mardi 7 octobre 2014

My Summer in Berlin - Day 2 : où comment je suis tombée en amour, comme disent nos cousins Québecois.


Je n’ai jamais cru aux coups de foudre, faute sans doute de n'y avoir moi-même pas succombé ne serait-ce qu’une seule fois dans ma vie. Et d’ailleurs, à proprement parler, je ne dirai pas que j’ai eu un, véritable coup de foudre pour cette ville. Mais il faut tout de même l’admettre : de Berlin, I fell in love, deeply, madly truly. Et bien voilà, on y était, me voilà donc follement amoureuse d’une grande dame au bout du 2ème jour. Déjà j'avais quand même senti les prémices la veille, lorsque mon avion avait atterri – un vol de nuit, c’est toujours sehr romantisch.

Pourtant on ne peut pas dire que ce 2ème jour avait bien commencé. Parce que je suis une grande phobique des transports en commun, à voile, à plumes et que sais-je encore, j’avais opté pour la solution de facilité, en l’occurrence me rendre chez mon hôte le lendemain matin avec un œil plus vif, l’espérais-je.

C’est sans compter ma malchance coutumière, pire que du mauvais chewing gum collé à la semelle de mes baskets. 
 
Déjà, pour commencer, il pleuvait ! Certes, ça ne me changeait guère de mon climat nordiste. Certes, donc, je n'avais qu'une seule chose à faire... me rendre dans le premier centre commercial pour faire l’acquisition… d’un magnifique parapluie bleu pétant. C’est après que les choses se sont gâtées parce que, après avoir pourtant bien suivi les indications, je n’avais aucune idée d’où pouvait se situer la Verdener Strasse, où je devais me loger. Pas grave, j’ai le numéro de mon hôte… sauf qu’il me manquait un chiffre ! Je vous épargne les stratagèmes par lesquels j'ai du passer, mais je finis par obtenir un numéro complet et mon hôtesse vint me chercher 15 minutes plus tard. 
 
Je commencerai donc mon périple touristique l’après midi après m’être restaurée avec une spécialité typique de là-bas…. Un kebab, enfin « vegeterier » pour ma part.

Il y a une chose tout bonnement incroyable à savoir sur Berlin, c’est qu’il est quasiment impossible de se perdre dans le réseau dense des S-Bahn, U-Bahn et tramway. Enfin quand je dis quasi, vous me comprenez, n’est-il pas ?
 
De l’Alexanderplatz, je retiendrai l’atmosphère électrique, mutli-culturelle. Animé non seulement par les touristes en goguette, mais aussi par toutes sortes de musiciens-plasticiens-mimes-vendeurs de currywurst. Des rencontres furtives et souriantes – un jeune bulgare qui me demande de le prendre en photo sur son smartphone plus que fatigué et ceci dans un anglais des plus parfaits, que bon nombre de mes concitoyens en rougiraient. Un SDF qui m’a demandé d’où je venais. Un groupe de jeunes turcs qui m’ont fait écouter leur « arabisch » électro. Une petite vieille qui circulait sur son fauteuil roulant à la recherche des consignes perdues. Car il faut savoir que toutes les bouteilles sont consignées là bas, verres ou plastiques peu importe. 2 « buckets guys » chevronnés qui ont joué une mini battacuda sur des seaux en plastique reconvertis en instruments de musique.

Puis en longeant le Rote Rathaus, la rencontre improbable avec deux semblants de « pousse pousse » tirés par d’athlétiques allemands - une autre façon de visiter la ville et un quartier atypique reconstruit pour le bonheur des touristes, mais pas forcément celui des habitants, excédés sans doute de se voir régulièrement envahi par une horde de Nikon, Fujifilm, Olympus et autres placement de produits.


 En revenant, parce que décidément je ne pouvais pas quitter l’Alexanderplatz de manière aussi cavalière, un spectacle de mimes donnés par des étudiants voulant se faire un peu d’argent de poche afin de poursuivre leur « on the road again ». Enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre dans ma parfois mauvaise interprétation de la langue. Dieu sait si ma prof m’a particulièrement traumatisé alors que, tout compte fait, j’ai encore de beaux restes, entre les formules de politesse « bitte », « danke » « entschuldigung » et la phrase la plus cool qui soit pour moi : « ich bin vegeterier » pour signaler que désormais mon corps se refusait à ingérer tout type d’animal. D’ailleurs, au paradis des vegans de tous poils , les gens ne m’ont pas abreuvé d’un sempiternel  « mais tu manges du poisson quand même ? » (avec sa variable « mais tu manges du poulet quand même ? ») ; ou encore ne m’ont pas regardé comme si j’étais un extraterrestre tombée d’une étrange planète.

Et pour terminer ma longue après midi de fiançailles berlinoises – ou d'entamer ma soirée, au choix, pas de dernier verre mais un dernier concert. Des rappeurs très engagés politiquement, faisant intervenir les spectateurs en leur demandant d'écrire sur le trottoir ce qui leur passait par la tête, à l'aide de craies multicolores. Le public s'est  bien volontiers prêté au jeu. Et moi, ma petite voix intérieure me hurlait que moi aussi j'avais une furieuse envie d'écrire que  j'étais passée par là. Puis ça m'est passé.
 
C'est bien malgré moi que je me suis forcée à reprendre le chemin en sens inverse pour me remettre de ce flux d’émotions en écoutant Damien Rice et Anthony and the Johnsons.

Je ne savais par encore que la journée du lendemain serait encore plus riche en émotions.


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