Tous les jours ou presque, je la croise aux
abords de la gare SNCF. Parfois, elle s'absente quelques jours. Ou bien c'est
moi. Sans doute change t’elle de lieu, un endroit un peu plus passant, ou alors
elle est importunée par des jeunes qui n'ont rien d'autre à faire. Mais tous
les jours de la semaine, ou presque, notre petit rituel.
J'arrive à toute allure, à peine essoufflée ;
parfois agacée par une queue de poisson ou bien encore un piéton tête en l'air
qui traverse la rue en diagonale sans faire attention ; ou alors un feu vert
qui passe au rouge au moment où j'arrive. Ou, tout simplement, parce que je
suis en retard, comme souvent. Enfin plutôt sur le fil.
Tous les jours, ou presque, le même rituel où
elle répond à mon bonjour tonitruant du matin, mais surtout son doux sourire et
ce regard qui a du en voir d'autres, pas forcément des plus jolies.
Elle a un accent chantant des gens venus
d'Europe de l'Est. Elle semble sans âge et rayonne de bienveillance. D'ailleurs
une photographe de mes amies souhaite l’immortaliser sur son argentique.
Parfois, je lui donne un ticket restaurant.
D'autres fois une pièce, ou deux. Mais souvent une bouteille d'eau qu'elle
conserve, je le vois.
C’est vrai, ce n'est qu'une SDF, mais c'est
avant tout un être humain. D'autres me rétorqueront qu'elle n'à qu'à
travailler. Moi je leur répondrai qu'on ne connais pas la vie des gens, qu'on
ne peut pas savoir tout ce qu'ils ont vécus et qu'il est toujours plus facile
de juger sans comprendre. Et je me dis aussi, que faire la manche, c'est un
métier. Et que moi, je ne sais pas si je pourrais y arriver.
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