Une fois n'est pas coutume, un deuxième billet de circonstance sur un fait d'actualité déjà évoqué ici et largement relayé par les média. A mon tour de rebondir, ou plutôt de bondir sur la dernière boulette en date. Qu'un ministre ne soit pas d'accord avec les propos d'une lauréate au Goncourt, c'est une chose, mais qu'il lui demande de respecter un devoir de réserve qui n'existe que dans ses rêves à ce monsieur, que je n'ai pas envie de nommer, ça s'appelle une connerie politique. En même temps, vu les dernières en date et la vitesse à laquelle elles sortent, on n'est plus à une près non ? Et bien non. Ça commence à suffire cette suffisance et ce mépris constant à l'égard des gens qui les ont élu et aux autres, ceux qui ne les ont pas élu.
Que je sache, le devoir de réserve concerne les représentants de la fonction publique. Il s'agit même d'une jurisprudence datant de 1935 imposant une certaine neutralité et un respect de la hiérarchie... mais je ne suis pas juriste de formation ; je ne m'étendrais donc pas là dessus. La définition commune est claire pour tout le monde, sauf pour ce cher ministre. Qu'on ose parler d'un tel devoir (?) pour une intellectuelle, un écrivain, dont l'existence même est de s'occuper des choses de l'esprit, de porter une réflexion personnelle à un ensemble plus vaste, c'est carrément n'importe quoi et je reste courtoise. Faut il que les artistes soient en faveur d'Hadopi pour que le gouvernement les avalise ? Faut il qu'on dise amen à tout pour qu'on soit regardé avec un peu de considération ?
De mémoire d'historienne, qui plus est passionnée de sciences politiques, je n'ai jamais vu un tel mépris des gouvernants envers un peuple. Enfin si, il y a deux siècles et demi ou presque. Cette nouvelle aristocratie, sûre de son bon droit, des deniers qu'elle dépense – les nôtres - a t'elle oublié qu'à force d'insulter l'intelligence des électeurs, ceux-ci vont finir par se lasser ? A force de prendre des vessies pour des lanternes, de faire croire qu'on a des compétences pour un poste à responsabilités ; à force de vouloir nous faire avaler que les auvergnats... bref de nous prendre pour des cons, bons qu'à la fermer ou dire " oui oui" sans réfléchir. La foule finit un jour par gronder...
Et puis cette dérive vers "tu n'as pas le droit de critiquer" me fait étrangement penser au non moins fameux "la France tu l'aimes ou tu la quittes " qui donne la nausée. Je pensais que nous étions en démocratie et qu'à fortiori, même quand on est pas d'accord, on doit tenir compte de toutes les opinions. D'ailleurs comment combattre les idées les plus abjectes si on les muselle constamment ? Je parle bien entendu d'un certain parti d'extrême qui, fut un temps, à force d'être blackboulé ou vilipendé a vu certainement son aura accroître de mauvaise manière par ce droit au débat qu'on lui refusait. Pourtant, je vous assure, je suis une humaniste et mieux encore, une démocrate qui aime son pays. Loin de moi l'envie de le quitter, ce pays, car ma vie de femme est ici, 36 ans tout de même que j'habite ici, et mon identité en tant qu'être façonné par les gens que j'ai rencontré, quitté ou détesté.
Je veux bien tolérer beaucoup de choses, mais la suffisance poussée à ce point, j'appelle ça cracher sur les gens.
Edit : aux dernières nouvelles, ce "cher" monsieur reconnaît avoir été un peu excessif dans ses propos. C'est le moins qu'on puisse dire !
4 Avis intrépides:
On pourrait en écrire des volumes sur la connerie des personnes qui sont censées nous représenter!
On remplirait toute l'encyclopediae universalis :p
Bien entedu je ne sais absolument pas de quoi tu parles.
L'info n'a pas encore fait le tour du monde.
Mais la facon dont tu rapportes le fait me donne juste envie de dire : "pince-moi, je reve"
Fab, je ne pense pas que l'info sera relayée jusqu'à chez toi. Il s'agit une nouvelle fois d'un problème franco-français et d'une énième connerie. ça s'enchaîne depuis quelques temps !
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