C'est en discutant avec une amie sur Instagram que j'ai eu l'idée de ce post. Celle-ci avait mis sur sa story un truc sur le saumon en élevage ; ce à quoi j'ai répondu "faut-il manger du saumon, voire du poisson tout court ? Voire même des animaux ???". Je précise que cette personne est végétarienne et que nous avons déjà eu quelques discussionss IRL sur la question.
Elle m'expliquait qu'elle essayait d'éveiller les consciences petit à petit là où moi j'ai une furieuse envie de donner un gros coup de pied dans la fourmilière.
Entendons-nous bien : chaque méthode est valable tant qu'on amène certaines personnes à se poser des questions, surtout les gens moins réfractaires. Il y a d'autres pour qui c'est une cause perdue. Ceci-dit, au bout de dix années de végétarisme, suivi de véganisme imparfait, j'utilise des moyens un peu plus musclés on va dire. Même si je ne daigne pas apporter de la bouffe végane quand il le faut. Non parce que le cri de la carotte ou sucer des cailloux. Sérieusement il va falloir vous mettre dans la têtes, chers amis omnivores, que la cuisine végétale est loin d'être triste. Au contraire, c'est une explosion de saveurs et de texture, ainsi qu'une palette de couleurs dignes de l'arc-en-ciel. Va falloir vous réveiller les gars et admettre que vous êtes de mauvaise foi. Parce que moi, votre steak-frites basique, je vous les laisse.
Recentrons le débat, même si pour ma part il n'y a aucun débat à avoir : éthique 1 - mauvaise conscience 0.
Il faut dire que j'ai été à la bonne école.
Je dis que mon déclic a été le 7 avril 2012. Je ne me souviens plus de la date exacte. Je mets cette date de manière symbolique. Mais comme ça s'est passé en avril et que j'aime le chiffre 7 pour ce qu'il représente mystiquement parlant...
Donc mon électrochoc a été un documentaire par le biais de mon meilleur ami à l'époque L. Qui m'a littéralement "obligé" à regarder Earthlings. De Shawn Monson. texte récité par Joaquin Phoenix et musique signée par Moby.
Une vraie claque que je me suis prise dans la gueule ce jour-là. Une claque qui allait changer ma vie du tout ou tout.
Je ne suis pas la seule pour qui ça a fait ça. Revoir son mode de pensée et remettre tout en question ; tout ce qu'on m'a appris depuis que j'étais gamine ; de ce que la société et les industriels de la bidoche voudraient nous bourrer dans le crâne pour oublier. Oublier ce qu'il y a dans notre assiette, et faire le lien. Ce lien entre l'animal et les morceaux de cadavres qu'on découpe comme le gigot du dimanche de papy.
Croyez-moi, pour tout ceux qui sont devenus végétariens ou végétaliens par éthique il y a comme un déclic, comme si la lumière se fait et qu'on fait justement ce lien très important. La plupart des gens en ont conscience mais le mettent sous le tapis pour ne pas avoir à y penser, comme si c'était de la poussière et rien d'autre. Tous vous le diront : quand tu fais le lien, il est difficile de revenir en arrière.
J'appelle ça déconstruire. Et bien, ce jour là, j'ai déconstruit tout ce que l'on m'avait été enseigné, inculqué, pour réapprendre à voir différemment. Dès lors, il m'était impossible de faire l'impasse sur ce que je venais de découvrir.
Je sais bien que tout le monde ne peut pas devenir végane ; j'en ai conscience. Mais certains reçoivent le message et font en sorte que ce monde soit un peu moins dégueulasse. Nous sommes des grains de sable mais des millions de grains de sable, ça forme une plage.
Je vous avoue qu'à compter de trois quarts d'heure de documentaire éprouvant, dite par la voix douce et inflexible de Joaquin Phoenix, cet acteur que j'admire tellement, je n'ai pas pu m'arrêter de pleurer jusqu'à la fin.
Earthling a été pour moi ce coup de pied dont j'avais grandement besoin.
Et comme beaucoup, l'un de mes regrets c'est de ne pas l'avoir eu, ce fichu déclic, plus tôt.
Par la suite, j'ai voulu chercher l'info. J'ai continué à me documenter, non pas pour ne pas faiblir, mais parce que c'est dans ma nature de savoir.
Aussi, cette petite liste non exhaustive de tous les livres que j'ai lu pour ma part. Il y a beaucoup d'autres disponibles, je vous laisse le soin de faire vos propres recherches si le sujet vous intéresse :
- "Faut-il manger des animaux ?" de Jonathan Safran Foer. Il s'agit du premier livre que j'ai lu traitant de ce sujet. Il explique le cheminement de la pensée de Safran Foer, comment il est arrivé à faire ce fameux lien dont je parlais plus haut. Écrit de manière agréable. On commence le livre et on ne s'arrête pas avant la fin. Il me semble que Natalie Portman voulait s'en inspirer pour réaliser une série de documentaire. Natalie Portman quoi !
- "No steak" d'Aymeric Caron. Très bon ouvrage de vulgarisation. Je l'ai même prêté à ma mère. Ensuite, si on se sent d'attaque, on peut enchaîner sur "Antispéciste" du même auteur. Un poil plus dense et plus complexe.
- "Bidoche, l'industrie de la viande menace le monde" de Fabrice Nicolino. Ici nous sommes dans une enquête ultra détaillée de la filière de la viande. Beaucoup de chiffres mais passionnant de bout en bout.
- "Voir son steak comme un animal mort" et "les animaux ne sont pas des êtres comestibles" de Martin Gibert. Également de bon ouvrages de vulgarisation. Et surtout témoignage de quelqu'un qui est tombé du côté de la force lumineuse.
- "Yes Vegan ! Un choix de vie" de Catherine Helayel. Juriste spécialisée dans le droit des animaux.
- "La planète Vegan" d'Ophélie Véron. Blogueuse plus connue sous son nom Antigone XXI. Il s'agit plus d'un manuel pratique avec beaucoup de réflexions éthiques (par ex. peut-on avoir des animaux quand on est vegan ? Moi je prends le parti d'adopter des lapins abandonnés)
- "Un éternel Treblinka" de Charles Patterson. Pour moi, il s'agit véritablement d'un livre fondateur sur le véganisme. Comment as t-on érigé la systématisation de la mort de millions d'animaux en une machine implacable ? Très controversé, mais s'appuyant sur des faits historiques. Pour la petite histoire, le titre du livre est tiré d'un ouvrage de Isaac Bashevis Singer, écrivain ayant connu les horreurs des camps de concentration. Et si je parle de ça, ce n'est pas un hasard. Définitivement le livre qui m'a fait basculer dans l'abolitionisme. Si vous préférez une étiquette, en voilà une : "je suis une végane, certes imparfaite, antispéciste et abolitionniste". C'est ma Bible, je n'ai pas d'autre mot plus fort pour faire comprendre à quel point il est fondamental pour moi.
A côté, il y a également pléthore de livres de recettes. Je cite par exemple la cuisine de Jean-Philippe, Marie Laforêt, Sébastien Kardinal et sa compagne Laura VeganPower. Sinon, je recommande chaudement le blog d'Insolente Veggie qui a commis plusieurs livres tirés de son blog. C'est très drôle, très grinçant et très bien vu.
Pour terminer, tout le monde a sa propre histoire à raconter. Comment s'est faite cette transition. Pour ma part, c'est le mot empathie qui prime sur tout. Il faut avoir un cœur bien accroché pour ouvrir son âme.
Comme l'a dit le Mahatma Gandhi "Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde !".
Et je l'appliquerais à : soyez-le dans tous les domaines de votre vie. Le monde ne s'en portera que mieux.
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