mardi 7 juin 2011

Martine va à la Pride*

L'ayant déjà évoqué précédemment, je ne suis allée en tout et pour tout à la Gay Pride qu'une demie fois... jusqu'à ce dernier samedi. 
2011 et la 16ème édition de Lille fut  pour moi l'année de ma première « vraie » Marche des Fiertés : un déniaisage en règle donc.
La troupe de 2 s'étant réduit à la portion congrue, c'est-à-dire moi et rien que moi, je vous avouerais que j'ai quand même hésité avant de me lancer. Il faut dire que ce genre de manifestation, militante certes, est également une grande parade festive où on est genre  à  y aller à plusieurs en scandant des slogans ou en chantant énergiquement les derniers tubes électro de Lady Gaga ou Black Eyed Peas. Comme une grande, et je ne suis pas peu fière de moi sur ce coup-là, j'ai fini par me décider en me disant que serait bien dommage de louper une telle occasion.
Sous un soleil de plomb – 28° tout de même, la tenue de combat idéale s'imposait, complétée en cela par mes plus belles lunettes solaires, enfin les seules, et chapeauté d'un borsalino en toile – quand je vous dis qu'ici quand le soleil tape, il ne fait pas semblant ! J'ai failli louper mon bus... et à vrai dire, ce n'aurait pas été plus mal que je le loupe, vu le nombre de discours que j'allais me fader lors je suis remontée à la surface du métro, en place de la République. Ayant toujours peur de louper un truc important, j'avais donc compté large. J'ai donc pu fureter entre les stands et je me suis même acheté un bracelet arc-en-ciel à 2 euros – la seule note de gayeté de ma parfaite panoplie de marcheuse et fière. Il fallait bien que je garde un peu de sous pour les quelques bières qui allaient fatalement accompagner ma soif et le reste de l'après midi.
La parade a donc commencé vers le coup de 14h30 par un grand coup de semonce technoïde provenant du premier char et d'un DJ nous demandant de nous faire entendre à pleine voix. En route pour deux heures de marche sous le cagnard ! J'avais décidé de me taper l'incruste auprès d'une bande de jeunes valenciennois à qui j'avais prêté mon briquet, pour finalement poursuivre mon petit bonhomme de chemin, seule, jusqu'à remonter en début de parade où j'ai rencontré quelques unes de mes connaissances.
De cette Pride, je retiendrais ces instantanés :
- Un free hug à un jeune garçon qui brandissait sa pancarte. J'ai sans doute été la seule à participer au câlin gratuit...
- Les badauds dans l'ensemble souriants, marquant le tempo, pas franchement hostiles. Certains ont même grossi le rang des marcheurs. Je me souviens notamment d'une dame avec une cane qui dansait sur la Battacuda, et en rythme s'il vous plait !
- En parlant de Battucada justement : certainement le meilleur moment, pour ma part. Dès que je suis arrivée derrière eux, je n'ai plus bougé d'un iota, enfin si, au rythme de leur percussions bien entendu. Atabak ça déchire vraiment et pas forcément les tympans. Un peu de pub au passage pour une troupe qui mène la danse depuis quelques années déjà.
- Un slogan : « ne vous tapez pas un trans, mangez plutôt du bio ». Je ne suis pas sûre des termes exacts mais dans l'ensemble ça donnait à peu près ça. Pancarte tenue par une très jolie fille/garçon. On appelle ça le 3ème sexe.
- Une bonne humeur contagieuse.
- Surprise : lendemain j'ai appris que le DJ du premier char n'était autre que Quentin Mosiman*
Malheureusement, aussi son lot de connerie humaine : à combien vous la prenez ? Chère à Audiard dans la description des petits travers : quelques énergumènes venus là pour foutre le bordel, « casser du pédé », selon l'expression consacrée, heureusement vite contenus par l'équipe de sécurité ; et la réaction primaire, pour ne pas dire primate, de 4 jeunes l'air vraiment dégoûtés en voyant un couple de garçons s'embrasser.
Maintenant place aux photos – je vous épargne celle où mon pouce se fige sur l'objectif.







    * J'ai voulu créer ma propre couverture Martine mais je n'ai rien trouvé qui ressemble de près ou de loin à un mouvement de foule, alors je me suis rabattue sur celle-là.    ** Gagnant de la Starac-je-ne-sais-plus-laquelle.

4 Avis intrépides:

boubou a dit…

28° seulement??
Et sinon merci pour le compte rendu, c'est comme si on y était!

ma vie intrepide a dit…

Pfff, viens donc faire un tour ici Boubou et tu verras ce qu'est la chaleur du nord. Etant portugaise et ayant connu les étés de mon pays, je peux te garantir qu'ici on crève littéralement de chaleur quand le soleil se met de la partie. Le gros truc malsain, tu vois le genre ?

kmouth a dit…

Ahah beau baptême de "première fois" alors! A refaire? Je te dirai d'ici peu de temps ce que ça a donné de notre côté :)

ma vie intrepide a dit…

A refaire sans aucune hésitation l'année prochaine ! (j'attends toujours tes photos sur une note ou FB)