mardi 12 mars 2024

Jour de grève... encore !!!

 Qui dit jour de grève, dit jour de galère, forcément. Mais ce n'est pas vraiment ici l'occasion d'énoncer la longue litanie des ennuis que j'ai eu pour arriver jusqu'au travail - deux fois plus de temps, ni de narrer à quel point le retour a été aussi compliqué le soir. Même si, techniquement, c'est justement sur ce retour qu'il y a plus de choses à dire. 

J'aimerais juste croquer les personnalités que l'on peut rencontrer lors de ce type de journée particulière, des situations cocasses ou encore des anecdotes lors du retour. Parce qu'avec la STIB, quand il y a grève, aller taffer c'est "presque sûr", repartir dans son sweet home relève d'un challenge digne de Koh-Lanta sans le totem d'immunité.

Pour faire bref, le matin il fallait doubler la mise : autrement dit, compter deux fois plus de temps et prendre le transport par des moyens détournés. En gros, un tram, un métro, un pré-métro, et ses petites papattes pour terminer le trajet. Rien d'insurmontable. 

Le retour fut plus chaotique. 

Il faut savoir qu'à Bruxelles, lorsqu'il y a ce type de manifestation nationale, seules deux lignes de métro circulent : la 1 et la 5. Grosso modo, n'importe quel usager, s'il sort à Mérode, point névralgique, peut prendre l'une ou  l'autre ligne. Sauf que les gens comme moi qui prennent le terminus Hermann-Debroux  sont obligés d'attendre la ligne 5. En temps normal c'est déjà assez compliqué car en heure de pointe tout les rames sont blindées - souvenez-vous : si vous voulez sortir à Mérode vous prendrez indifféremment la 1 ou la 5, ce qui augmente considérablement le nombre de gens dans le métro et nous, forçats de la 5, devons nous contorsionner comme nous le pouvons à la recherche d'un peu d'espace et attendre patiemment que le flux diminue. 


(Petit schéma des lignes 1 et 5, histoire de comprendre de quoi je parle, pour tout non usager des transports bruxellois)

Aujourd'hui donc, nous avons joué au Tetris. Comprendre que de toute façons, si vous ne pouvez pas vous accrocher à la barre, c'est tellement dense qu'il est difficile de s'exploser la gueule par terre au cas où le métro pile brutalement, ce qui arrive quelques fois. Du coup, c'est l'occasion de papoter gaiement avec tous les usagers en galère. On sourit. On plaisante. On raconte des bêtises. On me souhaite bonne chance. 

Oui, on me souhaite bonne chance parce que j'ai la folle idée d'envoyer un message WhatSapp à mon amoureuse lui indiquant que je descends à Art-Loi, autre plateforme du trafic d'humains.... pardon d'usagers, et que nous pouvons continuer la route ensemble. Sur le coup, je ne me rends pas bien compte de ma proposition lunaire, que j'énonce calmement à ceux qui m'entourent comme si c'était une simple promenade de santé et, telle une gladiatrice dans l'arène, on me souhaite donc bonne chance au moment de me faufiler sur le quai pour retrouver mon amoureuse. 

Avec qui j'ai patienté deux métros avant de pouvoir grimper de nouveau dans une rame. 2 métros ce n'est rien, me direz vous, mais c'est sans compter l'espacement entre chaque passage et cette fascinante horloge que seuls les transports en commun possèdent en ce monde de voir la minute s'écouler interminablement. Je dirai que nous avons attendue plus que les 20 minutes annoncées avant que notre brave ligne 5 ne se pointe pour nous délivrer.

Coïncidence ou comique de situation, tandis que nous patientons, je vois un grand escogriffe me faire signe de la main : un de mes collègues bloqué dans le bocal, dans le métro donc. Commence alors un jeu de mimes entre nous : le langage avec les mains fait toujours des merveilles. Avouez tout de même que la probabilité de le croiser et de tomber pile nez à nez sur lui alors que je suis partie bien avant lui est assez incroyable ! Voire ubuesque. 

De cette folle journée, j'en retirerai cette propension à converser naturellement avec d'autres voyageurs qui sont dans la même galère que nous et avec qui nous faisons une comptabilité entre celles qui attendent depuis le plus longtemps, cette volonté de monter dans la rame, coûte que coûte - je suggère d'utiliser mon tout nouveau parapluie pour pourfendre les inconscients qui essaieraient de nous gruger, mais surtout cette autodérision, cet humour typiquement bruxellois - ou plus globalement belge, qui me font aimer un peu plus ma vie ici désormais. 

Voilà, à la base je voulais raconter notre périple à Anvers et notre découverte de la ville flamande, mes ressentis et le parcours du combattant pour arriver jusqu'à la Gare Centrale, digne des plus grandes comédies de l'Hexagone, suite à une autre grève - et oui, 2 manifestations en 4 jours, elle est pas belle la vie ? mais cela fera l'objet d'un autre billet. 

Demain soir, qui sait ? Peut-être. 


Et ça c'est le message de la STIB de ce jour nous informant que cela va êtres encore la grosse mierda. Cadeau :









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