Ce
week-end, j’ai été à la fois témoin et actrice d’une scène
plus qu’agaçante ; le genre de scène qui vous fait voir
rouge.
La
municipalité de Lille ayant publié un arrêté concernant
l’interdiction de vendre des animaux sur les marchés, quelle ne
fut ma surprise de tomber nez à nez sur un vendeur à la sauvette en
longeant une des nombreuses allées du marché de Wazemmes.
Faut-il rappeler que j’y suis pendue tous les dimanches à la fois
pour nourrir l’humaine de compagnie et les trois pique-carottes ?
Je ne puis évidemment qu’applaudir un tel arrêté car mon cœur
se serrait à chaque fois que je passais devant les camionnettes où
dormaient chiots, chatons, lapins, canards ou poules.
Il
y avait bien une dizaine de lapins mis à la vente, d’environ 6
mois, entre noir et gris loutre. Je suppose de la même portée –
sans doute nés d’un « accident »
malheureux.
La
moutarde commençant à me monter au nez, je continue mon chemin,
tout en rongeant mon frein. Bien sûr les gens s’arrêtent en
s’extasiant sur les pauvres lapins entassés dans deux minuscules
cages au bon vouloir du temps glacial. Ils
sont tellement mignons !
Je
finis par faire demi tour, me campe devant le vendeur en lui
indiquant tout de même que la vente d’animaux est illégale
désormais sur les marchés de Lille. Et lui de me rétorquer qu’il
en a tout à fait le droit. Et moi de lui renvoyer la balle et ainsi
de suite. Suite à quoi je suis prise à parti par un couple qui me
balance textuellement ceci :
« Il
ne fait rien de mal, il apporte un peu de bonheur aux enfants pour
Noël » (qui, n’en doutons pas, une
fois la magie de Noël passée, l’animal sera soit ignoré ou, au
pire des cas, abandonné comme la petite dernière que j’ai
recueilli il y a un mois et demi).
« Faut
pas vous énerver madame, le monsieur essaie de gagner un peu
d’argent, c’est la crise pour tout le monde »
(Ah bon ? En se faisant reproduire des animaux de manière plus
ou moins intentionnelle et en les exploitant de la sorte ? La
crise a bon dos, ma bonne dame !)
Je
leur rétorquai qu’un lapin n’est aucunement destiné aux enfants
car, une fois la maturité sexuelle atteinte, ils ne sont plus de si
adorables peluches. Ça demande beaucoup d’entretien et de suivi.
Une fois que les gens s’en rendent comptent, ils les balancent
dans des poubelles ou dans un bois en pensant qu’ils pourront
retrouver leur état naturel – ce qui est faux bien entendu. Et
parfois ils les tuent, tout simplement.
Je
ne sais pas si c’est dû au fait que je suis devenue une
végétarienne convaincue ou bien parce que j’ai toujours été
sensible à la cause animale ? Mais il est vrai que je suis de
moins en moins tolérante face à cette marchandisation à outrance ;
l’animal n’étant devenu qu’un objet et non plus un être
vivant sentient*.
C'est pour ça également que j'évite au maximum les animaleries.
Remarquez
que j’ai la même considération pour les êtres humains fragilisés
– enfants qu’on maltraite, SDF sur lesquels on passe sans même
jeter un coup d’œil, femmes enceintes à qui on ne cède pas la
place dans les transports en communs ou qu’on bouscule méchamment,
etc.
Et,
pour finir, le site Marguerite & Cie, extrêmement bien fait, rappelle régulièrement la campagne
suivante, que ce soit pour Noël comme ici, ou pour Pâques : un
lapin n’est pas un jouet, si vous voulez un animal, achetez plutôt
une peluche à vos enfants.
Avoir
un animal chez soi est un acte réfléchi et responsable. Pensez-y
avant d’agir sur un coup de tête.
J’ajouterai
que si ça avait été des chatons ou des chiots, par exemple,
j’aurai agi de même.
Et si vous voulez vraiment un animal, il y a en beaucoup dans les
associations, les refuges ou la SPA, qui ne demandent qu'à être
adoptés...
*
sentience : capacité à ressentir la douleur, et des émotions.
Terme surtout utilisé dans le domaine de l'éthique animale.
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