Une
minute de silence...
.
Ça
peut paraître long pour nous qui nous nous tenons bras croisés dans
cet accueil, la mine grave, fatiguée. C’est long aussi quand les pensées s’entrechoquent,
s’emmêlent ; quand on a envie de hurler sur le crétin qui
téléphone au moment inopportun, tandis que nous sonnons le glas de
notre stupeur.
Mais
une minute c’est court.
C’est
très court pour ceux qui sont morts cette nuit là. Ceux qui
voulaient juste boire un verre en terrasse d'un café tout en
refaisant le monde ; discuter avec ses amis, tout simplement.
Ceux qui n'ont pas compris tout de suite que c'était bien plus que
des pétards, à l'extérieur du stade, un lieu où l'on est censé
déposer ses armes. Celles et ceux qui voulaient juste
partager un moment de musique.
Ne dit-on pas que la musique adoucit
les mœurs, pourtant ?
Une
minute pour exprimer silencieusement son effroi, sa tristesse, son
horreur de ces dernières heures.
Et
de la colère aussi face à l'impuissance. Face à cet univers
parallèle qui déchire notre réalité.
Ne
tombons pas dans leur piège qui veut nous faire du voisin un ennemi.
Ne les laissons pas gagner. Face à la mort, la vie souveraine.
Toujours se relever.
Taisons
l’indignité de ces malades qui, au nom d’une religion, se
targuent de faire justice ici-bas. Ils ne sont que de vulgaires
criminels de masse qui souillent la religion qu'ils
pensent honorer. Nul Dieu ne peut demander une telle abomination.
Ni le tien, ni le mien.
Ni le tien, ni le mien.
Une
minute enfin, pour ne pas oublier tous ces morts anonymes aux quatre
coins de la planète et qui tentent de vivre, malgré tout, malgré
la folie des hommes. Ne les oublions pas, eux qui vivent l’horreur
d’une guerre permanente, quotidienne.
A
l’image de cette pancarte, que je reprends à mon compte :
« aimez-vous
les uns autres, bordel ! »
Alors, laissons...
Laissons toute une page blanche pour honorer nos morts.
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