescents devenus adultes loin de l'autre ? Il suffit que je tape ton nom, vois ta photo, et tu n'as changé ou si peu. Ton regard reste le même. Qu'en est il de ton sourire, celui qui tu décochais sans cesse pour faire un pied de nez à tous les arrogants, tous les moqueurs, ceux qui te raillaient parce tu es différent, ceux qui persiflaient derrière ton dos ?
Il suffirait de pas grand chose pour que je retrouve la magie de celui que j'aimais jadis, mon amoureux imaginaire, de chair et de sang, mais non avoué. Tous ces non dits, ces phrases en suspens, ces actes manqués.
Il suffirait de pas grand chose, je sais, c'est bête. Un simple clic et la messe serait dite. Mais je ne peux pas.
Alors je ferme la page et je repose la souris.

6 Avis intrépides:

Plume a dit…

Le temps fait des ravages et il est parfois simplement trop dur de revenir un peu en arrière :)

La question a dit…

Et des fois sur un coup de tête on clique et on a la réponse, savoir si de l'autre coté elle attendait ce mail ou pas. Parfois la réponse est joyeuse, parfois la non réponse est dure.
Veux t on vivre dans un fantasme ou dans une réalité?
Cela dépend de chacun et pour chacun, chaque expérience est différente.

Lu' a dit…

ça fait toujours un petit quelque chose de retrouver d'anciennes connaissances, d'anciens amis... ou amoureux ^^

Dans un monde de plus en plus virtuel, il est tellement plus facile de renouer le contact avec des personnes perdues de vue. Seulement voilà, à mon avis c'est un peu trop facile justement. Et on a tendance à croire que le temps s'est arrêté, que la personne à qui l'on "parle" est toujours restée la même... Fantasme ou réalité? à moins d'avoir le courage de rencontrer la personne en face, on n'en saura jamais rien. Après, on peut trouver une sorte de réconfort dans une correspondance que l'on pense contrôler et qui peut être très agréable par ailleurs! Mais les apparences sont parfois trompeuses, et on peut vite devenir "accro" à un monde dans lequel on se sent bien! Seulement voilà, comme toute addiction, on ne se rend pas immédiatement compte de ses effets, et le sevrage est très difficile!

Pour ma part, je pense qu'il vaut mieux laisser le passé derrière soi et ouvrir son regard à ce qui se trouve autour de soi! Ou alors, oser envoyer un message sans rien attendre en retour. Car c'est cette attente qui est douloureuse.

Voilà, en tout cas je pense que beaucoup de personnes peuvent se retrouver dans ce message.

à bientôt!

ma vie intrepide a dit…

@ plume : et c'est sans doute pourquoi je ne cliquerais pas

@ séb : ah, il faudra que tu m'en dises plus. J'veux des détails

@ Lu : un petit goût de nostalgie. Et puis un drôle de rêve la semaine dernière qui m'a désorienté et permis d'écrire ce billet. Je ne pense pas que je franchirais le cap.

Myu a dit…

esperer refaire ce qui est passé est illusoire mais oublier c'est pire.
il suffit peu etre d'essayer de mettre de l'harmonie dans nos souvenirs et de voir ce que ca peut donner au gout du jour (surtout lorsqu'on parle d'individus ;)
en tout cas c'est joliement formulé j'ai beaucoup aimé, tres touchant

ma vie intrepide a dit…

@ Myu : je pense que c'est surtout dû à mon grand âge^^ et à ce début d'année où on fait généralement un bilan. Mais tout de même, il y a ce petit goût d'inachevé...