Bilan de ces dernières
semaines :
2 queues de poisson dont une
assez méchante sur un couloir de bus par un immatriculé 75 qui pile juste en
face de moi. Pour le coup, je pile aussi méchamment pour éviter la collision
inévitable : vélo contre pare-choc de grosse cylindrée : le match est
inégal. Tout cela pour que le chauffard chauffeur puisse récupérer une femme
qui fait les cent pas sur le trottoir. C’eut Ă©tĂ© trop lui demander d’attendre
que je passe le feu vert pourtant si proche – zone hors de danger pour moi.
Pensez : attendre 15 secondes ! Notons au passage, que les couloirs
de bus sont devenues, in fine, des zones
de non droit ici comme ailleurs.
Le lendemain, on prend les
mĂŞmes (ou presque) et on recommence (ou presque) puisque cette fois mon
chauffeur me double brutalement au virage, tout cela pour piler face Ă deux
piĂ©tons qui traversent tranquillement, tandis que j’avais bien annoncĂ© ma
volonté de tourner à droite. Dieu merci, les réflexes sont là , ainsi que les
freins. Ne jamais lésiner sur la qualité des freins.
2 portières qui s’ouvrent
brutalement au moment oĂą j’arrive Ă hauteur sur la piste cyclable – rĂ©flexes de
survie : je donne un coup sur le guidon pour éviter la collision fatale,
malgré mon casque. Aucune excuse attendue ; aucune excuse reçue, bien
entendu. On me lance un regard du style « qu’est-ce que je fous
lĂ ? ». Pourtant je suis
bel et bien sur cette maudite piste dĂ©diĂ©e aux vĂ©los (ou pas…).
Sans compter le nombre
incalculables de piétons qui :
-
Traversent sans regarder comme si la rue était
une gigantesque zone piétonnière, y compris, et surtout quand le petit bonhomme
est rouge. On n’est pas Ă Berlin, ni Ă Amsterdam ; c’est sĂ»r !
-
Traversent en regardant constamment leur smartphone,
cette plaie des temps modernes. La vie réelle est devenue virtuelle. Ils en
oublient que le choc peut ĂŞtre fatal.
-
Traversent de manière aléatoire, en zigzag ou en
diagonale : c’est bien plus marrant ! Bien plus dĂ©concertant pour
analyser la trajectoire.
-
Qui fait exprès de traverser quand le vélo
arrive Ă vivre allure – les pervers du quotidien qui s’ennuient tellement
qu’ils s’amusent Ă mettre en danger leur propre vie, mais aussi celle des autres.
N’oublions pas non plus les
bagnoles garĂ©es sur les pistes vĂ©los et jure par « j’en
ai pour 2 minutes ». Ceux
qui vous grillent la priorité sous prétexte que vous êtes sur deux roues, ou
qui vous frĂ´lent Ă 10 centimètres en pensant qu’elles ont largement le temps
tandis que la voiture de face ne semble pas vouloir céder du terrain.
Note finale, nos amis de la
marĂ©chaussĂ©e vous font la morale pendant les vacances de NoĂ«l – rues dĂ©sertes,
pas un chien, un chat, nada, wallou
en vous prĂŞtant des intentions Ă la « Minority
Report » : parce que oui, vous dĂ©passez les voitures Ă l’angle
Sébastopol puis attendez que le feu soit vert pour démarrer au quart de tour
tandis que les quelques conducteurs derrière vous ont peu de patience. Alors OUI
AUSSI, vous grillez le feu Ă droite, parce que, bien que vous indiquiez votre
intention du bras pour tourner, la voiture à côté vous serre contre la bordure
du trottoir comme s’il avait le feu au cul, ou le diable aux trousses. Alors NON,
TANT PIS, vous n’attendez plus le feu vert pour dĂ©boĂ®ter. Il en va de votre
sĂ©curitĂ© et vous n’avez aucunement envie de tester les rebords du trottoir.
Bref, voilà la recette idéale
du cycliste en milieu urbain, jungle de bitume et d’asphalte. Et, n’en dĂ©plaise
Ă Martine Aubry, Lille n’est
certainement pas une ville de vĂ©lo. D’ailleurs, pourquoi on ne fait pas plus
appel aux cyclistes du quotidien pour conseiller sur des trajets, hein ?
Sans compter la pollution des
pots d’Ă©chappement… Par exemple, le bus qui dĂ©marre et vous envoie des particules
pas élémentaires.
Je râle certes. Il y a bien sûr
des automobilistes au civisme poli qui vous remercient ou qui vous cèdent la
priorité ; des piétons qui vous sourient lorsque vous freinez pour les
laisser passer – freins qui crissent. Mais je dĂ©fie le citoyen lambda d’enfourcher
un cycle durant un mois, voire deux pour comprendre ce qu’est d’ĂŞtre entre le
marteau et l’enclume : trop lent pour les 4 roues ; trop rapide pour
les bipèdes. Ni piĂ©tons, ni automobilistes, nous sommes les « bâtards de la route », un
être hybride entre centaure et tortue ninja fluo casquée.
Merci donc Ă ce monsieur ce
matin-là qui a ouvert la portière de manière barbare, en me regardant comme si
j’Ă©tais la fautive. Sans compter la charmante dame qui sort du parking du
supermarchĂ© en m’assĂ©nant un « la
route c’est la route », m’obligeant Ă me faire toute petite sur ma
pauvre piste peinturlurée.
A croire que le nouveau plan de
circulation rend les gens dingues… Et qu'on a dĂ©cidĂ© que la chasse aux cyclistes Ă©tait ouverte !
Ci-dessous une petite vidéo ma foi révélatrices des us et coutumes. Nous ne sommes décidément pas chez nos amis bataves et teutons.
Et dire aussi qu’Ă la base je
voulais vous parler de notre nouveau pensionnaire. Une petite furie, une vraie
pile Ă©lectrique dont le nom est celui d’un hĂ©ros de comic book : saurez-vous le retrouver ?