Une fois de plus, le bus tarde ; une fois de plus, une fois de trop – panne, encore ? C'est bien ma veine ! Je rebrousse chemin pour me faire déposer par mon chauffeur, accessoirement mon frère. Et c'est parti. Entre temps nous embarquons également un homme et une demoiselle qui attendaient comme moi à l'arrêt d'autocar.
Et me voici donc partie pour une soirée remplie de scènes assez cocasses.
Un jeune type, vraisemblablement éméché, la clope à la main, ainsi qu'un verre de bière, cherche quelque chose ou quelqu'un lorsqu'on le voit déambuler entre rue Royale et rue Doudin. Et c'est le cas puisqu'il me demande si je n'ai pas vu passer un type avec une barbe et un t-shirt rayé. Après ma réponse négative, le voilà qui repart de plus belle, sans avoir touché à sa clope ou à son demi. Je le regarde de loin, amusée. Va t'il retrouver son t-shirt rayé ?
Ce que j'aime aussi dans ce bar, c'est qu'on peut à la fois y croiser de parfaits inconnus, qu'on ne reverra jamais, qui peuvent se montrer charmants, enjôleurs, ou un peu lourds mais aussi des habitués tel que ce passionné de cinéma, comme moi, et avec qui c'est toujours un plaisir d'évoquer l'univers singulier de David Lynch ; de parler de l'âge d'or des années 50 – Nouvelle Vague, Mankiewicz, Frank Capra, ou encore le cinéma coréen que je connais très mal, voire pas du tout.
Puis, puisqu'il faut bien repartir chez soi, faute de moyen de locomotion personnel, faute de permis, je regarde l'horloge du bistrot, en avance de 10 minutes, comme toujours, et je me décide à quitter ma « résidence secondaire ». Pour une fois il ne pleut pas : c'est déjà ça. Dehors, ça fume sec, filles et garçons à l'unisson pour regarder discrètement les passants de leur propre sexe. C'est ça aussi le vieux Lille. Ça peut être aussi très très gai(y).
A deux ou trois reprises, je croise des groupes de jeunes qui transfèrent de l'alcool dans des bouteilles en plastique avant de se permettre une généreuse rasade. La nuit est chaude, elle est sauvage... dit cet adage tiré du Top 50, et je suis sûre qu'elle le sera.
Rue Esquermoise, un petit groupe s'amuse à marcher comme Charlie Chaplin. Pour l'avoir essayé, je sais que l'exercice est difficile. Je souris. Décidément, cette nuit est vraiment étrange.
Et ça ne s'arrête pas là :
Lorsque je remonte du métro, je croise un black tranquille qui descend l'escalator en rappant allégrement et plutôt pas mal si j'entends la voix mélodieuse et la rythmique précise. Cela efface ma tentative lamentable de fourguer une pièce de 10 francs dans le distributeur de tickets de Transpole, après que l'on m'ait également fourgué cette pièce, dans la journée sans doute. Je décide finalement de la garder en songeant à l'anecdote des 1 euro 52. Deviendra t-elle un porte bonheur ? Qui sait...
Croyez-vous que dans le bus, cette étrange soirée s'achève ? Et bien non, la revoilà la petite vieille arnachée de 3 gros sacs, voyageuse régulière s'il en est, mais qui se tape la discute avec le chauffeur tandis que son arrêt est arrivé. Il faut bien faire « durer » le plaisir des autres voyageurs, fatigués, qui ont hâte de rentrer chez eux.
Et pour clore le tout, j'ai bel et bien failli louper mon arrêt, à rêvasser par delà la vitre...
Voilà, une nouvelle fois des petites brèves, des anecdotes qui m'amusent, que j'observe et que je note pour retranscrire ici. Une fois de plus, sans doute une fois de trop, mais cette soirée était assez particulière, pour d'autres raisons d'ailleurs.
Mais chut. Je n'en dirais pas plus.
4 Avis intrépides:
quel sens du teasing !!
Si on veut... puisque finalement je n'ai toujours rien dit ;)
c'est bien ça le pb !! ;)
Et c'est bien le but, anonyme...
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