Lundi
A
l'arrêt du feu, j'attends sagement, juchée sur mon VTT, et je
distingue un attroupement juste en face. Deux camionnettes de
policiers et deux autres qui arrivent en trombe, sirènes hurlantes.
Lorsque je longe la rue Inkerman, le chemin habituel pour
rentrer chez moi, je jette un œil rapide à ma droite et constate la
scène : 4 policiers tentant de maîtriser un jeune homme qui
hurle et insulte à tout va. Spectacle presque ordinaire dans
laquelle la foule, les badauds, s'arrêtent volontiers et y
assistent, comme au spectacle, comme à la télé, sauf que là c'est
la réalité.
Mardi
Je
quitte le travail plus tôt pour raisons pinpinesques – un
rendez vous chez le véto. Pour une fois il y a de la place dans le
wagon à vélos et j'ai pu accrocher le mien sans problème, ni
heurts ni négociations. Arrivés en gare de Lille Flandres, je me
lève afin de décrocher pour récupérer mon bien, mon moyen de
locomotion et, en regardant autour de moi, je finis par sourire :
tous mes co-voyageurs sont penchés sur leur smartphones – à celui
qui envoie un SMS ; à l'autre qui surfe sur Internet
quand la Wi-fi ou la 3G le permettent ; ou encore
à celle qui joue à un de ces jeux addictifs. Moi même je viens de
ranger bien sagement mon téléphone dans son étui protecteur, non
sans avoir consulté mails et joué à un de ces jeux addictifs
durant le trajet.
Et
je me fais cette réflexion : « on a jamais été
autant à l'ère de la communication, et aussi peu communiqué en
vérité ! »
Jeudi
Comme
tous les jours, je longe le canal qui me mène sur mon lieu de
travail. De l’œil gauche, j'entr'aperçois 3 gamins, des ados, pas
plus de 14/15 ans, et une forme allongée dans le parking et sur
laquelle l'un des jeunes donne de violents coups de pieds. Est-ce un
chien ? En tous cas, j'entends un hurlement s'élever, comme une
longue plainte. La plainte de celui que l'on frappe, que l'on
martyrise.
Aussitôt
mon sang ne fait qu'un tour. Aussitôt, je fais demi-tour. Sur mon
vélo, même pas peur. Je m'approche de l'endroit où mes 3 lascars
ont disparus, ainsi que la forme étendue sur le sol. Puis je les
vois, contre le mur, mais plus de forme humaine ni animale. Les 3
lascars éclusent une bouteille de bière. La forme allongée a
repris place au dos de celui qui frappait naguère, un sac. Un
vulgaire sac à dos.
Je
repars, soulagée mais interloquée : à peine 9 heures, de
l'alcool, 14/15 ans ! Et aussi, quelle idée de hurler comme si
quelqu'un était vraiment en danger ?
Mon
cœur, qui battait la chamade – l'adrénaline – va attendre
encore un peu avant de reprendre un rythme normal.
2 Avis intrépides:
Ouf! Ces petits jeunes ont tendance à hurler comme des malades des fois pour rien, juste comme ça. Et l'alcool! Si tôt! Si jeune! Je me demande ce qu'ils ont dans la tête pour agir de la sorte. C'est un grand mystère pour moi.
Ton aventure dans le wagon me parle... Ici aussi, les gens sont nombreux à rester scotcher à leur téléphone intelligent dans le transport en commun. Mais ils sont aussi nombreux à avoir un bouquin ou un journal dans les mains :) Et ça, ça me fait sourire!
L'épisode des smartphones est en effet symptomatique de l'époque dans laquelle on vit (et je ne m'exclus pas puisque je suis également quelqu'un de connectée). l'autre moitié du wagon regardait dans le vague - on rentrait du boulot donc plutôt fatigués.
Enregistrer un commentaire