Certes, je ne vais pas faire dans la folle originalité avec ce billet de circonstance mais, que voulez-vous, j'ai quand même assisté à cet événement comme des millions de trentenaires ou de quarantenaires... euh moi donc. D'ailleurs je ne vais pas me lancer dans une analyse politique ni un exposé chronologique. Je voudrais juste retracer le mélange de sentiments qui s'est emparé de moi ce soir-là, comme sans doute pour quelques autres.
C'est par le biais de mon petit écran que j'ai pu voir la fin d'une époque. Il est clair aussi que, si l'occasion m'en avait été donnée, j'aurais aimé être au premier plan et, pourquoi pas, participer à la destruction du mur... même si je n'étais pas une allemande. Je ne le suis toujours pas et, à vrai dire, je suis fâchée avec la langue de Goethe.
Je venais de rentrer à la fac à l'époque depuis un mois à peine. Oui, nous étions bien plus fainéants qu'aujourd'hui et le premier semestre, pompeusement baptisé ainsi, était amputé d'un bon tiers.
Nous sentions que quelque chose de réellement important allait se passer. La révolution pacifique se mettait en marche. A l'est, le bloc chancelait sur ses bases et à l'ouest, rien de nouveau sous le soleil sinon ce sentiment extraordinaire de liberté que nous percevions inéluctablement. Ce vent de liberté qui soufflait dans nos cheveux et nos idées depuis des semaines, des mois, voire des années.
Mon père avait allumé la télévision comme chaque soir sur les informations, sauf que cette fois il y aurait plus que des gros titres et qu'en l'occurrence nous vivions l'événement en direct ou presque. Je me souviens parfaitement de ce mix entre ébahissement et allégresse. Je n'en croyais pas mes yeux de voir tous ces gens amassés là qui démolissaient pierre par pierre l'objet de la honte. Leur joie était la nôtre. Cette électricité palpable que nous sentions derrières nos écrans et à laquelle nous participions en discutant vivement autour de la table. Cette Vox Populi rejetant un vieux monde scindé en deux. Nous vivions leur liberté par procuration. Leur espoir était, en quelque sorte le nôtre. Même si, avec le recul maintenant, je me rends compte que cet espoir s'est amenuisé avec le temps et le triomphe insidieux du capitalisme tel que nous le connaissons avec toutes les ramifications que cela implique.
Je me souviendrais toujours quand le mur est tombé. Il faut dire aussi que ce triste 20ème siècle nous a donné peu d'aussi beaux souvenirs. 1989 fut une belle année, celle de mes 20 ans. Mes idéaux n'ont pas changé depuis.
4 Avis intrépides:
J'aimerais pouvoir dire que moi aussi je me rappelle de ca...
Malheureusement je suis trop jeune et je n'en ai aucun souvenir.
Qu'aurais-je a raconter dans quelques années ? que je me rappelle exactement ce qui c'est passe le 11 septembre 2001...
Niveau grand élan international d'espoir et de liberté on a vu mieux !
Cela me rappel des souvenirs malgres mon plus jeune age hihi
J'aurais aimé être née tout court!
@ Fab : on peut dire que le 21ème siècle à mal commencé en effet (pour mémoire il y a aussi le 11/9). C'est pas folichon tout ça, à croire que l'être humain est plutôt capable du pire que du meilleur.
@ Myu : j'ai lu ton billet. C'est dingue quand tu dis que tu as reçu ton premier choc politique à ce moment. Euh finalement, moi aussi j'avais le même âge (pas pour la chute du mur mais un autre moment de liesse)
@ Marine : si je ne m'abuse t'étais bien au chaud à ce moment là non ? Nom de Zeus, j'pourrais être ta mè... ta grande soeur c'est mieux ;)
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