lundi 19 février 2024

Si j'osais...

 

Si j'osais, un jour, je les enverrai tous ces textes à qui de droit, ces endroits où l'écriture est encore un noble art qui fait voyager, rêver, réfléchir, divaguer, déconnecter.

Mais je ne m'y résous pas. Je suis soit trop fière, soit trop timorée, ou juste blasée. Trop fière pour admettre que j'ai laissé passer ma chance, si tant est que j'en ai eu une un jour. Trop timorée pour croire que je sois encore bonne à quoi que ce soit. Trop blasée pour accepter que mes récits ne font finalement aucun écho parmi toute cette masse de livres qui sortent par torrent, wagons entiers. 

Ai-je vraiment une place,  ma place,  dans cet océan de mots ? 

Et puis je me dis que j'ai passé l'âge, que ce serait ridicule maintenant, que ce n'est plus le temps, même si je continue à coucher mes idées, même si je m'évertue à construire des histoires, rêver des personnages, les faire vivre hors de moi, puisqu'ils prennent la plume au travers de moi et voguent dans leurs vies comme ils l'entendent - cela m'a toujours fasciné qu'un de mes protagonistes prennent plus de place que je ne l'aurais jamais imaginé. 

Bref, je n'ose pas. Je ne m'y résous pas. Je tourne en rond. Je tourne autour de ces maisons, puis je me dégonfle à chaque fois quand je me dis : "cette fois tu sautes le pas". 

C'est idiot, je sais, mais je crois que j'ai perdu la capacité de rêver...

Une chose est sûre pourtant : malgré cela, malgré mes doutes, mes interrogations, je continuerais, quoi qu'il en soit. Quoi qu'il en soit, je continuerais à écrire. 

Finalement, n'est-ce pas la plus belle façon d'oser ? 






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