mercredi 29 octobre 2008

explication de textes

"Mes fantaisies pour la route" sont les petits textes qu'il m'arrive d'écrire (parfois au cours d'un défi ou d'un concours). J'écris depuis que j'ai l'âge de 14 ans. Des poèmes comme beaucoup d'adolescents puis au détour d'un film, le déclic : ce serait plus qu'un hobby. Au jour d'aujourd'hui, j'ai écris un bon millier de pages, voire plus. Les idées sont là pas forcément le temps. Je suis ce que l'on qualifie de paresseuse, hélas... Alors de temps à autre, je posterais une courte nouvelle, un texte par çi par là.

vendredi 24 octobre 2008

La collègue...

... ou "Sa Sérénissime Pouffitude" : elle est dans le métier depuis la prise de la bastille par une populace affamée, prête à tout afin d'obtenir le dernier Nothomb ou Grangé. On suppose donc qu'elle connaît le rayon sur le bout des doigts, ou plutôt sur le bout des branches de lunette qu'elle mâchonne à longueur de temps pour se donner un look intello-bobo « wouah j'ai 50 ans mais je suis encore djeuns dans ma tête ». Quand elle rend un service, c'est une immense faveur de sa part. Tout acte de ce genre est calculé : elle ne donne rien sans rien.

Elle a tout lu, tout connu (pensez : elle vient de la grande distrib'). En creusant un peu, le client plus évolué que la moyenne finit par comprendre qu'elle se contente de lire en diagonale, se servant des 4ème de couv' pour donner l'illusion d'avoir été émue ou révoltée par l'histoire, tout cela d'un air inspiré. Encore mieux, quand elle n'a pas envie de se taper la corvée, elle demande à ses collègues de lire le dernier best seller, généralement un polar – genre qu'elle n'aime décidément pas, puis elle pompe allégrement leur argumentaire afin d'emballer joliment le paquet cadeau. Pour elle, c'est comme vendre une boîte de petits pois. Ni plus ni moins.

Tiens, quand on parle des clients... Il n'est pas rare qu'elle ignore délibérement les petits jeunes à faible pouvoir d'achat qui ne sont là que pour épuiser les stocks de prescription ; ces piles de bouquins que le professeur commande pour la rentrée. C'est simple : elle ne les voit même pas ; mieux, elle s'arrange toujours pour les rediriger vers ses collègues qui se prennent en pleine poire l'énervement du client d'être ainsi ballotté de rayons en rayons.

Le pire c'est qu'elle passe toujours à travers les mailles du filet. Cette espèce d'impunité finit par irriter à la longue....

samedi 18 octobre 2008

schizo.com

- Quoi ? Qu'y a t'il encore ? N'est-ce pas suffisant ? Cela fait deux jours que je réponds à toutes vos questions... Je suis fatigué. Laissez-moi dormir. J'ai besoin de dormir.

Le visage devant lui restait impassible, neutre. Puis il hocha la tête d'un air entendu et la lumière s'éteignit.

L'homme soupira de contentement. L'obscurité l'apaisa instantanément bien qu'il ait toujours eu peur d'elle. Celle qu'il avait longtemps craint devenait désormais son alliée. Il s'endormit profondément, n'ayant pas conscience des caméras infrarouge qui enregistraient le moindre de ses mouvements. Sa respiration reprit un rythme régulier.

Le lendemain il ne vit personne pour le tourmenter et lui poser des tas de questions inutiles. Il se doutait bien que cela était une ruse de leur part pour l'affaiblir avant de le cueillir au moment où il serait le plus vulnérable. Le préposé au chariot passa avec les victuailles du jour. Il se jeta littéralement dessus, comprenant qu'il était affamé. Le reste de sa journée il resta à fixer le plafond en se triturant la cervelle – ceci aussi faisait partie de leurs sales méthodes. Le répit dura trois jours.

Le quatrième jour, son tortionnaire revint, plus vicieux que jamais. Les questions fusèrent, son interlocuteur ne lui laissant guère le temps d'y répondre. Souvent les questions revenaient mais posées différemment, trois ou quatre fois à la suite. Ce fut plus qu'il ne pouvait en supporter. Il hurla.

- Arrêtez de me torturer ainsi ! Je ne suis pas un animal mais un être humain. Laissez-moi sortir d'ici ou je... ou je...

Il se leva d'un coup, sur le point d'exploser.

Il se rapprocha dangereusement du mur, tout en continuant ses vociférations. Ses poings rougirent de se faire mal à frapper ainsi comme un forcené, en tentant d'atteindre ce visage hautain.. Quelque chose vola en éclat – le miroir. Le visage impassible qui le hantait ces derniers jours. Ce fut la dernière chose qu'il vit avant d'être maîtrisé par les infirmiers.

- Encore un qu'on ne pourra pas récupérer soupira l'un des deux infirmiers après avoir enfoncé la seringue calmante dans le bras du pauvre fou.

- Tu l'a dis : en ce moment ils tombent comme des mouches et on aura bientôt plus de place pour les caser quelque part, lui répondit son collègue.

lundi 13 octobre 2008

J'aurais dû me méfier...

... quand il m'a invité à boire un verre. "Il", c'est mon meilleur ami depuis 7 ans. Je lui en ai fait voir des vertes et des pas mûres, et inversement. On se voit maintenant à raison d'une fois par trimestre. Heureusement, nous nous donnons régulièrement des nouvelles au téléphone. Quand je suis montée dans la voiture, j'ai cru à une blague lorsqu'il m'a dit que je ne reviendrais chez moi que le lendemain. Après il était trop tard pour renoncer.

Pendant les 5 ans où j'ai habité dans ce quartier, je n'ai jamais mis les pieds dans ce restau (?) La propriétaire appelle tout le monde "frère" ou "soeur". Me voilà donc bombardée avec une soeur que je ne connaissais pas cinq minutes auparavant ; attablée devant un plat typiquement africain (alors que j'avais déjà mangé - ça m'apprendra à avoir les yeux plus gros que le ventre) et très épicé : pour le relevé, j'étais servie.

Entre les conversations avinées et fortement orientées cu...isine de ma voisine et de mon ami qui se régalait en face de moi, je me disais que l'affaire serait pliée en deux heures à tout casser et que je rentrerais avant minuit. J'avais tort.

Ils entrèrent une heure après nous ; qui avec une guitare, qui avec un djembé. Eux aussi étaient affamés. Eux aussi avaient la ferme intention de prolonger le plaisir jusqu'au bout de la nuit.

De fil en aiguille nous discutâmes. Quand des musiciens se rencontrent.... fatalement, ils parlent boutique ; accessoirement des ami(e)s en commun.

Nous laissâmes la place à un groupe d'étudiants. Je rejoignis mes musiciens dans l'arrière salle. Nous refîmes la fête de la musique à nous cinq... (surtout eux à vrai dire). Et je me surpris à (jouer) taper du djembé, le tout entre rasades de rhum (du vrai, nom d'un chien, celui qui monte instantanément au cerveau... et ailleurs, du reste), clopes et cigarettes-qui-font-rire.

Les derniers habitués s'incrustaient... dont un déjà très largement éméché en début de soirée. C'était tout un art de deviner ses borborygmes, ainsi que de lui faire comprendre qu'il était temps pour lui de gentiment rentrer chez lui. Toujours est-il qu'il resta jusqu'à la fin.

Nous nous retrouvâmes sur le bitume passées trois heures du matin, à nous souhaiter une bonne (soirée) nuit.

Mon ami avait gagné puisque j'étais bien obligée de dormir chez lui : le métro n'ouvrirait pas ses portes avant 5h et demie et de toutes façons je n'aurais pas de bus pour me transporter, complètement dans le gaz, jusque chez moi puisque je m'étais expatriée à 5 km de là.

5 heures de sommeil plus loin et un bus loupé, je pus enfin rentrer. L'odeur de tabac froid m'accompagnant, ainsi que la désagréable sensation de ne pouvoir prendre une douche avant un quart d'heure au bas mot.

On ne m'y reprendra plus.... Enfin jusqu'à la prochaine fois, puisque ma soeur m'a d'ores et déjà invitée à une soirée banane(s) flambée(s).

jeudi 9 octobre 2008

Pas si intrépide

Chaque matin, avant la montée. Trouver un truc intelligent afin d'amorcer une vraie conversation, une fois pour toutes, au lieu du bonjour rituel... ou éviter de lui redemander son stylo de crainte de passer pour une quiche de première.
Le pire c'est que d'habitude je n'ai aucun mal à parler à des inconnu(e)s.

mercredi 8 octobre 2008

Le boss

Le boss alias "le grand C...".

Un regard niais qu'il pense intelligent - sauf que... sauf que la lumière intérieure n'y brûle plus depuis les calendes grecques. D'ailleurs s'y est t-elle jamais allumée ?

Il ne connaît rien au métier du livre, et même au bout d'un an et demi, il n'y entrave toujours rien. Un ravi de la crèche comme rarement croisé dans une vie. Il avoue entre quatre z'yeux avoir accepté ce poste pour ajouter une ligne à son CV. Depuis peu, ce CV s'est doté d'une ligne car boss s'occupe également de la réception des livres. Au début, ça amusait le boss ; maintenant il fait tout pour y échapper et il ne tient pas en place. Bien fier, il ramène deux ou trois bouquins pour que ses employés, reconnaissants, le remercient comme un sauveur "moi aussi je sais travailler en équipe". Ne nous leurrons pas : il désire seulement se donner le sentiment d'être utile... mais pas trop - faut pas pousser. Tu parles, si ça se trouve il passe son temps sur internet !

Parfois, mais alors vraiment parfois ! (c'est à dire une à deux fois par an), il tombe la veste pour un peu de manutention. Ses élans ne durent jamais longtemps. A t'on jamais vu un responsable retrousser ses manches tout en restant vêtu d'un costume ? Il donne l'impression d'être un tant soit peu cultivé... Finalement non. A part deux ou trois référence un peu kitsch, le vernis craque pour peu qu'on ait un regard avisé.

Il est misogyne. Méprisant celle qu'il considère comme une femelle sans relief, arrogant envers celle qu'il sait supérieure à lui. Cela devient un jeu de le prendre au sien. Ce genre de personnage est médiocre car il écrase tout le monde pour effacer sa vilaine médiocrité.

mardi 7 octobre 2008

La Jungle

Le travail... ou la jungle. Avec des petits matous qui se prennent pour des fauves. Une bien belle palette de personnages drôles dans leur veulerie. Elle est à croquer et à caresser, cette ménagerie bien sympathique... mais pas forcément dans le sens du poil.

De tout et de rien. De la futilité et de la gravité. Un peu de légèreté dans un monde de brutes.