mardi 9 décembre 2014

Vous voulez un animal pour Noël ? Offrez plutôt une peluche !

Ce week-end, j’ai été à la fois témoin et actrice d’une scène plus qu’agaçante ; le genre de scène qui vous fait voir rouge.

La municipalité de Lille ayant publié un arrêté concernant l’interdiction de vendre des animaux sur les marchés, quelle ne fut ma surprise de tomber nez à nez sur un vendeur à la sauvette en longeant une des nombreuses allées du marché de Wazemmes. Faut-il rappeler que j’y suis pendue tous les dimanches à la fois pour nourrir l’humaine de compagnie et les trois pique-carottes ? Je ne puis évidemment qu’applaudir un tel arrêté car mon cœur se serrait à chaque fois que je passais devant les camionnettes où dormaient chiots, chatons, lapins, canards ou poules.

Il y avait bien une dizaine de lapins mis à la vente, d’environ 6 mois, entre noir et gris loutre. Je suppose de la même portée – sans doute nés d’un « accident » malheureux.

La moutarde commençant à me monter au nez, je continue mon chemin, tout en rongeant mon frein. Bien sûr les gens s’arrêtent en s’extasiant sur les pauvres lapins entassés dans deux minuscules cages au bon vouloir du temps glacial. Ils sont tellement mignons !

Je finis par faire demi tour, me campe devant le vendeur en lui indiquant tout de même que la vente d’animaux est illégale désormais sur les marchés de Lille. Et lui de me rétorquer qu’il en a tout à fait le droit. Et moi de lui renvoyer la balle et ainsi de suite. Suite à quoi je suis prise à parti par un couple qui me balance textuellement ceci :

« Il ne fait rien de mal, il apporte un peu de bonheur aux enfants pour Noël » (qui, n’en doutons pas, une fois la magie de Noël passée, l’animal sera soit ignoré ou, au pire des cas, abandonné comme la petite dernière que j’ai recueilli il y a un mois et demi). 
 
« Faut pas vous énerver madame, le monsieur essaie de gagner un peu d’argent, c’est la crise pour tout le monde » (Ah bon ? En se faisant reproduire des animaux de manière plus ou moins intentionnelle et en les exploitant de la sorte ? La crise a bon dos, ma bonne dame !)

Je leur rétorquai qu’un lapin n’est aucunement destiné aux enfants car, une fois la maturité sexuelle atteinte, ils ne sont plus de si adorables peluches. Ça demande beaucoup d’entretien et de suivi. Une fois que les gens s’en rendent comptent, ils les balancent dans des poubelles ou dans un bois en pensant qu’ils pourront retrouver leur état naturel – ce qui est faux bien entendu. Et parfois ils les tuent, tout simplement.

Je ne sais pas si c’est dû au fait que je suis devenue une végétarienne convaincue ou bien parce que j’ai toujours été sensible à la cause animale ? Mais il est vrai que je suis de moins en moins tolérante face à cette marchandisation à outrance ; l’animal n’étant devenu qu’un objet et non plus un être vivant sentient*. C'est pour ça également que j'évite au maximum les animaleries.

Remarquez que j’ai la même considération pour les êtres humains fragilisés – enfants qu’on maltraite, SDF sur lesquels on passe sans même jeter un coup d’œil, femmes enceintes à qui on ne cède pas la place dans les transports en communs ou qu’on bouscule méchamment, etc.

Et, pour finir, le site Marguerite & Cie, extrêmement bien fait, rappelle régulièrement la campagne suivante, que ce soit pour Noël comme ici, ou pour Pâques : un lapin n’est pas un jouet, si vous voulez un animal, achetez plutôt une peluche à vos enfants.

Avoir un animal chez soi est un acte réfléchi et responsable. Pensez-y avant d’agir sur un coup de tête.

J’ajouterai que si ça avait été des chatons ou des chiots, par exemple, j’aurai agi de même.

Et si vous voulez vraiment un animal, il y a en beaucoup dans les associations, les refuges ou la SPA, qui ne demandent qu'à être adoptés...

* sentience : capacité à ressentir la douleur, et des émotions. Terme surtout utilisé dans le domaine de l'éthique animale.

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