mardi 21 février 2017

Chasse aux cyclistes ouverte




Bilan de ces dernières semaines :
2 queues de poisson dont une assez mĂ©chante sur un couloir de bus par un immatriculĂ© 75 qui pile juste en face de moi. Pour le coup, je pile aussi mĂ©chamment pour Ă©viter la collision inĂ©vitable : vĂ©lo contre pare-choc de grosse cylindrĂ©e : le match est inĂ©gal. Tout cela pour que le chauffard chauffeur puisse rĂ©cupĂ©rer une femme qui fait les cent pas sur le trottoir. C’eut Ă©tĂ© trop lui demander d’attendre que je passe le feu vert pourtant si proche – zone hors de danger pour moi. Pensez : attendre 15 secondes ! Notons au passage, que les couloirs de bus sont devenues, in fine, des zones de non droit ici comme ailleurs.

Le lendemain, on prend les mĂŞmes (ou presque) et on recommence (ou presque) puisque cette fois mon chauffeur me double brutalement au virage, tout cela pour piler face Ă  deux piĂ©tons qui traversent tranquillement, tandis que j’avais bien annoncĂ© ma volontĂ© de tourner Ă  droite. Dieu merci, les rĂ©flexes sont lĂ , ainsi que les freins. Ne jamais lĂ©siner sur la qualitĂ© des freins.

2 portières qui s’ouvrent brutalement au moment oĂą j’arrive Ă  hauteur sur la piste cyclable – rĂ©flexes de survie : je donne un coup sur le guidon pour Ă©viter la collision fatale, malgrĂ© mon casque. Aucune excuse attendue ; aucune excuse reçue, bien entendu. On me lance  un regard du style « qu’est-ce que je fous lĂ  ? ».  Pourtant je suis bel et bien sur cette maudite piste dĂ©diĂ©e aux vĂ©los (ou pas…).

Sans compter le nombre incalculables de piĂ©tons qui :

-          Traversent sans regarder comme si la rue Ă©tait une gigantesque zone piĂ©tonnière, y compris, et surtout quand le petit bonhomme est rouge. On n’est pas Ă  Berlin, ni Ă  Amsterdam ; c’est sĂ»r !

-          Traversent en regardant constamment leur smartphone, cette plaie des temps modernes. La vie rĂ©elle est devenue virtuelle. Ils en oublient que le choc peut ĂŞtre fatal.

-          Traversent de manière alĂ©atoire, en zigzag ou en diagonale : c’est bien plus marrant ! Bien plus dĂ©concertant pour analyser la trajectoire.

-          Qui fait exprès de traverser quand le vĂ©lo arrive Ă  vivre allure – les pervers du quotidien qui s’ennuient tellement qu’ils s’amusent Ă  mettre en danger leur propre vie, mais aussi  celle des autres.

N’oublions pas non plus les bagnoles garĂ©es sur les pistes vĂ©los et jure par  « j’en ai pour 2 minutes ». Ceux qui vous grillent la prioritĂ© sous prĂ©texte que vous ĂŞtes sur deux roues, ou qui vous frĂ´lent Ă  10 centimètres en pensant qu’elles ont largement le temps tandis que la voiture de face ne semble pas vouloir cĂ©der du terrain.

Note finale, nos amis de la marĂ©chaussĂ©e vous font la morale pendant les vacances de NoĂ«l – rues dĂ©sertes, pas un chien, un chat, nada, wallou en vous prĂŞtant des intentions Ă  la « Minority Report » : parce que oui, vous dĂ©passez les voitures Ă  l’angle SĂ©bastopol puis attendez que le feu soit vert pour dĂ©marrer au quart de tour tandis que les quelques conducteurs derrière vous ont peu de patience. Alors OUI AUSSI, vous grillez le feu Ă  droite, parce que, bien que vous indiquiez votre intention du bras pour tourner, la voiture Ă  cĂ´tĂ© vous serre contre la bordure du trottoir comme s’il avait le feu au cul, ou le diable aux trousses. Alors NON, TANT PIS, vous n’attendez plus le feu vert pour dĂ©boĂ®ter. Il en va de votre sĂ©curitĂ© et vous n’avez aucunement envie de tester les rebords du trottoir.

Bref, voilĂ  la recette idĂ©ale du cycliste en milieu urbain, jungle de bitume et d’asphalte. Et, n’en dĂ©plaise Ă  Martine Aubry, Lille n’est certainement pas une ville de vĂ©lo. D’ailleurs, pourquoi on ne fait pas plus appel aux cyclistes du quotidien pour conseiller sur des trajets, hein ?

Sans compter la pollution des pots d’Ă©chappement… Par exemple, le bus qui dĂ©marre et vous envoie des particules pas Ă©lĂ©mentaires.

Je râle certes. Il y a bien sĂ»r des automobilistes au civisme poli qui vous remercient ou qui vous cèdent la prioritĂ© ; des piĂ©tons qui vous sourient lorsque vous freinez pour les laisser passer – freins qui crissent. Mais je dĂ©fie le citoyen lambda d’enfourcher un cycle durant un mois, voire deux pour comprendre ce qu’est d’ĂŞtre entre le marteau et l’enclume : trop lent pour les 4 roues ; trop rapide pour les bipèdes. Ni piĂ©tons, ni automobilistes, nous sommes les « bâtards de la route », un ĂŞtre hybride entre centaure et tortue ninja fluo casquĂ©e.

Merci donc Ă  ce monsieur ce matin-lĂ  qui a ouvert la portière de manière barbare, en me regardant comme si j’Ă©tais la fautive. Sans compter la charmante dame qui sort du parking du supermarchĂ© en m’assĂ©nant un « la route c’est la route », m’obligeant Ă  me faire toute petite sur ma pauvre piste peinturlurĂ©e.

A croire que le nouveau plan de circulation rend les gens dingues… Et qu'on a dĂ©cidĂ© que la chasse aux cyclistes Ă©tait ouverte !

Ci-dessous une petite vidéo ma foi révélatrices des us et coutumes. Nous ne sommes décidément pas chez nos amis bataves et teutons.


Et dire aussi qu’Ă  la base je voulais vous parler de notre nouveau pensionnaire. Une petite furie, une vraie pile Ă©lectrique dont le nom est celui d’un hĂ©ros de comic book : saurez-vous le retrouver ?