jeudi 25 juin 2015

La fois où je suis partie en formation et où j’ai bien failli louper mon train…

Dans le cadre de mon travail, j’ai eu droit à une formation en dessous de Paris, dans la douce contrée des rillettes et des 24heures. Si vous me connaissez un tant soit peu, vous sauriez que je déteste profondément et définitivement la gare de Montparnasse à Paris. En témoignent les fois où je m’y suis perdue comme Ariane dans son labyrinthe – 45 minutes pour en sortir c’est quand même assez sport – sauf que mon fil était le numéro de téléphone d’une amie pour me téléguider vers la lumière du jour.


J’avais donc fait l’impasse sur Montparnasse et avait opté pour le contournement par Massy. Pas d’attente, pas de casse tête et autres angoisses, me convainquais-je. C’est sans compter ma malchance coutumière.


S’il est vrai que l’aller fut sans souci d’aucune sorte, hormis quelques fourmis dans l’arrière train, faute de m’être dégourdie les pattes – 3 heures et plus de trajet. Le retour fut quand même plus chaotique. C’eut été trop beau pour être vrai !


Je vous passe l’assiette pantagruélique de mon petit en-cas du soir à l’hôtel lorsque j’ai demandé « un petit quelque chose à grignoter » à mon arrivée. La photo se suffit à elle-même. Ils ont quand même le sens de l’accueil, ceci dit ! Je vous fais grâce également de l’attention dont j’ai été l’objet durant le repas du midi lorsqu’à ma voix comptait triple pour le choix du restaurant – une pizzeria est toujours un compromis idéal lorsqu’un végétarien est lâché en ville. Mais je me rends compte que jusqu’à présent je ne vous parle que de bouffe…


Parlons donc du retour.


Comment dire ?


La SNCF ? Ce n’était plus ce que c’était ma pauvre Marguerite ! Même les TGV s’y mettent. Et c'est peu de le dire.


Un départ 15 minutes après l’heure dite. Pas grave, me dis-je, j’ai 35 minutes pour la correspondance, amputée de ce quart d’heure : ça devrait le faire !


Et que croyez vous qu’il arriva ?


Un TGV c’est fait pour aller très très vite non ? Et bien, notre modèle à nous avait tout l’air du tortillard de pleine campagne. 3 arrêts successifs et inexpliqués qui me plombent mon crédit temps et sont loin de me rassurer, d’autant que ma voisine de droite, parisienne accomplie et désabusée, me signale que ces arrêts intempestifs en pleine voie sont, hélas, habituels.


Nous eûmes le fin mot de l’histoire : des enfants bloquaient les voies du côté de Massy TGV. Alors, celle là, on ne me l’avait jamais faite ! Dans le palmarès des excuses foireuses et insensées, elle aurait bien sa place. Merci donc chère SNCF de me donner une idée de billet. Parce que des enfants sur la voie.... Mais qu'ont ils fait lorsque les trois TGV sont passés dans le sens inverse à 300 à l'heure ? Des émules de Casper le fantôme sans doute.


Ô désespoir : j’allais louper cette satanée correspondance ! Je me voyais déjà faire les 10o pas, comme une triste âme en peine, sur le quai de la gare à attendre que le prochain train ne passe. 23 heures quand même : toujours sympathique quand le lendemain on se lève comme le coq aux aurores. Parce que la semaine de boulot n’est pas finie, pardi. Triste et affamée donc, et gavée au Coca.


C’est sans compter les Dieux et Déesses de l’Olympe qui ont dû entendre mes gémissements larmoyants « putain bordel, fais chier le TGV ».


Le train de Lille-Strasbourg, ma correspondance donc, était également annoncé avec du retard. Car les effets d’annonce du contrôleur « les correspondances seront assurées », j’y crois très peu. Autant que le père Noël sur son traîneau le soir du réveillon.

Mais ce n’est pas fini, comme dirait la pub.


Je vais faire bref : point de repère je n'ai vu. J’ai dû courir comme une dératée avec mes 5 tonnes de valise pour choper le premier wagon, qui n’était pas le bon bien sûr, et me retrouver dans le couloir étriqué avec de jeunes gens qui pratiquèrent le même sport avant de s'échouer lamentablement, en suffoquant comme des phoques sur la banquise. Serrés entre deux wagon, juste à côté des WC et de ses charmants effluves. Youpi quoi !


Heureusement, j’ai un peu de bagout. Selon l'expression : « je parle avec un chien en chapeau ».


J’entamais donc la conversation avec mes trois charmants jeunes gens et appris qu’ils repartaient dans leur patrie de Saint Pierre et Miquelon. Pour une rencontre, c’est une rencontre. En poussant un peu plus, j’appris également que l’oncle de la demoiselle à mes côtés vendait l’eau pour laquelle je me déplaçais tous les jours, gagner ma croûte et les carottes de mes gorets. Ni une, ni deux, j’offris une bouteille de cette eau que j’avais si fort judicieusement glissée la veille et la lui offris. Cadeau de France pour le partage d’un moment de galère.


Et pour un pied de nez ultime, lorsqu’enfin je pus regagner ma place après que tout le monde soit descendu à Roissy, l’aimable contrôleur nous annonçâmes qu’en raison du retard pris, l’arrêt Douai serait supprimé. Bande d’usagers, prenez le TER et démerdez vous quoi ! C’est bien évidemment avec consternation et incrédulité que nous nous regardâmes dans le wagon.


Ah Madame SNCF, vous être une sacrée farceuse, bigre !


J’arrivais enfin chez moi. J’avais presque envie d’embrasser le quai dégueulasse de ma bonne vieille gare des Flandres.


Moralité : évitez moi si vous voulez faire un voyage tranquille, car où que je passe, où que j’aille, la poisse n’est pas loin…









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