Je ne pensais pas revenir aussi vite ici, mais ce soir j'ai été témoin d'une scène mignonne, de celles qui vous font sourire, alors que tout le monde autour de soi ne fais attention à rien sauf à l'affichage des métros qui se succèdent avec plus ou moins de lenteur.
Plantons le décor : le décor urbain d'une capitale européenne, celle où je vis depuis déjà deux ans. Tiens, d'ailleurs à ce sujet, il faudrait que je le traite ce sujet justement : mes premières impressions et réflexions sur ma vie en Belgique, parce qu'il y a de quoi faire un comparatif entre les casse-têtes administratifs entre ces deux pays voisins. Mais voilà : je repousse toujours aux calendes grecques.
Donc, je pars du travail, tard encore, enfin encore plus tard que je ne l'avais prévu. Direction Rogier qui est tout à côté de mon entreprise.
Je me plante sur le quai, regardant machinalement le panneau d'affichage qui m'indique une attente de 3 minutes avant le prochain passage de la rame qui m'amène à Art-Loi, point central s'il en est puisque tout le monde ou presque descend pour reprendre une autre ligne. Je viens juste de louper le métro précédent, le temps que je le remarque, que je finisse de descendre et que je bipe ma carte, le voilà qui ferme ses portes et qui file tel un guépard qui vient enfin de trouver sa proie... mais je m'égare. En vérité ce métro était un vieux coucou qui continue à rouler sur les rails on ne sait comment.
Perdue dans ma musique électronique, je ne les remarque pas, pas tout de suite en tout cas et je suppose qu'autour de moi personne n'observe personne. Mais depuis que j'écris je crois, je ne peux m'empêcher de croquer mes contemporains au détour d'une rue, d'un bar ou d'un restaurant. Partout en fait.
Ils sont deux. Deux couples. Enfin, le deuxième je n'en suis pas si sûre, peut-être les prémices.
Le premier est sur ma gauche, en face de mon quai. Un couple d'une cinquantaine d'année. La femme s'approche de son mari en lui caressant la joue, puis en s'approchant de lui et en l'embrassant tendrement un peu plus haut que la joue. j'esquisse un sourire. On dirait qu'ils sont seuls au monde.
Puis mon regard se reporte sur ma droite, toujours sur le même quai. Je vois une jeune femme, la trentaine, qui fait les cent pas en discutant au téléphone. Scène suivante : je note un jeune homme derrière le tourniquet qui fait demi-tour et lui parle au dessus de la vitre, son badge de société tressautant un peu sur sa poitrine. La jeune femme a un grand sourire. Elle raccroche aussitôt et commence à parler au jeune homme. Je pense qu'ils sont deux collègues, même si je n'ai pas vu de badge autour du coup de la femme - elle est de trois-quart. J'imagine donc qu'il l'a raccompagné jusqu'au quai pour lui dire "au revoir, à demain" avant de se raviser. N'empêche que leur conversation que je devine plus que je ne comprends a quelqu'un chose de léger. Comme un de ces flirts de printemps. Et mon instinct parfois ne ment pas : en effet, au moment de remonter, le jeune homme se retourne sur la jeune femme puis reprend sa longue marche vers le dehors. Puis comme un ballet silencieux, l'autre protagoniste se retourne sur lui après coup, quand il termine sa montée.
Comme dans l'une de ces comédies romantiques anglaises que j'affectionne particulièrement.
Je ne peux m'empêcher alors d'esquisser un sourire. Un sourire sur les prémices sur, qui sait, les amours naissantes entre deux collègues d'open space.
Cela a fait ma journée.
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