samedi 18 octobre 2008

schizo.com

- Quoi ? Qu'y a t'il encore ? N'est-ce pas suffisant ? Cela fait deux jours que je réponds à toutes vos questions... Je suis fatigué. Laissez-moi dormir. J'ai besoin de dormir.

Le visage devant lui restait impassible, neutre. Puis il hocha la tête d'un air entendu et la lumière s'éteignit.

L'homme soupira de contentement. L'obscurité l'apaisa instantanément bien qu'il ait toujours eu peur d'elle. Celle qu'il avait longtemps craint devenait désormais son alliée. Il s'endormit profondément, n'ayant pas conscience des caméras infrarouge qui enregistraient le moindre de ses mouvements. Sa respiration reprit un rythme régulier.

Le lendemain il ne vit personne pour le tourmenter et lui poser des tas de questions inutiles. Il se doutait bien que cela était une ruse de leur part pour l'affaiblir avant de le cueillir au moment où il serait le plus vulnérable. Le préposé au chariot passa avec les victuailles du jour. Il se jeta littéralement dessus, comprenant qu'il était affamé. Le reste de sa journée il resta à fixer le plafond en se triturant la cervelle – ceci aussi faisait partie de leurs sales méthodes. Le répit dura trois jours.

Le quatrième jour, son tortionnaire revint, plus vicieux que jamais. Les questions fusèrent, son interlocuteur ne lui laissant guère le temps d'y répondre. Souvent les questions revenaient mais posées différemment, trois ou quatre fois à la suite. Ce fut plus qu'il ne pouvait en supporter. Il hurla.

- Arrêtez de me torturer ainsi ! Je ne suis pas un animal mais un être humain. Laissez-moi sortir d'ici ou je... ou je...

Il se leva d'un coup, sur le point d'exploser.

Il se rapprocha dangereusement du mur, tout en continuant ses vociférations. Ses poings rougirent de se faire mal à frapper ainsi comme un forcené, en tentant d'atteindre ce visage hautain.. Quelque chose vola en éclat – le miroir. Le visage impassible qui le hantait ces derniers jours. Ce fut la dernière chose qu'il vit avant d'être maîtrisé par les infirmiers.

- Encore un qu'on ne pourra pas récupérer soupira l'un des deux infirmiers après avoir enfoncé la seringue calmante dans le bras du pauvre fou.

- Tu l'a dis : en ce moment ils tombent comme des mouches et on aura bientôt plus de place pour les caser quelque part, lui répondit son collègue.

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