Protagonistes :
Moi,
juchée sur mon bolide, arrivant par la
rue Molinel, le
plus court chemin pour arriver à la gare le matin.
Eux,
trois jeunes d’à peine vingt ans qui
fument un tabac d’origine non contrôlé sur le trottoir, face à
la gare.
-
Et madame, c’est interdit de rouler en vélo sur le trottoir et
dans la gare, dixit celui du milieu qui me regarde, goguenard.
Moi,
mal dormi ; mal au crâne ; pas décidée à m’en laisser
compter – pas d'humeur quoi :
-
Ferme ta bouche et occupe-toi de ce qui te regarde.
Car
de une, s’il est vrai que j’arrive en vélo sur le trottoir, je
pose toujours pieds à terre dès que j’arrive aux abords de la
gare de Lille Flandres,
soit tout au plus deux mètre de trottoir ; et de deux, je fais
toujours bien attention aux piétons – Dieu sait si parfois c’est
difficile de passer dans la masse de ceux qui ont eu leur train et
qui s’en foutent que vous loupiez le vôtre ; de trois, je
salue toujours ma petite et vieille Sans
Domicile Fixe mais
Sourire Toujours au Visage.
Je
suis tombée sur l’espèce en voie d’apparition qui se reproduit
de manière exponentielle, l’emmerdeur urbain, celui qui a décidé
de faire chier ses concitoyens qui ne leur demandent rien et surtout
pas d’être accosté ainsi sur le chemin de travail.
Surpris
parce que je lui réplique, aussitôt cette réponse d’une
intelligence profonde d’un gamin à peine pré-pubère :
-
Nique ta mère !
Je
ne me démonte pas ; j’aurais pu lui répondre « j’ai
déjà niqué ta mère », non,
je me rends sur les points presses gratuites pour prendre mon « 20
minutes », le « direct
Lille » et le
« métro-news »
que je distribue ensuite à mes collègues… ah non, pas de
« métro-news »
aujourd’hui. Je croise l’un des
distributeurs de journaux gratuits en lui indiquant qu’il y a
toujours un crétin pour emmerder celui qui ne demande rien, rien
sauf d’aller travailler en paix. Puis je continuer pour me rendre
sur mon quai habituel. L’autre continue de me lancer des phrases
toujours aussi fleuries à la NTM.
Et
je me retourne pour lui lancer un péremptoire « Change
de vocabulaire, t'es vraiment limitée ! ».
Moralité :
même si vous sentez con(nes) parfois, y aura toujours plus con que
soi.
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